Titre original : « The Dead »
A Dublin, aux alentours de 1900, deux demoiselles âgées et leur nièce reçoivent un petit groupe d’amis et de membres de la famille le soir de Noël… Adapté d’une nouvelle de James Joyce, Gens de Dublin est le dernier film de John Huston. Peu de cinéastes ont pu clore leur filmographie avec un film si accompli. Sous des apparences anodines et sur un ton léger, le film déploie une mosaïque de sentiments et de réflexions sur les liens d’amitié et d’amour, l’art, la nostalgie, le temps qui passe, la mort. Une grande authenticité et surtout beaucoup d’humanité se dégagent de l’ensemble. Nous avons l’impression d’être très proche des personnages. John Huston est entouré de son fils Tony qui signe l’adaptation et de sa fille Angelica qui tient l’un des premiers rôles ; être ainsi entouré lui a certainement permis d’atteindre cette harmonie empreinte de sérénité. Gens de Dublin se termine par une scène assez bouleversante et un monologue sur un ensemble complexe de sentiments, l’un des plus beaux de toute l’histoire du cinéma. John Huston a dirigé le film en fauteuil roulant, sous perfusion et pourtant tout y est parfait. Le film a une certaine grâce atemporelle.
Elle:
Lui :
Acteurs: Anjelica Huston, Donal McCann, Dan O’Herlihy, Donal Donnelly, Helena Carroll
Voir la fiche du film et la filmographie de John Huston sur le site IMDB.
Voir les autres films de John Huston chroniqués sur ce blog…
Remarques :
* A la nouvelle de James Joyce, Tony Huston a ajouté le personnage de Mister Grace afin de lui faire lire le poème anonyme irlandais du XVIIIe siècle Donal Óg (= jeune Donald).
Pour le lire (en anglais) : http://www.poets.org/viewmedia.php/prmMID/19457
(traduit du gaélique par Lady Augusta Gregory). Ce poème fait un étonnant écho à la scène finale.
* John Huston est décédé peu avant la sortie du film. Il avait alors 81 ans.
plutôt « et leur neveu » : la nièce est mariée au neveu, mais les relations des deux vieilles femmes avec le seul homme de leur vie sont plus intéressantes, je crois, que les relations, plus cordiales, entretenues avec la femme de leur neveu. et les relations du mari et de la femme, qui évoluent tout au long de la nouvelle – et du film, sont subtiles et nostalgiques. Un bijou à lire et relire, à voir et revoir.
Nouvelle et film magnifiques !
@laurence : Je ne vois pas bien ce que vous voulez dire par « la nièce est mariée au neveu ». Dans le film de Huston (je n’ai pas lu le recueil de nouvelles de Joyce « Dubliners », j’en ai envie maintenant, ceci dit), les trois personnes qui reçoivent sont les deux soeurs et leur nièce Mary Jane, professeur de piano. Le neveu est l’un des invités.