Titre original : « Meduzot »
Elle :
Un film subtil, touchant et riche en symboles sur la solitude, le manque d’affection et d’amour, le voyage, les bateaux, la mer fédératrice et réconciliatrice. Trois histoires se déroulent en même temps avec des passerelles entre des personnages solitaires qui n’attendent qu’une main tendue pour se sentir exister : une petite fille abandonnée sur la plage suite à la querelle de ses parents, une jeune femme ignorée de sa famille qui la recueille, une jeune mariée à la jambe cassée qui passe sa lune de miel dans un hôtel de Tel-Aviv à défaut de pouvoir partir aux Caraïbes. Malgré la gravité du sujet, les deux réalisateurs adoptent un ton décalé parfois comique et usent de situations absurdes qui donnent une vraie touche personnelle au film. Les images sont belles et semblent déconnectées du réel. En jouant entre le net et le flou, elles marquent l’instabilité des personnages, un peu comme ces méduses qui flottent sans trop savoir où elles vont.
Note :
Lui :
Le couple israélien Etgar Keret et Shira Geffen a réalisé un film assez surprenant et attachant. Lui est un romancier célèbre, elle est metteuse en scène et auteur de livres pour enfants. Dans Les Méduses, ils entrecroisent trois histoires qui n’ont en apparence aucun lien entre elles mais qui illustrent le même sujet, le même besoin de communication, la même recherche d’attaches. Ils le font de manière très originale, nous plaçant presque hors de la réalité, du moins en décalage avec celle-ci, non sans humour parfois. Les personnages, féminins pour la plupart, ont bien du mal à orienter leur vie, d’où cette analogie avec les méduses dans le titre. Le film apparaît un peu fragmentaire au premier abord mais la cohérence de l’ensemble apparaît ensuite, petit à petit mais avec une certaine force par les nombreux liens qui relient ces trois histoires. Les Méduses est un film très original, à découvrir.
Note :
Acteurs: Sarah Adler, Nikol Leidman, Gera Sandler, Noa Knoller
Voir la fiche du film et la filmographie de Shira Geffen et Etgar Keret sur le site imdb.com.
Tiens, c’est amusant, on a presque le même point de vue sur ce film, on dirait. J’ai parlé d’onirisime, dans ma chronique, et vous semblez également avoir ressenti une certaine… comment dire ?… déconnexion avec le réel, peut-être.
Je disais aussi que le film n’était ni drôle, ni triste, mais finalement attachant. Qu’il était très différent de ce que j’ai l’habitude de voir.
Bref, une (agréable) découverte pour moi aussi.
Oui, ce léger décalage avec la réalité est bien présent, tout en restant subtil et assez léger. La dimension onirique est bien là aussi, ne serait-ce que par le personnage de la petite fille directement issue du passé de la jeune femme.
C’est vrai que c’est un film différent. Cela fait plaisir de voir des films différents…. 😉