Un producteur de films vit intensément sa passion pour le cinéma et son amour pour sa famille. Stressé, ayant de plus en plus de mal à trouver ses financements et même aculé par les dettes, il ne peut se résoudre à voir la faillite économique de sa société de production… Le personnage principal du film Le père de mes enfants est inspiré par le producteur Humbert Balsan qui s’est donné la mort en 2005. La jeune réalisatrice Mia Hansen-Løve l’avait elle-même connu puisqu’il devait financer son premier long métrage Tout est pardonné. Mais ce n’est pas un film biographique, la réalisatrice a plutôt chercher à montrer le conflit interne entre la passion et le désir de mort et aussi dresser un portrait de la production indépendante en France, avec cette éternelle difficulté de faire rencontrer le monde de l’art et celui de l’argent. Pendant une grosse première moitié du film, nous ne quittons jamais le personnage du producteur mais, malgré cela, le portrait dressé est assez superficiel, la réalisatrice utilisant l’imagerie très classique (et très parisienne) de l’homme qui vit intensément : il jongle avec deux téléphones tout en faisant mille choses, fume beaucoup, a du mal à concilier sa vie professionnelle et familiale, fait des excès de vitesse sur le chemin de sa maison de campagne, etc. En revanche, on ne perçoit que difficilement sa sensibilité pour le cinéma (mis à part de lui faire dire qu’un bon réalisateur est le plus souvent impossible) ni de quelle façon il peut conseiller les réalisateurs. Mia Hansen-Løve ne le présente finalement que sous la forme d’une interface avec les banquiers. Dès lors, Le père de mes enfants apparaît comme très conventionnel et ne peut empêcher de générer un certain ennui.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Louis-Do de Lencquesaing, Chiara Caselli, Alice de Lencquesaing, Eric Elmosnino, Sandrine Dumas, Dominique Frot
Voir la fiche du film et la filmographie de Mia Hansen-Løve sur le site IMDB.
Quel commentaire étrange que voilà pour un film magnifique, pas du tout superficiel et dont, je pense, vous n’avez pas compris le sens. Si vous relisez les notes et interviews de la réalisatrice, le sujet de ce film n’est pas le cinéma mais l’impact d’un suicide sur des proches et la réaction que cela peut entrainer dans une famille qui semblait unie. Quant à l’imagerie parisienne, cela fait cliché mais force est de constater que quand on se rend à Paris, c’est ce que l’on ressent ! La peinture du milieu des producteurs me parait aussi très juste.
C’est juste, profond et très sensible !
On peut certainement voir le film sous cet angle plus « familial » mais je ne pense pas que ce soit le propos de la réalisatrice. Entre sa famille et sa passion, ce producteur avait fait des choix et c’est plus cela qui a intéressé la réalisatrice (c’est d’ailleurs elle qui le dit). Il est toujours difficile de concilier une grande passion avec le schéma traditionnel de la famille. Le titre lui-même exprime cette distanciation…