Titre original : « Szegénylegények »
Dans la Hongrie de 1869, le pouvoir en place cherche à démasquer les « sans-espoir », sorte de bandits d’honneur qui ont pris une part active dans la révolution de 1948 et continué de se rebeller ensuite contre la misère. Le gouverneur Raday a arrêté plus d’une centaine de paysans pauvres et les a enfermés dans un fortin isolé. Les militaires utilisent plusieurs stratagèmes cruels pour que les prisonniers dénoncent les sans-espoir parmi eux… Les Sans-espoir n’est pas le premier film du hongrois Miklós Jancsó mais c’est celui qui l’a fait connaitre sur le plan international : en compétition à Cannes en 1966, il stupéfia le public et la critique. Son contenu est indéniablement politique sans être centré sur un pays ou époque donnés, il s’agit d’une réflexion sur la répression et sur le pouvoir, sur la place de l’homme dans une société en mutation politique. Miklós Jancsó n’accorde pas de place à l’émotion, son récit est froid, très descriptif. Mais ce sont l’esthétique et la mise en scène qui étonnent le plus. L’image en noir et blanc très contrasté, légèrement surexposée, donne une dimension particulière aux décors dénudés de ce fortin placé au milieu de nulle part. Le montage est réduit à la juxtaposition de longs plans-séquences où personnages et caméra tournent en permanence, formant une harmonieuse chorégraphie. Les dialogues sont réduits à l’essentiel. Miklós Jancsó crée ainsi un univers esthétique fascinant et envoutant.
Elle: –
Lui :
Acteurs: János Görbe, Zoltán Latinovits, Tibor Molnár
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Remarques :
* Bien entendu, il est difficile de ne pas voir dans le film une allégorie de la répression qui a suivi l’insurrection de Budapest de 1956 contre l’Union soviétique. Miklós Jancsó a déclaré à Cannes que son film n’avait rien à voir avec les évènements récents de Budapest mais, comme le cinéaste l’a reconnu plus tard, tout le monde savait que cette déclaration n’était pas vraie…
Miklós Jancsó (au centre) sur le tournage de Les Sans-espoir.