Titre original : « Giù la testa »
Autres titres (USA) « Duck, you sucker! », « A Fistful of Dynamite »
Mexique, 1913. Juan Miranda, un mexicain qui pille les diligences avec ses nombreux fils, et John Mallory, un irlandais membre de l’IRA et expert en explosifs, se rencontrent. Le premier projette d’utiliser les talents du second pour dévaliser la banque de Mesa Verde. Mais l’irlandais a d’autres projets en tête… Au départ, Sergio Leone devait seulement produire Giù la testa (= « Baisse la tête ») mais les acteurs Rod Steiger et James Coburn réussirent à imposer qu’il le réalise également. C’est ainsi le deuxième volet de sa trilogie sur l’Amérique. Sur le fond, le propos est de démythifier les révolutions qui sont, selon lui, uniquement l’œuvre d’intellectuels ; cette vision, indéniablement assez simpliste, a pris beaucoup de gens à rebrousse-poil au début des années soixante-dix. Mais Sergio Leone est avant tout un style et, plus que tout autre, ce film condense ses figures de prédilection : scènes étirées en longueur, très gros plans, flashbacks intempestifs au ralenti, dialogues réduits. Et il y a bien entendu la superbe musique d’Ennio Morricone avec son légendaire « Sean, Sean, Sean » et une belle prestation de Rod Steiger. Tout cela forme un véritable spectacle avec des scènes impressionnantes et des prouesses pyrotechniques. On peut toutefois regretter que ce ne soit, somme toute, qu’un cinéma d’effets. Gros succès commercial.
Elle:
Lui :
Acteurs: Rod Steiger, James Coburn, Romolo Valli
Voir la fiche du film et la filmographie de Sergio Leone sur le site IMDB.
Voir les autres films de Sergio Leone chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Sergio Leone…
Remarques :
* Si le titre original n’a pas été C’era una volta la Rivoluzione (Il était une fois la révolution), c’est uniquement parce que les producteurs craignaient une confusion avec le titre du film de Bertolucci Prima della rivoluzione (1964).
* Le film a été postsynchronisé sauf certains passages avec Rod Steiger qui a insisté pour ne pas être postsynchronisé.
Rod Steiger dans Il était une fois… la révolution de Sergio Leone.
James Coburn dans Il était une fois… la révolution de Sergio Leone.
Juste une petite rectification: le personnage incarné par James Coburn se prénomme John et non Sean…Sean est l’ex camarade irlandais de John lequel se verra obligé de l’abattre dans un pub pour avoir trahi. C’est même ça qui obssèdera John jusqu’à l’heure ultime de sa mort…
Vous avez tout à fait raison. Merci de m’avoir signalé cette erreur. C’est corrigé.
Le film se passe en 1913, sous la dictature du Général Victoriano Huerta, au pouvoir depuis le coup d’état de l’armée en février 1913 qui a vu le Président élu Francisco Madero abattu à son bureau.
L’opposition de plusieurs sénateurs, des partisans de Pancho Villa et d’Emiliano Zapata irritent Huerta qui ordonne une répression impitoyable, et les combats entre révolutionnaires et « gouvernementaux » ravagent le pays.
Huerta sera finalement défait en 1914 et il s’exilera en Espagne en août.
Ce qui n’empêchera pas les différentes factions de se disputer le pouvoir, de façon moins sanglante certes, jusqu’en 1920.
Au total, on estime que les 10 années de révolution auront saigné le Mexique : trois million de victimes parmi une population de moins de quatorze millions…
Le film n’est pas un documentaire : on aura du mal à s’y retrouver entre les lieux, la chronologie, les personnages. Mais l’essentiel n’est pas là, le souffle épique et désabusé à la fois de cette épopée gomme les quelques détails inexacts.
Dans les bagages de Mallory, on voit un drapeau de l’IRA, mouvement qui ne sera fondé qu’en 1916 (les Pâques Sanglantes en Irlande).
Autre détail : lors de l’attaque du pont, Mallory utilise un fusil-mitrailleur MG42 Spandau, qui ne sera mis en service qu’en 1942.
l’affaire de la MG 42… et autres détails gênants ! Le genre de chose qui vous gâche un film, hélas.
Sinon, on y retrouve tous les défauts de Leone et de son cinéma à grosses ficelles, loin du talent des grands réalisateurs américains de la grande époque.
Mais Coburn est impérial, son personnage très intéressant, et le film n’est pas dénué d’un charme certain, à condition de le voir dans sa version intégrale.
J’ai quand même été déçu.
Tu as en partie raison , Fred .
C’est vrai que Léone charge un peu la barque dans certaines séquences ( la diligence notamment ) .
Cependant , au fur et à mesure que le film avance le ton se fait plus sombre et le propos plus amère .
Les deux facettes du réalisateur Italien . Tantot grossier , tantot touchant .
Un film superbe et désenchanté .
Merci à Francis Alonso pour ses précisions intéressantes .
D’accord pour la diligence !
Des défauts, mais, il est vrai, un film à connaître.
… mais la diligence ! Ces gros plans gênants, intrusifs, m’évoquent, un peu comme Lourcelles, la vulgarité du porno. « Une forme de fascisme » intrusif, comme l’a évoqué K. Loach à propos de cette technique qu’il se refuse à employer. Et puis la ficelle est vraiment trop grosse pour dénoncer les supposés travers de la classe dominante.
Néanmoins, et à mon sens, le film est sauvé par le personnage de Coburn, qui trimbale comme une âme damnée les scories de sa vie précédente et plus particulièrement son passé de membre de l’IRA, et qui donne l’impression qu’il ne recherche plus désormais que le trépas. La réussite est d’autant plus éclatante qu’elle est merveilleusement illustrée par la musique de Morricone (« Sean, Sean…). Belle interprétation de Steiger, également.