Elle :
Adapté de la bande dessinée de Gébé, L’an 01 reste un film agréable et intéressant à revoir aujourd’hui. Reflet d’une époque pleine de fraîcheur, d’utopies, de rêves insensés, d’innocence mais aussi de visions justes sur les excès de notre société de consommation. Doillon, Resnais et Rouch sont aux commandes et ça se sent dans la qualité de la mise en scène. Réjouissant de revoir quantité d’artistes en devenir, Depardieu, Romain Bouteille, la bande du Café de la Gare, l’équipe d’Hara Kiri, Coluche, Higelin, Béranger et j’en passe.
Note :
Lui :
Au départ, il y a eu une petite bande dessinée de Gébé (5 pages dans sa toute première version, étendues ensuite à une centaine), au début des années 70, qui s’appelait l’an 01 : partant d’une description d’une société de consommation, le propos était d’aboutir à l’établissement de nouveaux principes, l’An 01, dont la première résolution était tout simplement le fameux slogan « On arrête tout ». Le film de Jacques Doillon met en images cette phase de « démobilisation générale » suivi de l’abandon de toutes les obligations, de toute forme d’autorité et de pouvoir. C’est un joyeux happening, avec une multitude de petites saynètes et de nombreux personnages, l’occasion de voir beaucoup de têtes en passe de devenir connues. Musicalement, l’essentiel de la musique est de François Béranger avec une courte apparition d’Higelin. Avec le recul, l’ensemble nous paraît gentiment utopique mais il reflète bien l’état d’esprit du début des années 70 et génère aujourd’hui une certaine nostalgie… On pourra toutefois noter que presque tout le côté écologique des réflexions de L’an 01, basé sur le thème de l’épuisement des ressources, est accepté maintenant par le grand public. La séquence qui se passe à New York a été réalisée par Alain Resnais, la scène au Niger par Jean Rouch.
Note :
Acteurs: Gérard Depardieu, Josiane Balasko, Christian Clavier, Coluche, Romain Bouteille, Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot, Miou-Miou, Martin Lamotte, Daniel Auteuil, Nelly Kaplan, Gébé, Marcel Gotlib, François Béranger, Cabu, François Cavanna, Professeur Choron, Jacques Higelin, Patrice Leconte
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Doillon sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Jacques Doillon chroniqués sur ce blog…
pour « elle »
« Doillon, Resnais et Rouch sont aux commandes et ça se sent dans la qualité de la mise en scène.
Euh… Vraiment? pour Resnais , soit, sinon, je préfère ce qui suit:
« D’abord, ne pas dire ce n’est pas du cinéma. Parce que ce n’est ni du travelling-circus, ni du zoom service. De cela, Gébé comme Doillon se sont moqués pour aller à l’essentiel de leur désir: tout arrêter, le travail, la production, la morosité, l’ennui, l’égoïsme, la mesquinerie. Inspiré d’une bande dessinée fort drôle et fort connue, le film est un brouillon sincère sur ce qui pourrait bien arriver si un bel après midi nous stoppions la connerie pour enfin réfléchir et respirer. Sur les écrans pollués, enfin un petit carré tout mal fichu (tant mieux) qui s’occupe avant tout de clairement dire ce qu’il a envie. Un bout à bout de scènes, de planches, dont certaines oui, tombent à plat, dont d’autres font plus que tilt: boum. Vite fait, bien musiqué, pas mal monté, l’an 01 est plus fort, plus convaincant que le dessin. Motif:il inquiète. Au-delà du canular, rapidement, la réflexion point. (…)
L ‘an 01 n’est pas du nouveau cinéma, c’est du neuf par le cinéma. Reste à voir si l’expérience servira à tout le monde. »
Michel Grisolia Cinéma 73 n°175
pour « lui »
La séquence » Jean Rouch « a été tournée au Niger, source : générique du film page 1
Cinéphiliquement.
Merci pour ces précisions.
Effectivement, il semble bien que ce soit au Niger et non au Nigeria.
Pour la mise en scène, ce que « elle » a voulu dire, c’est que la mise en scène a une certaine qualité alors que le type de sujet pourrait faire penser que le film est fait sans expertise aucune.