Titre original : « The Big Clock »
Lui :
Le rédacteur en chef d’un journal d’enquêtes policières se retrouve recherché pour un méfait qu’il n’a pas commis. Son journal ayant pour habitude de tout faire pour trouver les coupables avant la police, il se retrouve ainsi à mener une chasse à l’homme contre lui-même… tout en s’efforçant de confondre le vrai coupable. Le spectateur de La Grande Horloge sait, dès les premières minutes, que le héros va se retrouver injustement traqué, donc le suspense n’est pas là. La plus grande partie du film est un flashback : au départ, on se demande donc de quoi il va être accusé et ensuite on voit l’étau se refermer inexorablement sur lui. Solidement construit, le film voit son rythme s’accélérer sans cesse. La mise en scène est techniquement parfaite : une grande partie se déroule au sein d’un grand building de bureaux et de nombreux travelings sont de véritables prouesses techniques (1). Le film est aussi servi par l’excellente interprétation de Charles Laughton et de Ray Milland, tout comme par de très bons seconds rôles (2). On notera une certaine critique sous-jacente du monde du travail dont le symbole de la déshumanisation est cette grande horloge mécanique qui semble tout régir et ce magnat de presse qui vire les gens pour la moindre peccadille. Mais, avant tout, La Grande Horloge est un très bon film noir, un suspense psychologique qui sait nous tenir en haleine.
Note :
Acteurs: Ray Milland, Charles Laughton, Maureen O’Sullivan, George Macready, Rita Johnson, Elsa Lanchester
Voir la fiche du film et la filmographie de John Farrow sur le site IMDB.
Remarques :
(1) Le tout premier plan de La Grande Horloge est époustouflant : nous sommes face à un très grand building, la caméra se rapproche pour faire un panoramique de haut en bas puis pénètre par une des fenêtres pour enchaîner avec un plan de Ray Milland qui se déplace furtivement dans un couloir. Tout cela en un seul mouvement ininterrompu et aucun raccord visible !
Autre plan étonnant, toujours au tout début du film : la caméra est placée au fond de la cabine d’un ascenseur et nous voyons les portes s’ouvrir 4 ou 5 fois, chaque « étage » ayant un décor totalement différent des autres et tout cela sans aucun raccord !
(2) Le film est en partie, une affaire de famille : Maureen O’Sullivan est la femme de John Farrow et Elsa Lanchester (l’artiste excentrique dans le film) est la femme de Charles Laughton.
A noter au passage que John Farrow est le père de Mia Farrow.
Remake :
Sens Unique (No way out) de Roger Donaldson (1987), avec Kevin Costner et Gene Hackman, dont l’intrigue s’est déplacée dans le monde de la politique.
Pour être complets, soulignons que Mia Farrow est aussi la fille de Maureen O’Sullivan…