23 mars 2008

Le pays du Dauphin Vert (1947) de Victor Saville

Titre original : « Green Dolphin street »

 Le pays du Dauphin VertElle :
(pas vu)

Lui :
Adaptation d’un roman d’Elizabeth Goudge, Le pays du Dauphin Vert est un film assez riche qui comporte à la fois romance, aventure, exotisme et catastrophes. Sur une île anglaise (dont le monastère ressemble fortement au Mont Saint-Michel), au début de l’ère victorienne, deux jeunes filles de bonne famille s’éprennent du fils de leur nouveau voisin. Une suite d’évènements les entraînera en Nouvelle Zélande où se déroule la plus grande partie de l’histoire qui comporte suffisamment de rebondissements et de complications pour tenir le spectateur en haleine pendant 140 minutes.  Le pays du Dauphin Vert Sans être spectaculaire, l’interprétation est intense et juste, notamment celle du trio d’acteurs principaux : Lana Turner, Van Heflin et Richard Hart dont c’est ici le premier rôle, acteur avec un réel potentiel dont la carrière fut très courte, interrompue par une mort prématurée. Les scènes du tremblement de terre et des inondations sont vraiment impressionnantes (elles firent gagner au film un oscar pour les effets spéciaux et un oscar pour les effets sonores). Le message sous-jacent, très classique et vaguement moralisateur, n’est pas du plus grand intérêt mais cela n’empêche pas Le Pays du Dauphin Vert de rester assez passionnant à regarder encore aujourd’hui.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Lana Turner, Van Heflin, Richard Hart, Donna Reed
Voir la fiche du film et la filmographie de Victor Saville sur le site IMDB.

22 mars 2008

La seconde Mme Carroll (1947) de Peter Godfrey

Titre original : « The two Mrs. Carrolls »

La seconde Madame CarrollElle :
(pas vu)

Lui :
Sally (Barbara Stanwyck) découvre que l’homme dont elle est amoureuse, Geoffrey Carroll (Humphrey Bogart), est déjà marié. Peu après, sa femme décède et elle l’épouse. La Seconde Madame Carroll n’est pas sans rappeler certains films d’Hitchcock (d’ailleurs Bogart apportant un verre de lait à sa femme souffrante fait penser à Soupçons d’Hitchcock) mais il n’en a hélas ni la puissance ni la profondeur. La seconde Madame Carroll Le scénario ne développe pas beaucoup les différents caractères et manque d’ampleur. L’interprétation n’est pas vraiment convaincante non plus, Bogart ne parvenant pas à donner une épaisseur suffisante à son personnage. La meilleure performance serait à mettre au crédit d’Ann Carter qui interprète la fille de 10 ans (pour l’anecdote : la ressemblance de cette toute jeune actrice avec Veronika Lake est absolument stupéfiante).
Note : 2 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Barbara Stanwyck, Alexis Smith, Ann Carter
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Note :
Le type d’histoire est assez proche de La mort n’était pas au rendez-vous de Curtis Bernhardt sorti deux ans auparavant où Humphrey Bogart jouait déjà un mari meurtrier qui avait une aventure avec Alexis Smith, film globalement plus réussi.

18 mars 2008

Le vaisseau fantôme (1941) de Michael Curtiz

Titre original : The Sea Wolf

Le vaisseau fantômeElle :
(En bref) Adaptation du roman de Jack London Le Vaisseau Fantôme : deux nauvragés, un écrivain et une évadée d’un bagne, sont recueillis par le « Ghost », navire dirigé par le redoutable capitaine Larsen. Ils seront contraints rester à bord. Malgré la richesse du scénario, je dois avouer avoir eu un peu de mal à m’intéresser à cette histoire.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Belle adaptation de ce roman remarquablement contruit et qui traduit bien l’univers dur et hostile de Jack London. Edward G.Robinson et John Garfield apportent à leurs rôles une intensité rare. Cette dénonciation de l’autoritarisme a de plus un résonnance toute particulière puisque cette version du Vaisseau Fantôme fut tournée au tout début de la seconde guerre mondiale.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Edward G. Robinson, Ida Lupino, John Garfield, Alexander Knox, Gene Lockhart
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Le Vaisseau Fantôme fut adapté de nombreuses fois au cinéma et dès 1913 :
The Sea Wolf (1913) de Hobart Bosworth
The Sea Wolf (1920) de George Melford avec Noah Berry
The Sea Wolf (1926) par (et avec) Ralph Ince
The Sea Wolf (1930) par Alfred Santell avec Milton Sills
Le Vaisseau Fantôme (The Sea Wolf) (1941) par Michael Curtiz
Barricade (1950) de Peter Godfrey (western!)
Wolf Larsen (1958) par Harmon Jones
Aucune de ces versions n’a eu le succès et le retentissement de la version de Michael Curtiz. A noter que Jack London interprétait le rôle d’un marin dans la version de 1913.

7 mars 2008

Une femme dangereuse (1940) de Raoul Walsh

Titre original : « They drive by night »

Une femme dangereuseElle :
(pas vu)

Lui :
Ce film de Raoul Walsh est à deux facettes. Le titre anglais They Drive by Night ferait plutôt référence à la première moitié du film qui dépeint de façon assez réaliste le monde des routiers et la difficulté d’être indépendant en cette fin des années 30. Walsh parvient ainsi à donner une réelle dimension sociale à son film sans sacrifier le suspense. Le titre français Une Femme Dangereuse s’appliquerait plutôt à la seconde partie, plus policière et même judiciaire, qui est en fait étonnamment proche de l’intrigue de Ville Frontière (Bordertown), film de 1935 signé Archie Mayo avec Paul Muni et Bette Davis. La Warner semble avoir réutilisé une trame de scénario, comme les studios ont l’habitude de le faire quelquefois. L’interprétation n’est pas très flamboyante, le film restant centré sur George Raft qui livre tout de même une assez bonne prestation sans être absolument remarquable. Humphrey Bogart est ici en faire valoir (il a tourné ce film juste avant La Grande Evasion du même Raoul Walsh, film qui saura le mettre en valeur). Ida Lupino est en revanche particulièrement convaincante dans son rôle de femme dangereuse.
Note : 3 étoiles

Acteurs: George Raft, Ida Lupino, Ann Sheridan, Humphrey Bogart, Gale Page
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Remarque :
La Warner ayant déjà utilisé le titre They Drive by Night pour un film de l’anglais Arthur B. Woods (1938), le film de Walsh est sorti en Angleterre sous le titre The Road to Frisco.

5 mars 2008

La Splendeur des Amberson (1942) de Orson Welles

Titre original : The Magnificent Ambersons

La splendeur des AmbersonsElle :
Ce film intense sur l’amour impossible à la fin du XIXe siècle entre un génial inventeur automobile (Joseph Cotten) et la fille d’une riche famille (Dolores Costello) illustre le déclin d’une certaine aristocratie et la montée d’une bourgeoisie plus libérale. La déchéance progressive de ces Ambersons, motivés pour certains par l’amour mais pour d’autres par la jalousie et la haine, est admirablement mise en relief par la mise en scène inventive de Welles.
Note : 5 étoiles

Lui :
Avec La Splendeur des Amberson, Orson Welles nous offre un très beau film qui mêle amour impossible, saga familiale et analyse sociale. Tourné un an après son premier film Citizen Kane, on y retrouve les éléments qui feront la personnalité de tous ses films : un jeu de caméra fougueux et osé, une utilisation de l’ombre et de la lumière, les plans-séquences (scènes tournées sous leur forme définitive, sans montage ultérieur). Tous ces éléments contribuent à donner de la force à La Splendeur des Amberson qui devient ainsi un film à la fois émouvant et captivant avec, une fois de plus, un personnage principal que l’on aime haïr. Le film a été amputé par la RKO de sa dernière demi-heure, jugée trop déprimante. Les coupes réalisées sont, semble t-il, perdues à jamais.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Joseph Cotten, Dolores Costello, Anne Baxter, Tim Holt, Agnes Moorehead
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5 mars 2008

Le criminel (1946) de Orson Welles

Titre original : The Stranger

Le criminelElle :
Très beau film noir où le suspense, la musique angoissante et le fabuleux Edward G Robinson sont au rendez-vous de la tradition classique du film policier. La photographie en noir et blanc très contrasté vient amplifier ces sentiments de peur et de dégoût que nous inspire le personnage de criminel nazi interprété par Orson Welles.
Note : 4 étoiles

Lui :
Filmé de façon classique, du moins par rapport aux autres films d’Orson Welles (1), cet excellent film noir envoûte et captive. Comme d’habitude avec Welles, les personnages sont puissants et semblent traverser l’écran. La fin peut paraître un peu bizarre, ratée pourrait-on même dire…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Edward G. Robinson, Loretta Young, Orson Welles
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(1) En fait, Orson Welles a tourné ce film très rapidement juste pour montrer qu’il pouvait être aussi excellent réalisateur qu’un autre pour des films classiques. Le scénario est de John Huston et Welles a même déclaré : »Il n’y a rien de moi dans ce film ».

1 mars 2008

Flight Command (1941) de Frank Borzage

Flight CommandElle :
(pas vu)

Lui :
Filmé avec beaucoup de professionnalisme par Frank Borzage, Flight Command repose sur un scénario très classique : une jeune recrue doit faire ses preuves au sein d’une prestigieuse escadre d’aviateurs. Amour et suspicion viennent compliquer la situation… Si la partie romance n’est pas particulièrement forte, les scènes d’aviation sont très réussies et assez prenantes, sans qu’il y ait de scènes de combat d’ailleurs puisque l’escadre ne fait que s’entraîner. Flight Command Les avions de cette époque étaient assez rudimentaires et leurs pilotes prenaient de grands risques. Bien qu’un peu anodin, Flight Command (jamais sorti en France semble t-il) est plutôt plaisant.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Robert Taylor, Ruth Hussey, Walter Pidgeon
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29 février 2008

La grande évasion (1941) de Raoul Walsh

Titre original : « High Sierra »

La Grande EvasionElle :
(pas (re)vu)

Lui :
La Grande Evasion de Raoul Walsh offre un premier grand rôle pour Humphrey Bogart qui cesse ainsi de jouer les petites frappes antipathiques et autres faire-valoir de second plan. Certes, son personnage est encore un repris de justice mais il s’agit ici d’un truand au grand cœur, très humain et qui attire la sympathie. Humphrey Bogart apporte une réelle dimension à ce personnage de tueur en lui donnant à la fois une férocité de psychopathe et une ingénuité désarmante. Il inaugure ainsi toute une décennie de grands rôles mythiques pour lui, une décennie qui verra aussi la fin de ces films de gangsters qui firent les beaux jours de la Warner dans les années 30 ; La Grande Evasion est l’un des tous derniers et, en même temps, préfigure ce que sera le film noir des années 40. A noter également, la très belle composition d’Ida Lupino. La scène finale, sur le Mont Whitney, est restée célèbre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ida Lupino, Humphrey Bogart, Joan Leslie
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Anecdote :
George Raft avait refusé le rôle car le personnage devait mourir à la fin, Paul Muni aurait refusé parce qu’il avait été proposé à George Raft, James Cagney et Edward G. Robinson refusèrent également. Bogart accepta aussitôt. A noter que George Raft donnera un deuxième énorme coup de pouce à Humphrey Bogart en refusant quelques mois plus tard le rôle de Sam Spade dans le Faucon Maltais du « jeune » John Huston.

Remakes :
La Fille du Désert (Colorado Territory) du même Raoul Walsh (1949) avec Joel McCrea et Virginia Mayo, une transposition du même thème dans le monde du western.
La Peur au Ventre (I Died a Thousand Times) de Stuart Heisler (1955) avec Jack Palance et Shelley Winters.

Homonyme :
La grande évasion (The Great Escape) de John Sturges (1963) avec Steve McQueen.

10 février 2008

Les grandes espérances (1946) de David Lean

Titre original : « Great expectations »

Les grandes espérencesElle :
(En bref) Le roman de Charles Dickens Les Grandes Espérances fournit à David Lean la trame pour réaliser un très beau film au scénario captivant et à l’univers inquiétant et étrange. Les ombres noires et contrastées accentuent les caractères des mines patibulaires ou angéliques comme celle du bagnard ou de Pip (interprété par un acteur qui a en fait 38 ans alors qu’il est censé en avoir 20).
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref) Ce film de David Lean retranscrit parfaitement sur grand écran l’univers de Dickens. L’histoire est forte et l’interprétation convaincante, même si l’on peut contester l’âge des comédiens qui paraissent un peu trop âgés pour leur rôle.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Mills, Tony Wager, Valerie Hobson, Jean Simmons, Bernard Miles, Alec Guinness
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