19 octobre 2007

Jules César (1953) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : Julius Caesar

Jules CésarElle :
(Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Belle interprétation de la pièce de Shakespeare. Cassius et Brutus préparent l’assassinat de César et devront quitter Rome chassés par Marc-Antoine. James Mason est particulièrement remarquable dans le rôle de Brutus et Marlon Brando superbe lors du discours de Marc-Antoine au peuple romain, quasiment sa seule scène d’ailleurs, une scène vraiment mémorable qui est restée célèbre. La fin, après la mort de César, peut paraître un peu longue toutefois. La densité du texte rend le film un peu difficile d’abord mais l’adaptation de Mankiewicz est proche du texte de Shakespeare. Il a même gardé les anachronismes du texte original (présence d’un livre par exemple).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marlon Brando, James Mason, John Gielgud, Louis Calhern, Deborah Kerr
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Pour bien fixer les idées : dans sa forme, ce Julius Caesar n’a rien à voir avec Cléopâtre que le même Mankiewicz tournera 10 ans plus tard.

Cette pièce de Shakespeare a été plusieurs fois adaptée sur grand écran :
Julius Caesar de David Bradley (1950) avec Charlton Heston et David Bardley,
Julius Caesar de Stuart Burge (1970) avec Charlton Heston (!) et Jason Robards et John Gielgud
… et de très nombreuses fois à la télévision.

13 octobre 2007

Comment épouser un millionnaire (1953) de Jean Negulesco

Titre original : « How to marry a millionaire »

Comment épouser un millionnaireElle :
(pas vu)

Lui :
Epouser un millionnaire, c’est l’idée fixe que trois jeunes femmes opportunistes et obnubilées par l’argent se sont mis en tête. Ce film de Jean Negulesco est resté assez connu grâce à la présence de Marilyn Monroe, qui commençait tout juste, en 1954, à être célèbre (elle venait seulement de tourner Gentlemen prefer blondes). Son numéro de gaffeuse myope comme une taupe est, il est vrai, tout à fait charmant. Mais c’est Lauren Bacall qui a le meilleur rôle dans cette comédie, elle y est à la fois séduisante, intelligente et distinguée. Tout le film semble être fait pour la mettre en valeur. A côté de Lauren et Marilyn, Betty Grable (la pinup la plus punaisée par les G.I. durant la seconde guerre mondiale) a bien du mal à rester au même niveau et fait un peu pâle figure. Sans être vraiment mémorable et malgré sa misogynie légère, Comment épouser un millionnaire est une comédie plaisante.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Lauren Bacall, Marilyn Monroe, Betty Grable, Cameron Mitchell
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A noter un prologue étonnant montrant pendant 5 minutes le grand orchestre de la Fox dirigé par Alfred Newman et interprétant « Street scenes« . Un « cadeau » de la Fox aux amateurs de musiques de films et surtout une démonstation du CinemaScope puisque l’orchestre s’étale sur toute la largeur de l’image : le spectacle est effectivement imposant sur grand écran. Comment épouser un millionnaire est d’ailleurs le premier film tourné en CinemaScope (tourné peu avant La Tunique, le peplum d’Henry Koster qui fut toutefois le premier a être distribué).

3 octobre 2007

Le Visage (1958) d’ Ingmar Bergman

Titre original : « Ansiktet »

Le visage Elle :
(pas vu)

Lui :
Au milieu du XIXe siècle, une petite troupe ambulante arrive dans une petite ville pour y montrer ses tours de magie. Avant toute représentation, le Docteur Vogler doit montrer son numéro à trois notables de la ville qui désirent savoir si cette magie est bien réelle ou non. Prenant appui sur l’éternelle querelle entre le scientifique et le surnaturel, Bergman traite ici des apparences, des faux-semblants, de la faculté d’impressionner les esprits. On peut aussi y voir une allégorie sur le cinéma, lui aussi créateur de fausses réalités. La photographie est vraiment superbe avec un noir et blanc particulièrement puissant. Le rythme est lui aussi remarquable avec une progression dans l’intensité qui culmine avec la scène du grenier.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Max von Sydow, Ingrid Tullin, Bibi Andersson, Gunnar Björnstrand
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15 septembre 2007

Armored car robbery (1950) de Richard Fleischer

Armored car robbery Elle :
(pas vu)

Lui :
Armored Car Robbery fait partie des premiers films de Richard Fleischer. Il s’inscrit dans la veine de ces films policiers du début des années 50 qui décrivaient avec précision le travail des enquêteurs. Ici, il s’agit d’une chasse à l’homme après l’attaque d’un fourgon blindé. Nous suivons l’enquête menée par le policier et pouvons observer de près le mode opératoire employé. Richard Fleischer met en parallèle le travail méthodique du détective policier et la prudence de l’homme cerveau du coup. L’histoire a beau être assez classique et sans grand renversement de situation, le rythme est assez enlevé, un rythme imprimé par cette fuite en avant de la bande responsable du vol. A défaut d’être vraiment notable, le film reste assez plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles McGraw, Adele Jergens, William Talman, Douglas Fowley
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28 août 2007

Le septième sceau (1956) de Ingmar Bergman

Titre original : « Det sjunde inseglet »

Le septième sceauElle :
(pas vu)

Lui :
Dans la filmographie d’Ingmar Bergman, Le Septième Sceau apparaît comme l’un des films les plus ambitieux dans son propos, un film auquel il a voulu donner avant tout une dimension philosophique ou métaphysique. Comme pour lui donner plus de poids, voire une certaine légitimité, Bergman ancre ses réflexions dans un contexte historique : un chevalier de retour des Croisades cherche des réponses sur l’existence de Dieu. Outre toute une série de réflexions sur la crainte de la mort et la vanité de notre existence, cette trame lui permet de mettre en scène des plans vraiment remarquables, telle cette partie d’échec de Max von Sydow avec la Mort sur la plage ou la procession des pénitents. Toutefois, ce n’est pas tant la puissance ou la richesse des images qui frappèrent tant à l’époque et assurèrent à ce film (et à Bergman) sa renommée car, comme certains critiques ne manquèrent pas de le souligner, Le Septième Sceau ne peut guère se comparer avec les œuvres de Dreyer ou Sjöström. Non, c’est bien l’ambition de son propos qui lui valu d’être remarqué. Dans un registre plus anecdotique, on notera que le soin de Bergman dans le choix de ses jolies actrices est souvent cité sur ce film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Max von Sydow, Gunnar Björnstrand, Bibi Andersson, Inga Gill, Inga Landgré
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16 août 2007

L’eau à la bouche (1959) de Jacques Doniol-Valcroze

L'eau à la boucheElle :
Film à l’atmosphère sulfureuse, L’eau à la bouche nous plonge dans les années 60 et des libertés sexuelles d’une bourgeoise légèrement décadente par certains côtés. On se laisse emporter par les interdits que bravent trois couples, dont un de domestiques, mais le scénario finit par tourner en rond et n’aboutit vraiment nulle part. Est-ce seulement un exercice de style ?
Note : 3 étoiles

Lui :
Eminence grise des Cahiers du Cinéma et donc de la Nouvelle Vague, Jacques Doniol-Valcroze réalise là son premier long métrage, vif dans la mise en scène et au propos délicatement libertin. La musique de Gainsbourg a quelque peu contribué à l’aura de ce film qui, sans laisser de traces indélibiles, se laisse regarder avec plaisir. On sait depuis que ce sera hélas le meilleur film de ce réalisateur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bernadette Lafont, Françoise Brion, Alexandra Stewart, Michel Galabru
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8 août 2007

Le démon s’éveille la nuit (1951) de Fritz Lang

Titre original : « Clash by night »

Clash by NightElle :
(pas vu)

Lui :
De retour dans sa ville natale, une femme tente de refaire sa vie en épousant un pêcheur, mais continue de rêver à quelque chose de plus exaltant… Fritz Lang semble s’être embourbé dans cette adaptation d’une pièce de Clifford Odets dont il a pourtant quelque peu modifié la trame. Prisonnier de ses lourdeurs mélodramatiques, Le démon s'éveille la nuit Le Démon s’éveille la Nuit n’a pas la personnalité que l’on attend de ce grand cinéaste et nous apparaît sous un jour terriblement conventionnel. Il nous reste une assez bonne prestation de Barbara Stanwyck et un petit rôle pour la jeune Marilyn Monroe qui allait exploser 2-3 ans plus tard.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Barbara Stanwyck, Paul Douglas, Robert Ryan, Marilyn Monroe
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18 juillet 2007

Le jour où la terre s’arrêta (1951) de Robert Wise

Titre original : The day the earth stood still

Le jour où la Terre s'arrêtaElle :
Voilà un film de science-fiction comme je les aime. On se laisse prendre volontiers à cette histoire d’extra-terrestres qui débarquent dans une grande ville américaine ; beaucoup de rythme et un solide scénario nous poussent à partager les appréhensions et les étonnements qu’engendre cet atterrissage sans précédent.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce film de Robert Wise est l’un des piliers du cinéma de science-fiction des années 50. Une bonne partie son originalité réside dans le fait que Wise l’a filmé et mis en scène comme un thriller : la traque de Klaatu l’extra-terrestre par l’armée est digne des meilleurs films noirs. Le fond du message du film Le jour où la Terre s’arrêta est toutefois pacifique (nous sommes alors en pleine période de la montée de la guerre froide) et le scénario met en outre le doigt sur d’autres faiblesses de la nature humaine : la peur de l’inconnu, les mouvements de foule, … Une belle réussite.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Michael Rennie, Patricia Neal, Hugh Marlowe
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Note : Un remake de The day the Earth stood still est sorti fin 2008 sous la direction de Scott Derrickson, qui a surtout réalisé précédemment des films d’horreur. On peut légitimement être inquiet…

12 juillet 2007

Deux hommes dans Manhattan (1959) de Jean-Pierre Melville

Deux hommes dans ManhattanElle :
Virée nocturne dans les rues sombres de New-York sur fond de jazz à la recherche d’un diplomate de l’ONU disparu. Très beau noir et blanc et magnifiques cadrages de New-York la nuit créent une atmosphère inquiétante et mystérieuse. Jean-Pierre Melville en journaliste de l’AFP, mène l’enquête en compagnie d’un photographe alcoolique véreux.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est un film à plusieurs facettes. C’est tout d’abord un polar, une enquête sur la disparition d’un homme. Mais le film est traité comme un documentaire : on parcourt Manhattan en tous sens et Melville s’attarde sur les scènes de rues (probablement réelles). C’est enfin une mise en accusation du journalisme à sensation, mettant en évidence les tentations, les dérives, qui sont toujours d’actualité 40 ans après la sortie de Deux Hommes dans Manhattan. La photographie est très sombre, sans recherche trop apparente, mais assez séduisante.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Pierre Grasset, Christiane Eudes, Jean-Pierre Melville
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10 juillet 2007

Le port de la drogue (1953) de Samuel Fuller

Titre original : Pickup on South Street

Le Port de la Drogue Elle :
Sur fond d’espionnage, voici un film noir efficace et rondement mené par un Samuel Fuller qui laisse passer son antipathie pour le communisme en pleine période de Maccarthisme. Curieusement, le titre de la version française évoque la drogue alors qu’on n’en entend nullement parler pendant le film. Richard Widmark remplit à merveille le rôle du malfrat guoguenard et parfois violent, assailli de vagues de tendresse. Les personnages sont en constant déséquilibre entre la frontière du bien et du mal. Samuel Fuller privilégie les plans serrés et s’approche des visages pour capter au plus près leurs errements.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le Port de la Drogue Le Port de la Drogue (*) est en réalité une histoire d’espionnage mais traitée comme un film noir très classique. Avec ses ambiances nocturnes et la traque de tueurs par les policiers, le film est en effet très proche de ses homologues traitant de la chasse au crime sauf qu’ici le propos a été politisé par Samuel Fuller : dans la scène d’ouverture, très forte, sans une parole prononcée, ce que le vif et brillant pickpocket (merveilleux Richard Widmark) subtilise dans un sac est en fait un microfilm contenant un secret que les « Rouges » veulent faire sortir du pays. Si l’on accepte de mettre de côté le propos profondément anti-communiste qui est quelque peu émoussé quand on visionne le film 50 ans plus tard, le film apparaît comme une petite merveille de classicisme, film noir et sombre vu à travers les yeux de deux personnages très forts : un pickpocket et une aventurière, deux laissés pour compte de la société qui n’iront pas, toutefois, jusqu’à trahir leur pays… Jean Peters (la future femme de Howard Hughes) incarne de façon très authentique son personnage et noue avec le jeune Richard Widmark une relation quelque peu tumultueuse. A noter également la belle composition de Thelma Ritter dans le rôle de la vieille Moe.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Richard Widmark , Jean Peters, Thelma Ritter , Murvyn Vye
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(*) Au départ, le roman de Dwigth Taylor parlait d’une histoire de drogue. Ce fut Samuel Fuller qui voulut replacer cette histoire dans un contexte politique. En 1953, l’anti-communisme battait son plein… Soucieuse de ne froisser personne, la branche française de la Fox choisit de revenir au trafic de drogue dans la version doublée. Au lieu du microfilm d’un secret militaire, il y est question de cachet d’une substance illicite. D’où le titre français : Le port de la drogue.

Le film eut un remake : The Cape Town Affair (1967) de Robert D. Webb avec Claire Trevor, James Brolin et Jacqueline Bisset.