18 avril 2006

Les femmes… ou les enfants d’abord… (2002) de Manuel Poirier

Titre original : « La curva de la felicidad »

Les   Femmes... ou les enfants d'abord... Elle :
Manuel Poirier se lance à nouveau dans la chronique sociale de province. Un père de famille de trois enfants très bien interprété par Sergi Lopez, apprend qu’il est père d’une fille de huit ans et se doit de l’accueuillir chez lui. Les femmes ou les enfants d’abord a le mérite d’aborder le thème des enfants abandonnés dans des foyers avec une réelle fraîcheur et sincérité dans les dialogues. On se sentirait presque acteur du film tant le ton est authentique. Mis à part quelques erreurs de casting et des scènes à rallonge, Manuel Poirier se fait plaisir et prend tout son temps pour observer ces familles décomposées qui prennent un nouveau départ.
Note : 4 étoiles

Lui :
Manuel Poirier nous raconte assez simplement une histoire, il regarde, il nous montre la vie d’un homme qui va être un peu bouleversée par l’arrivée d’un enfant de dix ans dans sa vie, son enfant. Il filme d’une façon neutre , presque documentaire, et le film repose beaucoup sur la présence de Sergi Lopez. Hélas, certaines scènes sont excessivement longues et paraissent sans intérêt, c’est dommage car le film a vraiment des côtés touchants.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sergi López, Marilyne Canto, Sylvie Testud
Voir la fiche du film et la filmographie de Manuel Poirier sur le site IMDB.

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17 avril 2006

Son frère (2003) de Patrice Chéreau

Son frère Elle :
Deux frères qui se découvrent alors que l’un est atteint d’une grave maladie du sang. Patrice Chéreau filme la souffrance du corps, les étreintes, la dégradation physique avec crudité et vérité. L’ambiance de l’hôpital est monacale. Une adaptation éprouvante et émouvante du roman de Philippe Besson.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est un film assez éprouvant. Chéreau filme sans fard, assez crûment même, la maladie incurable et mal connue d’un jeune trentenaire vue à travers les yeux de son frère. Si ce n’est pas exactement le genre de film que l’on a envie de voir spontanément, cela remue assez les tripes et donne une vision différente de certaines choses. Chéreau parvient vraiment à nous mettre dans la peau de ses personnages, sans trop utiliser d’artifices. Comme à son habitude, il aime à s’attarder sur les corps, et il le fait de façon un peu trop appuyée parfois.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bruno Todeschini, Eric Caravaca, Nathalie Boutefeu
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15 avril 2006

Léon Morin, prêtre (1961) de Jean-Pierre Melville

Léon Morin,   prêtre Elle :
(pas vu)

Lui :
C’est un double portrait que Jean-Pierre Melville nous brosse dans Léon Morin, Prêtre, un double portrait qui pourrait n’en être qu’un seul, tant ces deux personnages se rejoignent, fusionnent. Il est bien entendu surprenant de voir Belmondo, qui sortait du succès d’A Bout de Souffle, incarner un prêtre (et de façon très crédible) mais ce personnage a indéniablement des points communs dans son caractère, son abnégation, sa volonté, avec les personnages de truands solitaires que Melville affectionne. Très belle prestation également d’Emmanuelle Riva. Le film n’est hélas pas sans quelques longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Belmondo, Emmanuelle Riva
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13 avril 2006

Se souvenir des belles choses (2002) de Zabou

Se souvenir   des belles choses Elle :
Une très bonne surprise pour ce film qui démarre dans un centre spécialisé sur la perte de mémoire. Isabelle Carré interprète remarquablement une jeune femme qui peu à peu perd son identité, ses repères, ses souvenirs. La liaison amoureuse qu’elle tisse avec Bernard Campan qui lui, parvient à retrouver sa mémoire est d’une grande intensité. La moindre activité devient un cauchemar. Zabou parvient sans recourir aux artifices à montrer la fragilité et la force de vivre de ces personnages attachants.
Note : 5 étoiles

Lui :
Zabou Breitman réussit à faire un film touchant, débordant de sensibilité et surtout globalement optimiste malgré la gravité du sujet traité. Il est optimiste, car même si l’issue sera inéluctablement fatale et terrible, ses personnages dégagent une vitalité et parfois même une insouciance qui semble les rendre invulnérables au monde extérieur. L’oubli est d’abord un refuge, et force à se recentrer sur des problèmes simples, comme trouver son chemin. Isabelle Carré est bouleversante, rendant son personnage étonnamment crédible et Bernard Campan est remarquable. Zabou a trouvé le juste équilibre, pour un film somme toute très humain.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Isabelle Carré, Bernard Campan, Bernard Le Coq, Zabou Breitman
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13 avril 2006

Nèg maron (2005) de Jean-Claude Flamand

Titre original : « Neg mawon »

Nèg maron Elle :
(pas vu)

Lui :
Centré sur deux jeunes, ce film antillais est une chronique sociale sur la Guadeloupe, loin des clichés et des cartes postales. Ces deux jeunes sans avenir vont basculer, involontairement, de leur monde de petits larcins vers des choses plus graves. Le film est assez convaincant, joué avec beaucoup de conviction. C’est cette authenticité qui fait la réussite du film : aucun misérabilisme, aucun artifice. Les dialogues sont un peu durs à comprendre au début mais l’on s’y fait rapidement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Admiral T., Didier Daly, Stomy Bugsy
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12 avril 2006

L’enfance nue (1970) de Maurice Pialat

L'Enfance   nue Elle :
C’est avec peu de moyens et des acteurs non professionnels que Pialat parvient à réaliser ce film bouleversant sur un enfant turbulent recueilli par des parents nourriciers à la retraite. Un peu à l’image de l’Antoine Doisnel des 400 coups mais cette fois-ci dans le milieu provincial des corons du nord, la caméra observe sans artifice les gens dans leur simple quotidien. François est instable et change fréquemment de foyer jusqu’à ce que ce couple de retraités parvienne à lui transmettre un peu d’affection et de chaleur humaine. C’est l’authenticité des dialogues, personnages et décors qui contribue à rendre cette peinture sociale encore plus forte et sincère.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce premier film de Maurice Pialat fait étonnamment penser aux 400 coups de Truffaut. Il filme ce sujet sur l’adoption de façon très réaliste mais en même temps très vivante et sait trouver le bon équilibre, malgré un jeu d’acteurs qui est loin d’être très professionnel. Il parvient à rendre cet enfant plus que turbulent assez attachant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Raoul Billerey, Maurice Coussonneau, Pierrette Deplanque
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12 avril 2006

« …comme elle respire » (1998) de Pierre Salvadori

...Comme   elle respire Elle :
(pas vu)

Lui :
On peut dire que ce film a deux facettes : une face comédie, avec des scènes assez truculentes dues au tandem Stévenin/Riaboukine, et une étude de caractère, une charmante mythomane paumée qui ment comme elle respire. L’assemblage de ces deux facettes n’est pas toujours très réussi, on bascule brutalement de l’un à l’autre et l’ensemble semble manquer d’homogénéité. Le film repose beaucoup sur Marie Trintignant qui semble parfaitement à l’aise dans son personnage mais sans égaler ses meilleures interprétations. Au final, c’est l’aspect comédie qui semble le plus réussi (la scène des cagoules est absolument délirante…) ce qui n’était peut-être pas l’intention du réalisateur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marie Trintignant, Guillaume Depardieu, Jean-François Stévenin, Serge Riaboukine
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9 avril 2006

Un petit jeu sans conséquence (2004) de Bernard Rapp

Un   petit jeu sans conséquence Elle :
Une comédie douce amère bien sympathique adaptée de la pièce de théâtre du même nom. Un couple fait semblant de se séparer pour connaître les réactions de leurs amis sur leur relation amoureuse. C’est un petit jeu cruel et dangereux auquel il se prête car bien évidemment tout le monde a son avis et cherche même à profiter de la situation pour en tirer des avantages. Les dialogues sont amusants et la mise en scène est légère comme cette journée d’été passée dans ce magnifique parc. Sandrine Kiberlain, Yvan Attal et Jean-Paul Rouve sont pétillants. Ce marivaudage sans prétention fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Lui :
On se laisse rapidement gagner par ce petit jeu sans conséquence, amusant (pour nous, spectateurs, du moins) et c’est surtout la qualité des dialogues qui rend ce film vraiment plaisant à regarder. Il y a beaucoup de vivacité dans l’enchaînement des petits rebondissements de cette situation qui n’en est pas une. Sandrine Kiberlain, Jean-Paul Rouve et Yvan Attal sont particulièrement convaincants et contribuent à la réussite de ce film qui amuse et fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Yvan Attal, Jean-Paul Rouve, Marina Foïs, Lionel Abelanski
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9 avril 2006

Le Stade de Wimbledon (2001) de Mathieu Amalric

Le Stade   de Wimbledon Elle :
Malheureusement, le passage de Mathieu Amalric à la mise en scène n’est pas très réussi. Cette adaptation de roman est des plus énigmatiques quant à son intérêt. Jeanne Balibar part sur les traces d’un écrivain à Trieste et rencontre les gens qui l’ont connu. C’est barbant à souhait. On ne parvient pas à s’intéresser à ce personnage.
Note : 1 étoile

Lui :
Matthieu Amalric ne fait pas grand chose pour nous intéresser à cette histoire d’enquête sur un écrivain sans livre. Le film se révèle particulièrement abscons et imperméable, alors on décroche assez rapidement.
Note : 1 étoile

Acteurs: Jeanne Balibar, Esther Gorintin, Anna Prucnal
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8 avril 2006

Le dernier tournant (1939) de Pierre Chenal

Le   dernier tournant Elle :
Film d’une grande intensité dans la noirceur des personnages et de leurs desseins. Le trio mari, femme, amant fonctionne bien. Michel Simon en mari naïf est convaincant. On peut cependant éprouver un certain détachement vis-à-vis du couple machiavélique tant la perversité de leurs projets est grande.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le dernier tournant est la toute première adaptation du roman de James Cain “Le facteur sonne toujours deux fois”, roman qui a été porté six fois à l’écran! Des personnages de cette version française émane la même force, la même intensité dans le dramatique que l’on trouvera dans les versions suivantes, voire même plus. Michel Simon joue sobrement, il est particulièrement convaincant, et les deux autres personnages sont tout aussi forts. Un beau film, peu connu.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Fernand Gravey, Michel Simon, Marcel Vallée, Florence Marly
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Le roman de James Cain a été porté 4 fois à l’écran :
Le dernier tournant de Pierre Chenal (1939) avce Michel Simon et Fernand Gravey
Ossessione (Les amants diaboliques) de Visconti en 1943.
The postman always ring twice (Le facteur sonne toujours deux fois) célèbre film noir de Tay Garnett (1946) avec le couple Lana Turner / John Garfield,
The postman always ring twice (Le facteur sonne toujours deux fois) de Bob Rafelson en 1981, version plus racoleuse avec Jessica Lange et Jack Nicholson.

A noter également une version hongroise en 1998 : « Szenvedély » de György Fehér, et une version malaise : « Buai laju-laju » (« Swing My Swing High, My Darling ») de U-Wei Haji Saari en 2004.
En outre, Chair de Poule de Julien Duvivier (1963) avec Robert Hossein et Catherine Rouvel présente de grandes analogies avec le roman de James Cain.