Titre original : « Niagara »
Un couple de jeunes mariés arrive dans un petit motel face aux chutes du Niagara. Ils ont pour voisin, Rose, une jeune femme à la sensualité débordante, et son mari George qui semble d’un caractère instable… Niagara est un « film noir en couleurs » : tourné en Technicolor, le film reprend beaucoup des thèmes chers au film noir. Il est surtout connu aujourd’hui comme étant le premier grand rôle de Marilyn Monroe qui, bien que son temps de présence à l’écran ne soit pas très étendu, marque le film et attire tous les regards. Après de nombreux petits rôles, l’actrice développe ici vraiment son personnage de sex-symbol. Henry Hathaway sait parfaitement mettre en valeur sa sensualité sans aucune vulgarité, utilisant notamment la couleur rouge (robe rouge et rouge à lèvres outrageusement rouge). Face à elle, Jean Peters, la véritable héroïne à laquelle le spectateur est censé s’identifier, fait un peu pâle figure malgré une excellente prestation. Le jeu de Joseph Cotten est, lui, étonnamment faible et monocorde(1). Hathaway utilise merveilleusement le décor naturel des chutes du Niagara dont la force et la puissance symbolisent les passions et les drames qui ne nouent sous nos yeux.
Elle:
Lui :
Acteurs: Marilyn Monroe, Joseph Cotten, Jean Peters, Max Showalter
Voir la fiche du film et la filmographie de Henry Hathaway sur le site IMDB.
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(1) Hathaway aurait préféré avoir James Mason mais ce dernier a refusé le rôle pour ne pas contrarier sa fille de six ans qui ne voulait plus le voir mourir dans un film.
Deux souvenirs lointains: l’arc-en-ciel, et puis surtout la mort de Marilyn dans le clocher, scène extraordinaire, une des plus « belles » du genre.
Je crois avoir lu quelque part qu’Hathaway s’était très bien entendu avec l’actrice, c’est suffisamment rare pour être souligné..
Oui, effectivement, Marilyn Monroe a accepté sans sourciller tout ce que lui demandait Hathaway, par exemple d’accentuer son déhanchement pour un très long plan où on la voit marcher de dos 😉
De toutes façons, l’actrice n’était alors que peu connue et donc n’était pas une position à imposer des exigences éventuelles. Elle était même toujours payée un fixe par le studio, comme n’importe quel acteur de second (voire troisième) plan!