1 novembre 2007

Limbo (1999) de John Sayles

LimboElle :
Beau film au scénario original dans les paysages d’Alaska. Une femme, sa fille et son compagnon se retrouvent malgré eux entraînés dans une aventure haletante sur fond de trafic de drogue, d’île déserte et de survie dans un environnement hostile. Les personnages sont attachants et leur parcours de rescapés riche en enseignements.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le film s’articule en deux volets. La première moitié correspond à une approche sociologique, mettant en scène quelques habitants d’un village du sud de l’Alaska. Ce début est presque déroutant sur le plan de la construction : on saute brutalement d’un personnage à l’autre, sans qu’il n’y ait de lien visible. Il faut se laisser bercer. On finit par s’attarder plus longuement sur trois personnages et la seconde partie,  plus psychologique, les place en huis clos sur une île. Au final, le film est très intéressant et attachant.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Mary Elizabeth Mastrantonio, David Strathairn, Vanessa Martinez, Kris Kristofferson
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30 octobre 2007

La bûche (1999) de Danièle Thompson

La bûcheElle :
Je m’attendais à une comédie drôle et légère et je n’ai vu qu’un film caricatural, triste et méchant. Il est facile de se moquer du malheur des autres.  Le talent des acteurs n’y change rien. Les confidences intimes de ces bourgeois parisiens ne m’attendrissent pas mais me consternent plutôt. Seuls bons gags, le téléphone portable qui sonne dans le cercueil et l’achat d’une lampe guépard. C’est bien peu.
Note : 2 étoiles

Lui :
La Bûche réussit parfaitement à faire du comique avec du tragique. Les parcours des membres de cette famille s’entrechoquent anarchiquement, dans un gigantesque fatras créé par les tromperies et les séparations successives. Ils ont la panoplie complète. Leurs relations sont devenues si fausses et embrouillées qu’au final on ne sait plus qui est qui. Faire un bon divertissement avec des ingrédients dramatiques est un exercice périlleux, mais brillamment réussi dans ce film. Excellent jeu d’acteurs.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sabine Azéma, Emmanuelle Béart, Charlotte Gainsbourg, Claude Rich, Françoise Fabian, Jean-Pierre Darroussin, Isabelle Carré
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28 octobre 2007

Buena Vista Social Club (1999) de Wim Wenders

Buena Vista Social ClubElle :
Pour apprécier ce film, il faut (beaucoup) aimer la musique cubaine ce qui n’est pas exactement mon cas, je le crains. Ce que filme Wenders à la Havane, c’est le délabrement d’une ville dont la seule joie de vivre est de faire de la musique. Ces grands-pères oubliés sont émouvants et le mérite de Ry Cooder est de les avoir fait découvrir hors de Cuba.
Note : 2 étoiles

Lui :
Wenders aurait pu nous raconter le chemin suivi par Ry Cooder pour retrouver ces musiciens, comment il les a convaincus, etc… Non, il a choisi de mettre bout à bout des mini-interviews pas très intéressantes, des scènes de concert où le son est d’une qualité déplorable et des scènes d’enregistrement. Ajoutez une bonne dose de caméra à l’épaule, des images surexposées ou floues et vous avez un film assez complaisant, plutôt indigne de Wenders.
Note : 1 étoiles

Acteurs:
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24 octobre 2007

Max et Jérémie (1992) de Claire Devers

Max et JérémieElle :
Un petit truand sans plomb dans la cervelle incarné par Christophe Lambert et Philippe Noiret à contre-emploi dans le rôle d’un tueur à gages à la retraite qui reprend du service. Deux personnages seuls dans la vie et qui peu à peu apprennent à s’apprécier pour ne plus se quitter. Cet aspect du film est intéressant. Cependant, ce petit polar a des manques et quelques incohérences ; au final, il n’est pas suffisamment captivant.
Note : 3 étoiles

Lui :
Max et Jérémie est un film assez surprenant qui s’attarde sur les rapports entre deux personnalités totalement opposées. On a un peu de mal au début à croire au personnage de Noiret en tueur professionnel, mais l’ensemble est filmé avec une certaine délicatesse, malgré le sujet, ce qui rend les personnages attachants. Bien-sûr, si l’on prend un peu de recul, on s’aperçoit que les clichés sont nombreux, mais le film se laisse regarder avec plaisir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Philippe Noiret, Christopher Lambert, Jean-Pierre Marielle
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17 octobre 2007

Le mystère Von Bulow (1990) de Barbet Schroeder

Titre original : « Reversal of Fortune »

Le mystère von BülowElle :
Barbet Shroeder nous plonge avec élégance et froideur dans les envers du décor de la détérioration d’un couple richissime interprété par Jeremy Irons et Glenn Close. Claus von Bulow est un mari volage, glacial et cynique ; il est condamné à 30 ans de prison pour tentative d’assassinat sur sa femme qui tombe dans un coma profond. L’enquête vue sous plusieurs angles pénètre dans l’intimité des personnages et laisse à penser que Sunny von Bulow est une femme excessive, en proie à des névroses violentes. Où est la vérité ? Faut-il se fier aux apparences ? Le réalisateur a choisi de ne pas prendre partie ; il maintient constamment l’ambiguïté sur les motivations des personnages et la vérité sur le coma de Sunny. J’ai pris moins de plaisir à revoir ce film sinistre et étouffant. L’enquête fuse dans tous les sens et prend beaucoup de place par rapport à la terrible relation qui existe dans ce couple.
Note : 3 étoiles

Lui :
Un dandy est accusé d’avoir tué sa richissime femme et condamné. Il engage un avocat pour prouver son innocence et casser ce jugement. Le Mystère Von Bulow fait partie de ces films judiciaires qui détaille précisément le travail des avocats pour défendre une affaire qui semble perdue d’avance. Il s’inscrit ainsi dans une longue tradition du cinéma américain. Barbet Schroeder joue sur les contrastes : d’un côté, nous avons l’équipe des avocats, jeunes, plutôt épanouis et libérés ; en face, nous avons le couple formé par un Jeremy Irons, strict et digne, très retenu et même austère, et une Glenn Close désillusionnée qui n’attend plus rien de la vie. Si l’histoire en elle-même n’est pas des plus passionnante, Le Mystère von Bulow reste intéressant à regarder pour sa mise en scène très précise, son climat et la belle prestation de Jeremy Irons.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jeremy Irons, Ron Silver, Glenn Close, Annabella Sciorra, Felicity Huffman
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Le Mystère Von Bulow est inspiré d’une affaire réelle qui défraya la chronique aux Etats-Unis entre 1982 et 1985. Aujourd’hui, Sunny von Bülow serait toujours dans le coma dans un hôpital de New-York. Claus von Bülow a abandonné toute prétention sur la fortune de sa femme en échange de la garantie que leur fille Cosima ne serait pas déshéritée par sa grand-mère pour avoir témoigné en sa faveur au procès. Il vit à Londres et écrit des critiques d’art. Il a en outre pris l’engagement de ne jamais reparler de l’affaire : Barbet Schroeder n’a donc pu le rencontrer lors de la préparation du tournage.

Dernière minute :
Martha von Bülow est décédée le 7 décembre 2008 à New-York d’un arrêt cardio-pulmonaire. Elle était dans le coma depuis le 21 décembre 1980, c’est à dire depuis 28 années à quelques jours près.

14 octobre 2007

Magnolia (1999) de Paul Thomas Anderson

MagnoliaElle :
Film trop long (3h), déroutant, pesant et déprimant. Que de qualificatifs pour cette histoire aux scénarios multiples, aux personnages détraqués et désirant visiblement s’inscrire dans la lignée de Shortcuts d’Altman. En y projetant son propre vécu douloureux (plusieurs personnages meurent du cancer), le réalisateur  en fait un film morbide qui se termine par une grotesque pluie de grenouilles. Anderson semble chercher son style en usant de fonds sonores cacophoniques, d’effets visuels gratuits, de plans instables caméra à l’épaule.
Note : 2 étoiles

Lui :
Que ce soit sur le fond ou sur la forme, Magnolia semble forcer la caricature pour retenir l’attention : personnages hystériques, musiques permanentes et tonitruantes, effets visuels ou scénaristes inutiles. Il me semble que le réalisateur désirait donner au film une certaine dimension métaphysique mais le propos manque de profondeur. Globalement Magnolia me paraît assez complaisant et j’avoue n’avoir pas su trouver quel peut être l’intérêt d’un tel film…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Julianne Moore, William H. Macy, John C. Reilly, Tom Cruise, Philip Baker Hall, Philip Seymour Hoffman
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8 octobre 2007

Retour à Howards End (1992) de James Ivory

Titre original : Howards Ends

Howards EndsElle :
Cette adaptation du roman de Edward Morgan Forster est assez fidèle. James Ivory parvient à décrire cette société pleine de conventions, ainsi que les sentiments pudibonds ou rebelles qui effleurent les personnages, avec beaucoup de délicatesse et de justesse. Emma Thompson est prodigieuse en soeur et épouse aimante ; Antony Hopkins incarne à merveille le mari puritain et l’amant volage. Les barrières entre les riches et les pauvres, les matérialistes et les idéalistes, les hommes et les femmes s’entrechoquent et finissent par s’effondrer. Un nouveau monde est en train de naître.
Note : 5 étoiles

Lui :
Howards Ends nous plonge dans les pesanteurs de la société anglaise post-victorienne et le film se laisse regarder avec plaisir. Emma Thompson est bien entendu parfaite dans son rôle de riche intellectuelle et Anthony Hopkins tout aussi bon dans celui de riche un peu borné. Après Chambre avec Vue (1985) et Maurice (1987), c’est la troisième adaptation d’un roman d’E.M. Forster par James Ivory. On peut trouver que l’ensemble manque un peu de caractère, les enjeux étant très faibles, mais James Ivory parvient parfaitement à retranscrire l’univers de la société anglaise de cette époque.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Emma Thompson, Anthony Hopkins, Vanessa Redgrave, Helena Bonham Carter
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4 octobre 2007

Kanzo Sensei (1998) de Shohei Imamura

Kanzo SenseïElle :
Ce film japonais met en scène avec humour et aussi cruauté un médecin qui ne détecte que des maladies de foie en plein conflit de la seconde guerre mondiale. La proche défaite et déchéance du Japon est comme annoncée par la barbarie des soldats japonais, la folie et la cruauté des hommes envers les femmes, la mort et la maladie qui rôdent. Malgré ses qualités, le film pêche un peu par manque d’homogénéité, ses sautes scénaristiques et aussi, il faut bien l’avouer, sa longueur.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette histoire de docteur obnubilé par les crises de foie est une vaste allégorie de la civilisation japonaise en 1945. A moins d’être parfaitement familier avec celle-ci, il paraît assez difficile de saisir toutes les subtilités et les idées sous-jacentes de ce film mais nous pouvons le voir comme une ode humaniste à la liberté. Imamura met parfaitement en place tous les éléments mais semble avoir un peu de mal à terminer, un peu à l’image de toutes ces questions sans réponses.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Akira Emoto, Kumiko Aso, Juro Kara, Masanori Sera, Jacques Gamblin
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2 octobre 2007

Une pour toutes (1999) de Claude Lelouch

Une pour toutesElle :
On dit Lelouch narcissique. Ce film semble en témoigner. Il se met lui-même en scène avec une histoire abracadabrante de soeurs sans le sou qui cherchent à escroquer des milliardaires dans le Concorde. Ce n’est pas intéressant et on ne voit pas l’utilité d’un tel film.
Note : 1 étoiles

Lui :
Lelouch en fait beaucoup, sans doute un peu trop. On sent qu’il a des comptes à régler avec le cinéma français et il n’hésite à parsemer son film de piques et allusions diverses, dont le spectateur lambda n’a que faire. Il dit vouloir raconter des histoires simples avec beaucoup de moyens ; l’histoire est simple, c’est certain, tellement simple que l’on n’en voit guère la finalité. Clichés et lieux communs se bousculent pour composer un film qui s’oublie bien vite.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Marielle, Anne Parillaud, Alessandra Martines, Marianne Denicourt, Alice Evans, Samy Naceri
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30 septembre 2007

Accords et désaccords (1999) de Woody Allen

Titre original : Sweet & Lowdown

Accords et désaccordsElle :
Portrait fictif d’un talentueux guitariste de jazz qui admire Django Reinhart. Woody Allen dépeint ses faiblesses (alcool, prostitution entre autres) avec justesse et tendresse. Ce n’est sans doute pas l’un des films les plus notables de Woody Allen mais on se laisse volontiers entraîner dans l’univers enfumé des joint-houses.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le portrait de ce guitariste assez égocentrique et imbu de lui-même, mais néanmoins attachant, se revèle particulièrement réussi. Sean Penn incarne à merveille ce musicien qui souffre de ne pouvoir atteindre le niveau qu’il souhaiterait. L’histoire est inspirée de la vie de d’Emmet Ray, le « deuxième meilleur guitariste de jazz des années 30 ». Woody Allen montre avec Accords et Désaccords qu’il sait mieux que quiconque raconter une histoire, il le fait de façon simple et bien entendu avec beaucoup d’humour. Excellente musique, ce qui n’est pas étonnant de la part de Woody Allen quand on connait son amour du jazz.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Sean Penn, Samantha Morton, Uma Thurman, Brian Markinson
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