9 septembre 2014

Il était une fois dans l’Ouest (1968) de Sergio Leone

Titre original : « C’era una volta il West »

Il était une fois dans l'OuestAlors que la construction du chemin de fer progresse à travers le désert, un fermier et sa famille est assassiné. Au même moment arrive un mystérieux solitaire… Il était une fois dans l’Ouest est le plus connu des « westerns-spaghetti ». Développé à partir d’une idée de Sergio Leone et Bernardo Bertolucci, l’histoire assez simple reprend deux des thèmes majeurs du western : la revanche et la mutation de l’Ouest vers la modernité (symbolisée ici par l’arrivée du chemin de fer). Mais c’est bien entendu sa forme qui rend le film si unique : les longs plans, la lenteur extrême des gestes, les visages impénétrables, l’utilisation des sons et de la musique d’Ennio Morricone, etc. Sergio Leone esthétise, il amplifie à la limite de la caricature, et réussit à créer un véritable envoûtement. C’est avant tout un spectacle qu’il crée : le western-opéra. Les emprunts et clins d’oeil sont innombrables. De façon audacieuse, Henri Fonda est ici à contre-emploi dans un rôle de méchant. Le film est couramment tenu aujourd’hui en très haute estime (il en est d’ailleurs de même pour toute l’oeuvre de Sergio Leone), estime que l’on peut trouver un peu excessive.
Elle: 2 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Claudia Cardinale, Henry Fonda, Jason Robards, Charles Bronson
Voir la fiche du film et la filmographie de Sergio Leone sur le site IMDB.
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Remarques :
* Il était une fois dans l’Ouest n’eut aucun succès à sa sortie aux Etats-Unis. La version diffusée avait, il est vrai, été largement coupée au point de rendre le film parfois incompréhensible. Les américains ont dû attendre près de 15 ans avoir de voir une version plus complète. A noter que, dans son autobiographie, Henri Fonda a une interprétation différente de ce flop : selon lui, le public américain ne pouvait accepter de le voir tuer de sang froid un enfant.

* Bien qu’en format très large (2.35 :1), Sergio Leone n’a pas utilisé de lentille anamorphique (sinon les très gros plans apparaitraient déformés). Il utilise une fois de plus la technique du Techniscope qui consiste à placer deux images l’une au dessus de l’autre dans l’emplacement d’une seule image sur un film classique 35mm. L’avantage, en dehors des économies de pellicule, est de pouvoir utiliser les objectifs sphériques habituels. Le premier film en Techniscope serait La Princesse du Nil de Victor Tourjansky (1960).

* Une version Director’s Cut est sortie dans un DVD italien. Elle totalise 170 mn au lieu des 158 de la version internationale. Si on exclut le générique, ce sont 11 mn qui sont ajoutées, essentiellement des allongements de scènes déjà très longues. (Voir les différences)

Il était une fois dans l'Ouest (C'era una volta il West)Charles Bronson dans Il était une fois dans l’Ouest (C’era una volta il West) de Sergio Leone.

Il était une fois dans l'Ouest (C'era una volta il West)Henry Fonda dans Il était une fois dans l’Ouest (C’era una volta il West) de Sergio Leone.

3 réflexions sur « Il était une fois dans l’Ouest (1968) de Sergio Leone »

  1. Après la trilogie des dollars la revoyure de la trilogie des « Il était une fois… »suscite à son tour quelques commentaires. Ce ne sont pas des contes de fées – quoi que – car le premier opus « Il était une fois dans l’Ouest » se hisse au niveau de la tragédie grecque malgré le happy end pour le personnage central – une femme! – élément nouveau dans le cinéma léonin. Le destin pèse et guide tous les nombreux personnages jusqu’au paroxysme comme une fatalité incarnée. Pas de petits cailloux pour vaincre le noir de la forêt psychanalytique mais les traverses du cheval de fer qui modifient inexorablement le paysage des sables ocres du désert. L’homme est un coyote pour l’homme, le paysage est hostile, même les enfants n’en reviennent pas. Tous les thèmes conflictuels sont présents : famille, haine, cupidité, pouvoir, vengeance, meurtre, sang… Chaque personnage, dont le passé nous est révélé peu à peu, possède ses raisons (chacun possède aussi son propre thème musical). L’héroîne affronte toute la galerie masculine qui l’entoure (un rien macho dans ce monde de brutes) et elle les vaincra : c’est Claudia Cardinale dans la plénitude de sa beauté, désirable, jeune mariée, veuve, putain, indépendante, et à la fin à la tête de sa petite entreprise qui ne connait pas la crise. Comme elle a de la tête, elle préfèrera les affaires plutôt qu’épouser le prince à l’harmonica, quoi que sur ce dernier point on n’est pas trop sur car elle connait bien la musique aussi.

  2. Pour ma part je préfère Le bon, la brute et le truand, plus abouti à mon goût et qui touche à la perfection. Il était une fois reste cependant d’un très haut niveau et je ne pense pas qu’il soit apprécié de façon excessive dans l’histoire du cinéma.

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