Lola Burns est une star hollywoodienne, harcelée par les journalistes, accaparée par les professionnels du cinéma, sans cesse sollicitée par sa famille et son propre personnel. Mais, elle aspire à autre chose… Bombshell est un film américain réalisé par Victor Fleming. Cette comédie nous conte les difficultés d’une star de cinéma à mener une vie privée « normale » : elle est entourée de gens qui ne font que profiter d’elle, notamment l’attaché de presse du studio qui crée des situations pour les offrir aux journalistes. Si tout est fait pour donner l’impression que Jean Harlow joue son propre rôle (1), l’histoire est en réalité basée sur Clara Bow, cette grande star du muet surnommée « The It Girl » (2) que Victor Fleming connait bien pour l’avoir dirigée à plusieurs reprises (il a même eu une aventure « sérieuse » avec l’actrice en 1926). Toutefois, le parallèle est juste car Jean Harlow est autant un sex-symbol en 1933 que Clara Bow l’était quelques années plus tôt. Le rythme est effréné, les dialogues sortent à un débit de mitraillette, ils sont souvent assez brillants. L’humour est constant, les seconds rôles sont tous hauts en couleur et les manœuvres de l’attaché de presse sont assez hilarantes. Le film a connu un beau succès à sa sortir et le surnom « Blonde Bombshell », donné alors à Jean Harlow, est resté. Elle: – Lui :
(1) Cf. les photos au début du film et surtout la scène qu’elle est sur le point de tourner dans le studio : cette scène évoque Red Dust (1932) du même Victor Fleming où Jean Harlow prend un bain dans un tonneau rempli d’eau (cela signifie en outre que le réalisateur interprété par Pat O’Brien est bien censé être Victor Fleming, lui-même). (2) Le surnom de Clara Bow est resté après l’immense succès du film It (1927, Le coup de foudre en français, réalisé par Clarence G. Badger), film qui l’a propulsée au rang des plus grandes stars.
Lee Tracy, Jean Harlow et Franchot Tone dans Mademoiselle Volcan (Bombshell) de Victor Fleming.Ruth Warren, Frank Morgan et Jean Harlow dans Mademoiselle Volcan (Bombshell) de Victor Fleming.Jean Harlow et Una Merkel dans Mademoiselle Volcan (Bombshell) de Victor Fleming.
La jeune orpheline Dorothy Gale et son chien Toto sont emportés par une tornade jusqu’au pays merveilleux d’Oz. Accueillie par des lutins et une gentille fée, mais menacée par une vilaine sorcière, elle doit partir pour aller demander à un magicien le moyen de rentrer chez elle. En route, elle fait d’étranges rencontres… Le Magicien d’Oz est un film musical américain réalisé par Victor Fleming. Il s’agit de l’adaptation d’un roman de Lyman Frank Baum, paru en 1900, devenu un grand classique de la littérature enfantine dans le monde anglophone (1). Envieuse du succès colossal de Blanche Neige et les sept nains de Walt Disney, la MGM a confié ce grand projet d’adaptation à Melvin LeRoy, qui ne sera que producteur, à son grand dam. Quatorze scénaristes se sont succédé. Pour la réalisation, après les passages éclairs de Richard Thorpe et de George Cukor, c’est Victor Fleming qui le réalisera avant d’aller secourir le tournage d’Autant en emporte le vent, laissant quelques scènes qui seront tournées par King Vidor (2). La séquence d’ouverture dans le monde réel du Kansas est en noir et blanc sépia mais toutes les scènes du pays d’Oz sont en Technicolor flamboyant (la transition est d’ailleurs superbe). Le film comporte des effets spéciaux audacieux pour l’époque (notamment la tornade) et des costumes très élaborés qui furent pénibles et même dangereux pour les acteurs. Méconnu en France (en dehors des cinéphiles), Le Magicien d’Oz est un monument de la civilisation américaine, toutes générations confondues. Du fait de son succès et de ses innombrables passages à la télévision américaine, le film est considéré comme celui qui a été vu par le plus grand nombre de personnes de toute l’histoire du cinéma. Plusieurs de ses répliques sont passées dans le langage courant. La chanson Over the Rainbow (écrite « en une nuit » par Harold Arlen) est sans doute possible la plus connue des chansons de film. Très belle, elle est devenue un hymne pour exprimer aspirations et espoirs (sans parler de l’arc en ciel des homosexuels, à partir des années 70). Les chansons Follow the Yellow Brick Road et We’re off to see the wizard sont, elles aussi, particulièrement célèbres. Le Magicien d’Oz n’est pas à proprement parler un grand film : c’est plutôt un film civilisationnel (américain du moins, car il n’a eu aucun impact en France). En tant que tel, il n’a pas d’équivalent (le plus proche serait peut-être Casablanca, mais ce dernier n’a pas eu la même longévité). Accessoirement, il apporta à Judy Garland le statut de star à 16 ans, mais aussi, hélas, l’addiction aux amphétamines (fournies par le studio pour tenir pendant les longues journées de tournage). Charmant conte pour enfants, le film se regarde toujours avec grand plaisir. Elle: Lui :
(1) Le roman n’est paru en France qu’en 1981. (2) King Vidor a notamment réalisé la scène de la chanson « Over the Rainbow ». Il a refusé que son nom apparaisse au générique, estimant que tout le mérite revenait à Victor Fleming.
Ray Bolger, Bart Lahr, Judy Garland et Jack Haley dans Le Magicien d’Oz (The Wizard of Oz) de Victor Fleming.
Remarques : • Le film est classé au Registre international Mémoire du monde de l’UNESCO (le seul film avec Metropolis). • Le site IMDB liste plus de 5 000 références à Wizard of Oz dans d’autres films ! (sans aucun doute, le record absolu) lire…
Quelques répliques ou expressions passées dans le langage courant : * « Toto, I’ve a feeling we’re not in Kansas anymore ». L’expression « not in Kansas anymore » est passée dans le langage courant pour signifier que l’on n’est plus dans un environnement normal et/ou confortable. * « There’s no place like home ». * « Over the rainbow ». * « Yellow brick road ».
Autres répliques ultra célèbres : * « Ding Dong, the witch is dead » (« Ding dong, la sorcière est morte ! ») * « I’ll get you, my pretty, and your little dog too! » (« Je t’aurai, ma jolie, et ton petit chien aussi ! » ) (dit par la sorcière) * « Lions? And tigers? And bears? Oh, my ! » (« Des lions, des tigres et des ours ?! Oh, mon Dieu ! ») – … etc. Le site IMDB liste 123 répliques ou dialogues célèbres. Lire…
« The Yellow Brick Road » dans Le Magicien d’Oz (The Wizard of Oz) de Victor Fleming.Margaret Hamilton, Judy Garland et Billie Burke dans Le Magicien d’Oz (The Wizard of Oz) de Victor Fleming.Somewheeeeere over the rainbow Way up high There’s a land that I heard of once in a lullaby Somewhere over the rainbow Skies are blue And the dreams that you dare to dream Really do come true.
Lui :
Jim Lane est un pilote d’essai : il vole sur des prototypes qu’il pousse aux limites de leurs possibilités. Il côtoie le danger et brûle la vie par les deux bouts. A la suite d’incidents mécaniques, il se pose en plein champ et c’est une jeune femme qui vient lui porter secours… Test Pilot repose avant tout sur un solide trio d’acteurs aimés du public de 1938. Le Pilote d’essai c’est Clark Gable qui est ici dans un de ces rôles de juvénile tête brûlée qui lui vont si bien. Il forme un tandem très complémentaire avec Spencer Tracy, son mécanicien, dévoué et effacé, la tête sur les épaules. Myrna Loy symbolise le charme et l’intelligence, un rôle très flatteur pour elle (elle a d’ailleurs déclaré plus tard que Test Pilot était son film préféré) dans lequel elle paraît très à son aise. Les dialogues sont assez vifs et relevés du moins dans un premier temps car le scénario tombe rapidement dans la banalité. Les scènes d’aviation peuvent paraître datées à nos yeux blasés d’aujourd’hui mais elles n’en restent pas moins remarquables pour l’époque. Pilote d’essai fut l’un des plus grands succès commerciaux de la MGM.
Note :