Elle :
Lady Chatterley est l’histoire d’une belle rencontre amoureuse entre une jeune femme bourgeoise qui s’ennuie dans son couple et son garde-chasse solitaire et frustre. Tout les oppose, leur statut social, leur éducation, leur personnalité. Pascal Ferran choisit de montrer avec délicatesse et douceur la lente éclosion de l’amour, de la tendresse, la prise de conscience du désir et du plaisir physique qui se débride progressivement, la libération sexuelle d’une femme, le retour à la vie d’un homme meurtri et sensible. Cette domination homme/femme et employé/patron s’estompe au fur et à mesure que chacun se découvre. C’est un hymne à la nature et à la liberté. Le scénario très construit ne fait pas place à l’improvisation. Toutes les scènes d’amour ont été minutieusement préparées. Pascal Ferran filme avec sobriété et beauté ces deux acteurs sensibles et pudiques. Peu de dialogues, la caméra se concentre sur les attitudes, les regards, les gestes qui laissent transparaître la sensualité et l’amour. Ce film réalisé avec une petite équipe technique et de façon artisanale sort des sentiers battus des films à gros budgets. Il laisse passer un véritable regard de cinéaste attachant et novateur.
Note :
Lui :
Cette adaptation de la seconde version du roman érotique de D.H. Lawrence « Lady Chatterley et l’homme des bois » m’est apparue effroyablement longue et même répétitive. De plus, lorsque l’on reste insensible, comme ce fut mon cas, à cet éveil à l’amour charnel de Lady Chatterley, on remarque d’autant plus les défauts, notamment sur le plan du son : beaucoup trop de dialogues sont presque inaudibles, les ambiances sonores ne sont pas constantes et les acteurs donnent souvent l’impression d’être doublés (ou plus exactement post-synchronisés). Très belle prestation toutefois de Marina Hands qui parvient à trouver le ton juste pour interpréter ce rôle délicat. (Film vu ici dans sa version « courte » de 168 minutes. La version complète pour la télévision dure 220 minutes).
Note :
Acteurs: Marina Hands, Jean-Louis Coullo’ch, Hippolyte Girardot
Voir la fiche du film et la filmographie de Pascale Ferran sur le site imdb.com.
La première version du roman, « L’amant de Lady Chatterley », a quant à elle été adaptée de nombreuses fois à la télévision mais fort peu sur grand écran :
L’amant de Lady Chatterley de Marc Allégret (1955) avec Danielle Darrieux ne fait certainement pas partie de ses films les plus notables et la version érotique de Just Jaeckin (1981) avec Sylvia Kristel est rarement citée pour ses qualités cinématographiques…
Certes, la production semble avoir eu des difficultés financières; toutefois lors de la diffusion télé de ce film je n’ai pu tenir très longtemps devant l’écran. Je préfère me reporter au roman de Lawrence qui reste une très belle peinture de l’ère industrielle anglaise.