19 janvier 2006

Japanese Story (2003) de Sue Brooks

Japanese Story Elle :
Une géologue un peu braque est chargé d’accompagner un homme d’affaires japonais coincé dans les magnifiques paysages du désert australien. C’est avec sensibilité que Sue Brooks filme la relation amoureuse qui se tisse entre ces deux personnages car tout les oppose au départ. C’est dans l’adversité qu’ils commencent à faire tomber les masques et à se regarder d’un oeil différent. Tout passe par le regard et les gestes de douceur. Il y a peu de dialogues. La musique est lancinante comme pour exprimer l’inexorabilité de cette histoire. La réalisatrice fait chavirer brutalement la destinée du film de façon très inattendue ce qui lui redonne toute son intensité et originalité. Toni Collette exprime une belle palette d’émotions pour signifier son attachement.
Note : 4 étoiles

Lui :
A sa base, le scénario porte sur la rencontre forcée entre un japonais, jeune businessman rigide, et une jeune femme australienne, plutôt « brut de décoffrage », un peu rustaude. En fait, le film démarre plutôt mal, restant cantonné dans le très conventionnel choc des cultures et choc des personnalités. Cependant, les choses évoluant assez rapidement, Sue Brooks parvient à centrer son film sur une relation plutôt délicate qui s’établit entre ces deux personnages et trouve un bon équilibre, franchement plaisant. Au moment où le scénario semble s’étioler, Sue Brooks fait basculer son film dans un tout autre registre, bien plus dramatique où elle parvient à exprimer des sentiments assez forts tout en restant sur une base simple. Certes, Japanese Story  n’est pas un grand film, l’histoire aurait certainement gagnée à être étoffée, mais c’est un film assez réussi, plein de délicatesse… et qui accessoirement nous permet de visiter et d’admirer les déserts australiens.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Toni Collette, Gotaro Tsunashima
Voir la fiche du film et la filmographie de Sue Brooks sur le site IMDB.

29 septembre 2005

Le chemin de la liberté (2002) de Phillip Noyce

Titre original : « Rabbit-Proof Fence »

Le chemin de la libertéElle :
Philip Noyce dénonce la politique eugéniste de l’Australie qui a sévi des années trente jusqu’en 1970. Elle consistait à enlever des enfants métis aborigènes à leurs familles pour les éduquer à l’anglo-saxonne dans des centres spécifiques fermés. Les enfants étaient triés selon la couleur de leur peau ; une peau claire autorisait l’accès à l’éducation, une peau foncée menait droit au travail. Le réalisateur nous raconte l’authentique et incroyable épopée de trois fillettes enlevées à leur mère et qui parviennent à s’échapper du centre. Elles parcourent plus de deux mille kilomètres à pied pour regagner leur foyer et bravent les souffrances, la faim et la traque d’un pisteur. Philip Noyce parvient à faire un film fascinant, palpitant et poignant. Les images sont très belles et la musique de Peter Gabriel est envoûtante. A voir absolument.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le chemin de la liberté est une histoire étonnante et plutôt terrifiante en soi car elle révèle un aspect mal connu de la politique du gouvernement australien envers les aborigènes. Cette épopée de trois jeunes filles qui vont faire plus de 2000 Kms pour revenir chez elles est particulièrement bien mise en scène, assez palpitante bien que somme toute il ne se passe pas grand chose. Les trois fillettes jouent particulièrement bien, avec beaucoup de spontanéité mais aussi beaucoup de force et Kenneth Brannagh trouve le ton juste pour son personnage de fonctionnaire étriqué, persuadé du bien-fondé et de la justesse de la politique assez horrible qu’il met en oeuvre. Très belles images aussi, même si les couleurs surprennent un peu au début, et très belle musique de Peter Gabriel.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Everlyn Sampi, Laura Monaghan, Tianna Sansbury, Kenneth Branagh
Voir la fiche du film et la filmographie de Phillip Noyce sur le site IMDB.

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7 septembre 2005

Picnic at Hanging Rock (1975) de Peter Weir

Pique-nique à Hanging RockElle :
De bonnes choses dans ce deuxième film du cinéaste australien Peter Weir malgré certaines longueurs. Le scénario est original et la mise en scène étrange est assez envoûtante malgré les images à la David Hamilton. En 1905, trois disparitions inexpliquées lors d’un pique-nique de jeunes filles de bonne famille à Hanging Rock, un lieu insolite et mystérieux. Peter Weir se soucie peu de la résolution de ces disparitions. Ce qui l’intéresse, c’est de montrer l’emprise de l’éducation puritaine et rigide sur les corps corsetés de ces pensionnaires. Cette promenade au milieu de ces rochers bizarres est un hyme à la liberté du corps et de l’esprit. C’est l’éveil de leur sensualité sans cesse réprimée par les bonnes moeurs.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce second film de Peter Weir ne manque pas de charme, et cette histoire qu’il a choisie de relater est assez étrange en soi, mais globalement le film souffre de longueurs, et l’on s’y ennuie quelque peu. Il reste ce petit côté charmant « années 70 », des jeunes filles en robe blanches filmées avec un voile blanc à la David Hamilton, et une assez bonne peinture des moeurs coincées de la société britannique australienne du début du siècle, au travers de l’amitié entre un garçon de bonne famille et son valet d’écurie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rachel Roberts, Vivean Gray
Voir la fiche du film et la filmographie de Peter Weir sur le site imdb.com.

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