Elle :
Je ne suis pas parvenue à rentrer dans l’univers déstructuré, un peu glauque et dissonant d’Arnaud Desplechin et ai préféré abandonner. J’ai trouvé l’histoire assez ennuyeuse et l’ensemble assez verbeux.
Note :
Lui :
Les deux personnages qu’Arnauld Desplechin met en parallèle suivent des chemins presque contraires : d’une part une femme qui se croie libre se retrouve comme prisonnière de son passé, de son présent et de son entourage, et d’autre part un homme qui subit un internement abusif évolue vers une situation de liberté. Le scénario à la base est assez original et aurait pu être passionnant. En revanche, la forme m’a franchement rebuté : Desplechin filme cela de façon déstructurée (certes, c’est à l’image des personnages, mais cela reste pénible), avec une bande sonore inutilement encombrée et des personnages qui ne se départissent jamais de ce soupçon de suffisance qui ne les rend pas très attirants. Même si je trouve qu’il y a quelque chose dans le cinéma de Desplechin, le film a globalement (à mes yeux) un petit côté « intello » qui maintient à distance…
Note :
Acteurs: Emmanuelle Devos, Mathieu Amalric, Catherine Deneuve, Maurice Garrel, Hippolyte Girardot
Voir la fiche du film et la filmographie de Arnaud Desplechin sur le site IMDB.
Voir les autres films de Arnaud Desplechin chroniqués sur ce blog…
juste une question j’aimerais savoir comment se termine le film rois et reine-l’enfant est il adopté ?- n’y a t-il pas une scene terrible entre la fille (devos) et son père – fin plutôt optimiste ou non ? merci d’avance
Je suis désolé, je n’ai aucun souvenir de la fin, mais peut-être qu’un lecteur de ce blog pourra vous renseigner.
De souvenir – plutôt vaporeux – je dirais que la scène au musée (inoubliable au demeurant) tranche la question. L’enfant ne sera pas adopté par le personnage de Mathieu Amalric. Pour les précisions d’ordre analytique, psychologique etc. on repassera. Ma mémoire est une éponge.
Enfin je me permets de conseiller « Un Conte de Noël », à la fois tragique et comique, pas déstructuré mais fouillis tout de même. Un film à l’interprétation remarquable.
J’ai moi aussi trouvé le film très ennuyeux et ne suis absolument pas rentré dedans. En fait, je m’étais déjà ennuyé devant « Comment je me suis disputé… », considéré comme un très bon film par l’ensemble de la critique et par certains spectateurs. En outre, je ne supporte pas Mathieu Amalric, qui ici en fait trop, surjoue et ne parvient à être émouvant uniquement à la fin, dans la belle scène du musée.
Un commentaire dissonant pour ce film et « Comment je me suis disputé… »
Commençons par Rois et Reines : Desplechin semble règler dans ce film ses comptes avec son ex compagne, Marianne Denicourt (c’est du moins l’interprétation qu’en fait cette dernière). Exceptée Emmanuelle Devos, un peu fatigante dans son rôle de bourgeoise acide, les autres acteurs sont remarquables (je suis d’accord avec l’idée qu’Amalric puisse paraître pénible dans son jeu, mais je ne m’en lasse pas personnellement).
Anecdotiquement, l’utilisation de Moon River en introduction est émouvante.
C’est un film lent qui mérite d’être revu, si on n’est pas rebuté par les acteurs.
Je pense que « Comment je me suis disputé… » mériterait une chronique : vous n’avez pas aimé ? Je suis toujours désolé de voir arriver la fin des trois heures de film, il m’est arrivé de le revoir deux fois de suite en deux jours… le personnage joué par Amalric devrait faire écho à tous ceux d’entre-nous qui, tout en ayant vécu les affres de jeunes adultes, regardent trente ans après leur post adolescence avec indulgence.
J’éteins tout juste l’écran. Ce film est une merveille absolu, tout y est lourd, beau et vrai. Scènes de l’hôpital, scène de la lettre du père mort à sa fille, scène de l’épicerie, scène de la grand mère, scène du musée avec l’enfant, sont autant de joyaux exemplaires, et le tout est un poème simple, déchiré, uni, compliqué, terrible et vivant. Une merveille de film, pas un divertissement. Merci. Et maintenant au lit.