Titre original : « The left handed gun »
Lui :
Dès son premier long métrage, Arthur Penn met en place les éléments qui vont marquer pratiquement tous ses films : un personnage principal tourmenté, ici le légendaire Billy The Kid, et une mise en scène que certains trouvent trop brouillonne mais que l’on peut aussi définir comme assez versatile, dans le bon sens du terme, avec des brusques accélérations, et surtout très libre. Le Gaucher est déjà l’archétype de son cinéma. Pour son Billy The Kid, il trouve l’interprète idéal avec le jeune Paul Newman qui tient là son premier grand rôle, sans aucun doute parmi les plus grands de toute sa carrière. Avec son visage enjôleur, il est capable de passer en quelques secondes d’une figure parfaitement angélique à celle d’un tueur implacable : adolescent, naïf, rieur, déboussolé, grave, froid, sûr de lui… il est tout à la fois. Sa quête d’un père (autre thème récurrent chez Arthur Penn) est touchante, Arthur Penn introduisant une dose de psychanalyse pas vraiment courante dans le genre du western. C’est ici tout le moteur du Gaucher : Billy The Kid ne fait que rechercher les assassins de son père adoptif et il trouve sur son chemin un autre figure du père (Pat Garrett). A l’image de son personnage principal, Le Gaucher est un film complexe mais aussi plein de vie.
Note :
Acteurs: Paul Newman, Lita Milan, John Dehner, Hurd Hatfield, James Congdon, James Best
Voir la fiche du film et la filmographie de Arthur Penn sur le site IMDB.
Voir les autres films de Arthur Penn chroniqués sur ce blog…
Remarques :
* La légende qui affirmait que Billy The Kid était gaucher s’est révélée être fausse! Cette erreur aurait été engendrée par une photographie inversée (d’ailleurs Arthur Penn s’amuse a recréer la situation où cette photographie a été prise). Une seconde photographie, prouvant qu’il était droitier, n’a été retrouvée qu’en… 1986.
* C’est James Dean qui devait tenir le rôle principal. Sa mort prématurée en 1955 l’en empêcha.
Autres films sur le thème de Billy the Kid chroniqués sur ce blog :
Billy the Kid de King Vidor (1930) avec Wallace Beery
Pat Garrett et Billy the Kid de Sam Peckinpah (1973) avec James Coburn, Kris Kristofferson (et Bob Dylan)
Il y a de nombreuses autres variations (voir la liste sur IMDB)
C’est bon de vous retrouver !
Amateur de Paul Newman et… (vrai) gaucher moi-même, j’ai toujours eu envie de voir le film, encore plus après ce que vous en dites. J’ignorais que le rôle aurait dû revenir à James Dean. Bonne anecdote !
Je crois avoir vu des films à propos de Billy le Kid, mais aucun de ceux dont vous parlez ici. Me tromperais-je dans mes souvenirs ? Après tout, peu importe… ça fait en tout cas suffisamment longtemps pour que j’ai envie de récompenser…
Mon western préféré avec Paul Newman est en fait « Butch Cassidy et le Kid », mais je crois qu’il n’y a aucun rapport avec Billy… ce que semble confirmer la liste IMDB.
Un film « complexe » est un euphémisme concernant « Le Gaucher », ne serait-ce que ce recours au noir et blanc comme les deux faces du bien et du mal et leur inversion à contre-courant ou le jeu entre le positif et le négatif…
Complexe, oui, au sens psychanalytique du terme que vous effleurez trop rapidement, le revolver étant un substitut et le père la figure oedipienne récurrente (n’en déplaise à Michel Onfray).
Sur Wikipédia, si on tape « Billy The Kid », on trouve pas moins de 17 films traitant du sujet – le « Chisum » (1970) avec John Wayne n’étant pas crédité du nom de son réalisateur, Andrew V. MacLaglen.
Il est à noter que l’impeccable Kris Kristofferson qui a joué dans « Pat Garrett et Billy The Kid » (Sam Peckinpah, 1973), dans lequel apparaît Bob Dylan avec sa célèbre chanson « Knock Knock Knock at The Heaven’s Door », est présent dans un film plus récent : « Requiem for Billy The Kid », d’Anne Feinsilber (2006).
Oui, notre salle de cinéma préférée a du fermer quelque temps car elle a eu un grave problème technique avec son projecteur… 😉
Il est revenu du réparateur comme neuf.
C’est vrai que c’est amusant que Newman ait tourné un autre film avec Le Kid dans le titre, bon film d’ailleurs même si l’histoire est bien différente. Si j’ai bonne mémoire, le Kid en question était Redford dans ce film… C’est d’ailleurs (toujours si ma mémoire est bonne) dans ce film qu’il portait le nom de Sundance, nom qu’il a donné à son festival des années plus tard…
L’un des deux grands mythes du western (avec Wyatt Earp) dont on ne compte plus les adaptations. Le western psychologique n’était pas nouveau (R Walsh – Pursued – 1947) mais c’est une relecture en pleine période de l’Actor Studio. Pas trop ma tasse de thé, je suis plus fordien que pennien ! Mais, Newman jeune, on ne s’en lasse pas !
« Butch Cassidy et le Kid » est un de mes films préférés. Vous avez tout bon: c’est effectivement Robert Redford qui incarne Sundance Kid. C’est l’un de ses tout premiers rôles importants, d’ailleurs.
Interrogé sur ce film, Paul Newman racontait qu’il n’avait aucun mérite dans le succès obtenu. Il considérait en effet que le plus gros du travail était venu du réalisateur et qu’un autre acteur aurait brillé de la même façon à sa place s’il n’avait pas été retenu pour le rôle. Modestie des (très) grands…
Il faudrait maintenant que je découvre ce « Gaucher » pour plaisir et comparaison.
Attention, il ne faut pas confondre Billy the Kid (Henry McCarty) avec Sundance Kid (Harry Longabaugh) ! Ce dernier était un voleur de chevaux qui avait été incarcéré à la prison de Sundance (dans le Wyoming) et d’où lui est venu son sobriquet de ‘The Sundance Kid’. Sa notoriété lui est venue par son appartenance à la bande du pilleur de banques Butch Cassidy (Robert Leroy Parker).
je viens de voir cette oeuvre il y’a peu de temps sur mon dvd . Sorti a Paris en 1959 je crois , il a ete interdit aux moins de 16 ans ( fait bien rare a cette epoque dans le film western ) j »ai cherche une explication a cette censure ! … peut etre que ce recit etait trop amoral pour l’epoque , car le « heros ‘ Billy The kid est un tueur ! certainement le meilleur film traitant de l’histoire de ce brigand rentre dans la legende de l’Ouest !