A Rome, de nos jours, Jep Gambardella fête ses 65 ans et a invité toute la jet set de la ville. Il a écrit un roman à succès quand il était jeune et mène depuis une vie oisive et mondaine… Paolo Sorrentino a coécrit (avec Umberto Contarello) et réalisé La Grande Bellezza, un film qui veut visiblement renouer avec le faste et l’extravagance des films de Fellini. Le début est déconcertant et même plutôt pénible avec une utilisation immodérée des travelings à la grue et à la steadycam, le contenu n’étant guère plus avenant avec une bande de jetsetters grotesques et déchaînés. Heureusement, le personnage joué par Toni Servillo finit par paraître un peu sympathique malgré son cynisme et son égocentrisme. L’outrance fellinienne est recherchée, la filiation avec Roma paraît évidente (et dans une moindre mesure, La Dolce Vita), mais la différence majeure est dans le contenu dont la vacuité déconcerte : l’introspection de ce dandy mondain est alimentée par des truismes et la satire est souvent assez imprécise. De plus Sorrentino intercale des scènes oniriques, ou voulues plus féériques, dont la magie ne fonctionne pas très bien et où le calquage (on est presque dans la copie) sur Fellini paraît encore plus criant. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de bons et beaux moments dans La Grande Bellezza mais le film pêche par son manque de finalité : nous sommes ici dans l’extravagance pour l’extravagance. Les nombreux supporters du film y voient un retour du grand cinéma.
Elle:
Lui :
Acteurs: Toni Servillo, Carlo Verdone, Sabrina Ferilli, Carlo Buccirosso
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Toni Servillo dans La Grande bellezza de Paolo Sorrentino.
Pour ma part, j’ai assez aimé ce film et cette exubérance dont vous parlez. Pourtant je ne suis guère attiré par la jet set, mais j’ai trouvé Toni Servillo assez touchant dans sa remise en question au crépuscule de sa vie. Je suis d’accord avec vous pour dire que l’on ne voit pas toujours très bien où le réalisateur veut en venir. Je me rappelle par exemple ce passage avec une fillette qui fait une peinture en se jetant contre la toile avec des pots de peinture à la main. Tout cela est ridicule et bien entendu voué à se moquer de l’art moderne sauf que la fillette en question finit par faire une gigantesque toile à tomber par terre !! Une fillette capable de faire une telle toile serait effectivement un phénomène digne d’être observé dans son travail. Le propos est assez bizarre.
Votre exemple de la « performance » de la fillette est bien trouvé et significatif : je me suis demandé si le court plan sur le tableau fini (qui est effectivement magnifique) n’était pas un rêve de Jep. Mais même si c’est le cas, je ne vois pas très bien ce que Sorrentino a voulu dire.
Pour ma part j’ai trouvé ce film absolument superbe….je l’ai visionné 4 ou 5 fois et je découvre et apprécie à chaque séance des séquences différentes …déjà la musique du départ m’enchante…et réveille en moi des notes inattendues…la réalité de la vie des Personnes aisées ….n’ayant rien connu d’autre que la facilité…la vieillesse qui arrive …la paresse de chacun « on aurait pu faire mieux….. » mes origines peut-être, ont trouvé un échos dans ce Film d’une Grande Beauté …oui Rome est « enchanteresse »….Paolo Sorrentino et Toni Servillo superbe Tamdem…..