1917. Les soldats Jean Diaz et François Laurin sont amoureux de la même femme, Edith. Tous deux désignés pour une mission dont on ne revient pas, Jean jure à François qu’Edith ne sera plus jamais rien pour lui. Seul Jean revient vivant de la guerre… Alors que l’on se bat déjà en Espagne et que le risque de guerre généralisée en Europe grandit, Abel Gance fait une nouvelle version de son J’accuse (1919), décidé à produire un grand film pacifiste pour tenter de conjurer l’inévitable. Le développement de l’histoire est différent, le réalisateur ne gardant de la première version que le triangle amoureux de base et l’impressionnante scène finale du réveil des morts. C’est un film très percutant où le spectateur est assailli par les images et les sons dans de nombreuses scènes, notamment dans la première demi-heure qui déroule en 1918, sous un déluge de feu. L’interprétation de Victor Francen dans la seconde partie est imposante, presque hallucinée. Le film prend alors l’allure d’un mélodrame baroque et fantastique. Le propos est virulent, prégnant. La célèbre scène finale du réveil des morts est encore plus impressionnante et magistrale que dans la version muette. C’est certainement l’une des plus grandes scènes du cinéma français. J’accuse n’est pas un film facile. Tout cela a profondément dérouté le public qui s’est détourné du film à sa sortie. Interdit en 1939 après la proclamation de la guerre (car jugé défaitiste), ce grand film désespérément pacifique ne ressortira qu’après la guerre en 1947.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Victor Francen, Line Noro, Marcel Delaître, Renée Devillers
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Remarque :
* Durée des différentes versions :
– Version de 1938 : 165 minutes
– Version de 1947 : 100 minutes
– Version actuelle restaurée : 116 minutes
Victor Francen et Line Noro dans J’accuse! d’Abel Gance.