Titre original : « The Dark Crystal »
Dans le monde imaginaire Thra, un gigantesque cristal accumule la lumière des trois soleils qui éclairent la planète pour la restituer sous forme d’énergie vitale. Le cristal s’est assombri depuis mille ans. Il est gardé jalousement par les dix Skeksis, rapaces reptiliens hargneux et cruels, au détriment de dix paisibles UrRus mais une prophétie prédit qu’un Gelfling, être d’allure elfique, saura restaurer l’éclat original du cristal…
Dark Crystal est un film américain de fantasy, produit et réalisé par Jim Henson et Frank Oz, les créateurs du Muppet Show. Les personnages et créatures du film sont donc entièrement animés grâce à des marionnettes. Si l’histoire peut paraître assez classique, reposant sur l’opposition du Bien et du Mal, elle est néanmoins assez belle dans sa simplicité. Le récit est vraiment magique grâce à une inventivité foisonnante dans les décors, les plantes intelligentes, les êtres et créatures de ce monde féérique. Ces créatures et une bonne partie des décors ont été conçus par l’illustrateur britannique Brian Froud et son épouse Wendy. La richesse est admirable et nous sommes sans cesse étonnés par ce que nous voyons. Vu aujourd’hui, l’ensemble n’a guère vieilli, seules quelques incrustations trahissent l’âge du film. Une nouvelle version restaurée est sortie en 2019. Fraichement accueilli par la critique à sa sortie, le film a néanmoins conquis le public et Dark Crystal est devenu un classique de la fantasy.
Elle: –
Lui : 
Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Jim Henson et Frank Oz sur le site IMDB.
Remarque :
* Une suite à Dark Crystal avait été annoncée en 2009 par la Jim Henson Company mais elle n’a jamais vu le jour. En revanche, une série télévisée de 10 épisodes Dark Crystal : Age of Resistance a été produite en 2019, l’histoire étant une préquelle du film de 1982.
Dark Crystal de Jim Henson et Frank Oz.
Je partage votre enthousiasme et vos 5 étoiles pour ce film, au sujet duquel j’ajouterai qu’il a marqué et enchanté toute une génération.
Je ne parlerais toutefois pas d’un scénario « reposant sur l’opposition entre Bien et Mal », puisque le spectateur comprend assez rapidement que c’est quasiment l’inverse : c’est un scénario reposant sur la relation entre Bien et Mal, avec plusieurs scènes explicites et une philosophie qui récuse précisément notre réflexe judéo-chrétien de les opposer. Son scénario est classique dans la construction (un novice, ni guerrier ni sage, qui est chargé de sauver le monde sans s’en sentir très légitime ; une quête ; le rétablissement d’un équilibre), mais très atypique sur le plan moral.
Il est en tout cas intéressant de constater que, même plus de 35 ans plus tard, une animation « par marionnettes » avec des imperfections recèle infiniment plus de poésie et de pouvoir évocateur que bien des films super-léchés aux effets spéciaux de pointe.
——–
NB : Au chapitre des anecdotes que vous ajoutez parfois à votre présentation, il est intéressant de savoir qu’à l’origine, Jim Henson et Frank Oz avaient tourné le film avec des langues distinctes : les Skeksis parlaient une langue spécifique, sous-titrée, et les UrRus une autre langue, également sous-titrée. Seule la quête principale (les Gelflings et leurs rencontres) était en anglais.
Cette version a horrifié les producteurs, qui l’ont jugée impossible à distribuer, et qui ont exigé une nouvelle post-synchronisation intégralement en anglais. Cette projection a certainement également joué un rôle dans l’absence de confiance des producteurs, qui ont au début assez mal distribué le film (d’où son peu de succès initial).
Je ne sais pas si la version « rêvée », avec les langues spécifiques, existe quelque part ou si elle a définitivement disparu.