Titre original : « Soshite chichi ni naru »
Ryoata est un architecte qui s’investit beaucoup dans son travail. Avec sa femme et le fils, ils semblent former la famille idéale et aisée mais tout s’écroule lorsque le couple apprend de la maternité que leur fils n’est pas le leur. Il y a eu échange de nourrissons et leur fils biologique a grandi dans une autre famille, plus modeste… Si la base de départ évoque celle de La vie est un long fleuve tranquille, le développement de Tel père, tel fils est totalement différent : ce n’est nullement une comédie mais plutôt une réflexion sur le sens de la filiation et de la transmission. Hirokazu Koreeda a écrit et mis en scène cette histoire de façon très délicate et épurée, évitant tous les clichés et tout pathos inutile. La différence de milieux sociaux ne l’intéresse pas en tant que telle, il se concentre plutôt sur la différence des rapports parents/enfants et sur la place de l’enfant. Hirokazu Koreeda signe là un film attachant et élégant, une belle source de réflexion.
Elle:
Lui :
Acteurs: Masaharu Fukuyama, Machiko Ono, Yôko Maki, Rirî Furankî
Voir la fiche du film et la filmographie de Hirokazu Koreeda sur le site IMDB.
Voir les autres films de Hirokazu Koreeda chroniqués sur ce blog…
Remarques :
* Masaharu Fukuyama est une très grande star au Japon : c’est un chanteur qui a vendu des millions de singles dans les années 90.
* Un remake américain est en cours de production, il serait dirigé par les frères Weitz, les réalisateurs d’American Pie, Pour un garçon, Mon beau-père et nous, … (si !)
Masaharu Fukuyama et Machiko Ono dans Tel père, tel fils de Hirokazu Koreeda.
Masaharu Fukuyama dans Tel père, tel fils de Hirokazu Koreeda.
J’ai un peu moins apprécié que vous ce film, j’ai trouvé la comparaison des deux types de famille assez cliché.
Non, je ne trouve pas qu’Hirokazu Koreeda ait forcé sur les clichés. Bien au contraire… Oui, on peut trouver que l’image du père simple qui vit en harmonie avec ses enfants face au père investi professionnellement et donc moins présent soit une image un peu facile… mais il n’appuie pas trop sur ce point. Le fond du sujet est plus sur la façon de se projeter dans ses enfants, sur l’importance relative des liens du sang, plus que sur l’opposition de deux philosophies de vie. Certes, vous me direz que ce ne sont pas des questions originales mais l’art de Koreeda est de les traiter avec délicatesse : il a une façon de sembler effleurer le sujet alors qu’il le traite avec une belle profondeur.
Maintenant, je suis bien conscient que nous percevons d’autant plus cette délicatesse que nous sommes des gros lourdauds occidentaux… 😉 Un japonais, plus habitué à cette délicatesse, la remarquera sans doute moins en tant que telle et percevra peut-être le film différemment. (?)