Lui :
Un professeur de linguistique, plutôt égoïste et imbu de lui-même, parie avec un ami qu’il parviendra à transformer une jeune vendeuse de rue à la langue bien pendue en une Lady acceptée dans la haute société londonienne. My Fair Lady est l’adaptation d’une pièce de l’anglais George Bernard Shaw qui avait été un grand succès à Broadway et qui avait déjà été adaptée au cinéma (1). Le film est à la fois spectaculaire et dramatique mais, avant tout, une brillante comédie aux dialogues très enlevés et agrémentée d’une dizaine de chansons. George Cukor se montre un grand maître dans ce passage des planches au grand écran, le film se déroulant dans un nombre assez réduit de lieux dans lesquels il multiplie les angles de vue et les mouvements de caméra. Résultat : le rythme est éclatant, surtout dans la première partie du film. La réalisation est rendue encore plus époustouflante par les décors et costumes somptueux et élégants de Cecil Beaton. L’humour est toujours très présent, même si une partie peut échapper à un non anglophone car nous ne pouvons percevoir toutes les inflexions, accents et subtilités linguistiques. Le choix d’Audrey Hepburn fut assez critiqué, considérée comme étant trop âgée pour le rôle et incapable de prendre un parfait accent cockney au début du film. De plus, l’actrice vécut très mal la nécessité d’être doublée dans les parties vocales (2). Cela ne l’empêche pas d’être éblouissante, notamment après sa transformation en Lady. Face à elle, Rex Harrison connaissait parfaitement le rôle qu’il avait longuement tenu sur les planches. My Fair Lady est un beau spectacle et aussi une comédie de moeurs qui dresse un portrait assez féroce de la haute société londonienne. Le film connut un immense succès planétaire sans toutefois parvenir à amortir ses coûts de production…
Note :
Acteurs: Audrey Hepburn, Rex Harrison, Stanley Holloway, Wilfrid Hyde-White, Gladys Cooper, Theodore Bikel
Voir la fiche du film et la filmographie de George Cukor sur le site IMDB.
Voir les autres films de George Cukor chroniqués sur ce blog…
(1) La pièce de George Bernard Shaw, Pygmalion, fut d’abord jouée à Broadway en 1914.
Puis adaptée au grand écran : Pygmalion d’Anthony Asquith et Leslie Howard (1938). Puis jouée en comédie musicale à Broadway sous le titre de My Fair Lady de 1956 à 1962.
Au final, la pièce de Shaw fut jouée dans de nombreux pays et les adaptations au grand et au petit écran sont nombreuses. Un remake américain au cinéma est en préparation (sortie prévue en 2010).
(2) Audrey Hepburn a plusieurs fois déclaré que Julie Andrews, qui avait joué My Fair Lady sur les planches avec Rex Harrison, aurait été un meilleur choix qu’elle-même. La Warner avait toutefois écarté Julie Andrews, la considérant pas assez connue au cinéma.
I love it!
Professeur d’anglais, j’ai une séquence dédiée à ce film, à cette
époque, au Cockney. Les élèves jouent les scène de la sortie du
théâtre (au début) et de la leçon.
Un plaisir!
Personnellement, avec votre barème, j’aurais mis 3 étoiles. Un désaccord de fond avec vous : le rythme !! C’est trop lent, lourd et long, trop de séquences sont inutilement allongées (« Get me to the Church on Time », et beaucoup de séquences du dernier tiers). Cela m’a donné l’impression de vouloir maximiser l’utilisation des décors.
Pour le reste, d’accord avec vous : les décors sont somptueux, l’interprétation sans guère de reproche, le sujet remarquable, et la musique, aahh… la musique :o)
J’ai personnellement un bref moment de magie cinématographique pure dans ce film aux impressionnants décors de studio : dans le numéro sur le champ de courses d’Ascott, le déboulé furtif de vrais chevaux lancés en pleine course. Un instant de rien, mais improbable.
J’ai un peu hésité entre 3 et 4 étoiles… Pour le rythme, il est vrai que le film semble un peu long vers la fin, surtout quand on tombe dans le romantique avec l’idylle amoureuse et je suis d’accord que tout ce qui a trait au père vers la fin semble de trop).
Le rythme est surtout merveilleux dans la première partie, c’est après le bal qu’il retombe plutôt.
Mais dans l’ensemble, je me suis beaucoup amusé. Il n’y a pas tant de très grandes comédies de ce niveau…