25 novembre 2004

La couleur du mensonge (2003) de Robert Benton

Titre original : « The Human Stain »

La couleur du mensonge Elle :
Ce film adapté du roman de Philip Roth « La Tache », retrace le parcours de Coleman Silk, vieux professeur d’université obligé de démissionner car on l’accuse de racisme. Suite à cet évènement, il perd sa femme et vit avec une sulfureuse fille de ferme accablée par les malheurs de la vie. Elle est incarnée par une bouleversante Nicole Kidman. C’est la rencontre entre deux mondes très différents mais c’est aussi la lutte contre l’hypocrisie, les préjugés, le « politically correct ». Le plus émouvant est la révélation de la vraie identité du professeur : c’est un noir à la peau blanche qui a renié toute sa famille noire pour pouvoir s’intégrer dans la société blanche. Certes, le film prend des raccourcis par rapport au livre. Il ne retranscrit pas suffisamment bien le style de Philip Roth qui abonde de détails et décrit les pensées tumultueuses de Coleman Silk.
Note : 4 étoiles

Lui :
On peut reprocher au réalisateur d’être un peu brouillon dans la mise en place des personnages de cette adaptation, le film semblant un peu partir dans tous les sens, mais néanmoins l’histoire en elle-même est assez étonnante et l’interprétation d’Anthony Hopkins et celle de Nicole Kidman sont vraiment remarquables.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nicole Kidman, Anthony Hopkins, Ed Harris, Gary Sinise
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24 novembre 2004

La mariée était en noir (1968) de François Truffaut

Mariée était en noirElle :
Adapté du roman de William Irish, ce polar s’articule autour de Jeanne Moreau qui incarne une femme devenue veuve le jour de son mariage par la faute de cinq hommes. Elle souhaite se venger à tout prix, recherche ces hommes et les tue dans des conditions extravagantes. Truffaut s’entoure de grands acteurs comme Claude Rich, Michel Lonsdale, Jean-Claude Brialy, Michel Bouquet. Le personnage du peintre amateur de femmes interprété par Charles Denner apporte de la légèreté et de la fantaisie à l’ensemble. L’ambiance est pesante, semblable à la détermination implacable de cette femme détruite par son amour perdu.
Note : 4 étoiles

Lui :
Souvent classé parmi les plus mauvais Truffaut, ce film n’est pourtant pas dénué de qualités. Tout d’abord, le scénario en lui-même (signé William Irish) est à classer parmi les meilleurs romans policiers ; ensuite François Truffaut parvient à créer un personnage assez énigmatique, presque envoûtant même, autour de Jeanne Moreau. En revanche, il faut reconnaître que la construction est un peu « collier de perles » et les personnages masculins n’ont pas le temps d’être développés correctement, mis à part celui interprété par Charles Denner. Mais au final, La Mariée était en Noir reste intéressant à regarder.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jeanne Moreau, Charles Denner, Michel Bouquet, Jean-Claude Brialy, Claude Rich, Michael Lonsdale
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23 novembre 2004

La Forme des Choses (2003) de Neil LaBute

Titre original : « The Shape of Things »

Shape of thingsElle :
Abandon au bout de 20mn. Mise en place très poussive et bourrée de minauderies. On a l’impression que l’on va avoir affaire à la énième comédie américaine pour adolescents.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Abandon rapide par manque d’intérêt…
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Rachel Weisz
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22 novembre 2004

Le Seigneur des Anneaux: la communauté de l’Anneau (2001) de Peter Jackson

Titre original : The Lord of the Rings: The fellowship of the Ring

Le seigneur des anneaux - La communauté de l'anneau Elle :
Peter Jackson n’a pas réussi à me scotcher à mon fauteuil malgré le spectacle offert. L’introduction au monde du mythique Tolkien ne m’a pas captivée malgré une avalanche d’effets spéciaux et d’images superbes. N’ayant pas lu le livre, j’ose espérer que la plume de l’écrivain est plus brillante et passionnante.
Note : 0 étoile

Lui :
L’adaptation est fidèle au livre et l’on s’émerveille devant la reconstitution minutieuse des différents peuples et de leur culture. Cependant, dans le film, la part donnée aux batailles est bien trop importante. Certains combats sont interminables et la quête des héros se réduit rapidement à une suite de mauvaises rencontres. Le passage sous la montagne ressemble à un mauvais jeu vidéo avec ses monstres de fin de tableau. La magie du livre semble s’être envolée.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Elijah Wood, Cate Blanchett, Orlando Bloom, Billy Boyd, Ian Holm, Christopher Lee
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22 novembre 2004

Le Seigneur des Anneaux: les deux tours (2002) de Peter Jackson

Titre original :  The Lord of the Rings: The Two Towers

Le seigneur des anneaux - Les deux tours Elle :
(N’a pas souhaité le voir).

Lui :
Cette seconde partie du Seigneur des Anneaux me semble plus réussie que la première, le réalisateur semblant parvenir à un meilleur équilibre entre les scènes de grandes batailles épiques (très présentes dans le second tome du livre) et les scènes plus proches des personnages ou plus magiques. Le personnage de Gollum qui guide Frodon et Sam est particulièrement réussi. Ces côtés « jeu vidéo » que l’on avait dans la première partie ne sont plus là et Jackson parvient à restituer dans son film une partie du souffle épique du livre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Elijah Wood, Ian McKellen, Liv Tyler, Cate Blanchett
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20 novembre 2004

Les cheyennes (1964) de John Ford

Titre original : Cheyenne autumn

Cheyenne AutumnElle :
John Ford rend un vibrant hommage à la cause cheyenne. Il nous raconte leur fuite de la réserve contrôlée par les américains, puis leur longue marche héroïque à travers les magnifiques paysages des montagnes rocheuses. Bravant la faim et le froid, c’est un peuple sans avenir à la merci du bon vouloir des américains qui font des promesses qu’ils ne tiennent pas et s’abritent derrière leur hiérarchie. Parmi leurs alliés, deux blancs, un commandant interprété par Richard Widmark et une jeune femme qui se posent des questions et plaident leur cause auprès des autorités. Un beau plaidoyer malgré quelques longueurs.
Note : 4 étoiles

Lui :
Cheyenne Autumn Ce film est l’un des rares grand western qui présentent de façon à peu près honnête le point de vue indien (sans doute John Ford a t-il voulu se racheter un peu). Il nous présente un court épisode de l’Histoire américaine où la tribu Cheyenne, lassé des promesses non tenues, a voulu s’évader de sa réserve et retourner sur ses terres natales. Les personnages sont assez bien rendus, même si on reste à un niveau de sentiments assez simples et basiques. Sur certains aspects, il fait penser à Danse avec les Loups dans le sens où il nous fait pénétrer le mode de vie des cheyennes. Bizarrement, John Ford a inséré une sorte d’intermède au beau milieu du film, une scène amusante avec James Stewart en roi de la gâchette, une scène n’ayant pas de rapport direct avec l’histoire.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Richard Widmark, Carroll Baker, Karl Malden
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19 novembre 2004

La Sirène du Mississipi (1969) de François Truffaut

Sirène du MississipiElle :
Ce film assez atypique de Truffaut, qui n’est pas parmi mes préférés du réalisateur, analyse une relation amoureuse passionnelle et destructrice. A la suite d’un meurtre qui les confond, le couple Belmondo Deneuve se réunit, se sépare, se déchire dans une fuite éperdue et illusoire. Le huis clos met mal à l’aise et est assez oppressant tout comme cette relation exclusive qui va jusqu’à l’empoisonnement. De Belmondo par sa sorcière bien aimée. Quelle est la définition de l’amour ? Une joie ou une souffrance. Le réponse de Truffaut est claire : c’est à la fois une joie et une souffrance. Le ton et l’ambiance font très Nouvelle Vague.
Note : 4 étoiles

Lui :
La Sirène du Mississipi est assez différent des autres films de Truffaut, extrêmement centré sur ses deux personnages principaux et sur cette relation d’amour aveugle et fou. Une certaine fascination de Truffaut pour Catherine Deneuve transparaît et bloque certainement un peu le film qui n’a pas la chaleur qu’il aurait du avoir. Quelques belles trouvailles de mise en scène comme cette façon pour accentuer l’urgence, de nous faire vivre par avance une scène en audio sur des images de Belmondo au volant de sa 404 pour se rendre à cet endroit. Ou encore cette façon de rétrécir l’image dans les moments intimes au lit.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Jean-Paul Belmondo
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18 novembre 2004

Les Sentiments (2003) de Noémie Lvovsky

SentimentsElle :
Comédie assez convenue et sans grande surprise malgré le talent de Nathalie Baye, Isabelle Carré et à nouveau Jean-Pierre Bacri en quinquagénaire grincheux. Les réalisateurs manquent d’imagination pour lui faire jouer la même partition de film en film. Cette histoire d’amour entre deux couples voisins manque de profondeur et d’originalité. Les personnages sont trop survolés tels Melvin Poulpaud ou Nathalie Baye dont on ne sait rien. Les images sont léchées et Noémie Lvovsky utilise la couleur rouge pour les décors et vêtements pour symboliser cette passion amoureuse sans avenir. Une chorale loufoque est censée appuyer la force des sentiments mais elle finit par être agaçante. Le film manque d’homogénéité pour tenir la route et on finit par s’ennuyer un peu.
Note : 3 étoiles

Lui :
Si le film semble bien démarrer (sur des bases assez classiques toutefois), il s’enlise rapidement dans cette histoire d’amour entre voisins. On est loin des subtilités de Truffaut de La femme d’à côté, ici, il n’y a pas de surprises, tout est largement prévisible. Bacri ne semble pas du tout à son aise dans ce rôle de médecin (il est plus habitué à jouer les hypocondriaques…) alors qu’Isabelle Carré et Nathalie Baye font leur numéro de fofolle écervelée. Le récit est ponctué par les interventions d’une chorale, c’est presque le plus réussi dans le film…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Nathalie Baye, Isabelle Carré, Jean-Pierre Bacri
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17 novembre 2004

Lumière d’été (1943) de Jean Grémillon

Autre titre (Belgique) : Le tourbillon des passions

Lumière d'été Elle :
Dommage que la médiocrité de la bande sonore nuise à la compréhension des dialogues car Jean Grémillon réunit des acteurs de premier plan comme Madeleine Renaud, Pierre Brasseur et Madeleine Robinson. Dans un hôtel et un château perdus de Haute Provence, s’y jouent des histoires d’amour impossibles entre une jeune femme et trois hommes dont un peintre alcoolique, un châtelain oisif et un ouvrier désintéressé. On assiste aux grandes déclarations, l’explosion des sentiments, aux intrigues et aux mensonges des uns et des autres. Les riches s’opposent aux gens simples par des moyens peu glorieux. Mais la morale finit par l’emporter en réunissant la jeune fille et l’ouvrier généreux.
Note : 3 étoiles

Lumière d'étéLui :
Etant réalisé sous l’occupation, ce grand drame de l’amour signé Jean Grémillon est bien entendu chargé de symboles. Face à la jeune fille à l’âme pure et noble, trois prétendants symbolisent trois styles de société: l’aristocrate oisif, l’artiste bohème et le jeune travailleur. C’est bien entendu ce dernier qui gagnera le coeur de la belle. C’est un beau film, avec une belle utilisation des décors naturels, mais dont la vision est hélas gâchée par un très mauvais son.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Madeleine Renaud, Pierre Brasseur, Madeleine Robinson
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16 novembre 2004

Alila (2003) d’ Amos Gitai

AlilaElle :
Amos Gitai choisit de nous montrer une société israélienne contemporaine mal dans sa peau et décadente. C’est au travers d’une dizaine de personnages hauts en couleur vivant dans un immeuble bricolé que le réalisateur cherche à témoigner de leurs problèmes de communication et d’identité. Un couple divorcé dont le mari Ezra dort dans son camion pendant que son ex-femme couche avec un bel éphèbe, a des difficultés avec leur fils qui ne veut pas passer 3 ans à l’armée. Le grand-père qui vit avec son chien ou le rescapé des camps qui habite avec sa domestique asiatique cohabitent avec une femme flic loufoque et une jeune femme qui veut assouvir ses pulsions sexuelles avec un mari adultère. C’est un foutoir à la fois cocasse et tragique sous lequel jaillit un désir profond de vivre, rire, d’échapper à la peur, à la pression ambiante de la ville qui subit des attentats. La pluie tant attendue à la fin du film symbolise ce fort désir de purification qui permet d’avoir des rapports humains harmonieux. .
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film d’Amos Gitaï est assez différent des précédents, moins intégriste pourrait-on dire. Il nous brosse le portrait d’un petit groupe de personnes dans un quartier populaire de Tel-Aviv, des personnages hauts en couleurs, assez en marge de la société. Depuis le couple adultère jusqu’à l’entrepreneur raté et ses travailleurs clandestins, on a là toute une brochette de caractères. On sent une certaine vision désenchantée de la société israélienne actuelle, la fuite des idéaux et l’installation progressive du « chacun pour soi ». Le film est bien construit, avec une bonne utilisation des murs et des décors, avec toutefois quelques longueurs et faiblesses.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Yaël Abecassis, Uri Klauzner
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