25 novembre 2014

Les Hors-la-loi (1935) de William Keighley

Titre original : « G-Men »

G'Men - Les hors la loiUn jeune avocat sans clientèle décide de s’engager dans le FBI après avoir vu l’un de ses amis se faire tuer alors qu’il tentait d’arrêter un hors-la-loi… G-Men est un film assez important car il marque un tournant : à la suite de la mise en place du code Hays (code de censure) en 1934, il n’était en effet plus possible de glorifier les gangsters. La Warner trouve la parade en mettant comme personnage principal un agent fédéral traquant les gangsters, ce qui leur permet d’avoir toujours autant de violence et d’action à l’écran. James Cagney, que l’on avait si souvent l’habitude de voir en petit malfrat, passe ainsi de l’autre côté de la barrière pour incarner un agent du FBI. Son personnage fait montre de la même vitalité et du même esprit d’indépendance qu’auparavant. Tout cela nous donne un film au tempo assez rapide et doté de beaucoup d’action, un des meilleurs gangster films des années trente.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: James Cagney, Margaret Lindsay, Ann Dvorak, Robert Armstrong, Barton MacLane, Lloyd Nolan
Voir la fiche du film et la filmographie de William Keighley sur le site IMDB.

Voir les autres films de William Keighley chroniqués sur ce blog…

G'Men - Les hors la loi Remarques :
* Initialement hostile au projet de film, le directeur du FBI J. Edgar Hoover a finalement approuvé le script et a détaché des agents auprès de la production pour s’assurer que tout serait conforme à la réalité dans les moindres détails. Certaines scènes (fusillade à la gare, fusillade à l’hôtel) sont basées sur des évènements réels.

* Dans la première moitié du XXe siècle aux Etats-Unis, les unités spéciales traquant les hors-la-loi étaient de deux types : les G-Men qui étaient agents du FBI et les T-Men qui étaient des agents spéciaux du fisc.

* Une scène d’introduction a été ajoutée en 1948, montrant un groupe de nouvelles recrues du FBI auxquelles on va projeter le film. Parmi les acteurs jouant ces nouvelles recrues, on peut noter la présence de Douglas Kennedy.

G'Men
(g. à d.) Russell Hopton, James Cagney, Edward Pawley et Barton MacLane dans G-Men.

G'Men (1935)
James Cagney et Margaret Lindsay – Photo publicitaire pour G-Men (1935).

2 réflexions sur « Les Hors-la-loi (1935) de William Keighley »

  1. le directeur du FBI J. Edgar Hoover a finalement approuvé le script et a détaché des agents auprès de la production pour s’assurer que tout serait conforme à la réalité dans les moindres détails.

    Connaissant (un peu, mais c’est déjà trop) la personnalité et les turpitudes de J. Edgar Hoover, je doute que sa préoccupation principale fût la « conformité à la réalité ».

    C’est sans doute bien plus d’une « conformité à la propagande officielle » qu’il se souciait !, et de la construction d’une image favorable (à une époque où il aurait encore pu être mis en danger).

    Hoover a créé une pieuvre, cadenassant et surveillant le monde politique étatsunien, construisant un État dans l’État et servant ses obsessions et son ultra-conservatisme. L’image officielle du FBI n’est certainement pas une « réalité », mais bien une propagande très léchée. Le souci d’Hoover était de s’assurer que le FBI soit présenté de façon glorieuse, positive et sans laisser place aux doutes qui pesaient durant les premières années (encore instables) de son existence. N’oublions pas qu’à cette époque, et jusqu’à la création de la CIA en 1947, le FBI se chargeait aussi d’espionnage (intérieur contre les militants politiques, surtout les militants de gauche ; extérieur aussi à travers le monde). C’était, dès le départ, une officine trouble, au service d’un mégalomane et d’une idéologie très à droite. Et cela, bien sûr, ne devait pas apparaître dans le film, qui, je suppose, transcrit bien ce que Hoover voulait faire connaître du FBI : une gentille police des polices au service du « bien ».

  2. Au départ Hoover était contre le film car il pensait que le fait de montrer un agent plutôt indiscipliné allait avoir un mauvais impact sur ses troupes et ternir l’image de son service qui venait d’obtenir le droit de porter des armes (juin 1933) et qui ne se privait pas de l’utiliser. Si la Warner a réussi à le faire changer d’avis, c’est effectivement certainement en lui prouvant les bénéfices qu’il pourrait en tirer en termes d’image.

    Je suis d’accord avec votre jugement sur Hoover, dire qu’il était très à droite est un euphémisme, profondément anti-communiste (dès 1919!), autant motivé à traquer « l’ennemi intérieur » que les ennemis publics. Dans l’histoire des Etats-Unis, J. Edgar Hoover est probablement la personnalité la plus réactionnaire si l’on tient compte de l’impact qu’il a eu : il a été directeur du FBI des années 20 aux années 70 (jusqu’à sa mort, il me semble).

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