(Film muet de 63 minutes) Appelé par son ami Roderick Usher inquiet pour la santé de sa femme, un homme se rend dans sa demeure isolée. Il constate que son ami est dévoré par la passion de peindre le portrait de sa femme comme tous ses ancêtres l’ont fait avant lui. Mais, à mesure que le tableau semble vie, la santé de sa femme s’étiole… Le film de Jean Epstein est adapté de deux romans d’Edgar Allan Poe : La chute de la maison Usher et Le Portrait ovale. Les dialogues (intertitres) sont peu nombreux. L’histoire est assez simple mais c’est par l’atmosphère créée et par l’inventivité de sa forme, très avant-gardiste, que le film est franchement remarquable. Nous sommes comme immergés dans un autre univers, qui nous envoute et marque nos esprits. Le décor, fait de pièces immenses battues par les vents glacés, y participe grandement. Jean Epstein utilise également bon nombre de procédés (surimpression, travelings audacieux, fiévreux mouvements de caméra, ralentis, mouvements d’éclairage, angles de vue, etc.) très caractéristiques de l’avant-garde des années vingt. Cette utilisation peut même sembler excessive par moments. Jean Epstein combine des décors plutôt expressionnistes avec des procédés plutôt impressionnistes. La Chute de la maison Usher est un film particulièrement prégnant.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Jean Debucourt, Marguerite Gance, Charles Lamy
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Epstein sur le site IMDB.
Voir les livres sur Jean Epstein…
Remarques :
Luis Buñuel a participé à l’écriture et a été l’assistant de Jean Epstein sur le tournage.
Autres adaptations :
The Fall of the House of Usher de l’anglais Ivan Barnett (1949)
House of Usher (La Chute de la maison Usher) de Roger Corman (1960) avec Vincent Price
Revenge in the House of the Usher (La Chute de la maison Usher) de Jesús Franco (1982)
The House of Usher (La Maison des Usher) d’Alan Birkinshaw (1989) avce Oliver Reed
The Fall of the House of Usher: A Gothic Tale for the 21st Century de ken Russell (2002)
Buñuel avait déjà été précédemment l’assistant d’Epstein sur « Mauprat ». Epstein est l’aîné de Buñuel de trois ans, ce n’est donc pas une relation mentor/élève. Si Epstein n’est pas indifférent au surréalisme (voir Coeur fidèle dès 1923), ses conceptions du cinéma diffèrent trop de celles de Buñuel pour que les deux hommes ne finissent pas par se fâcher ; Epstein défendait notamment le cinéma de René Clair, ce qui faisait doucement ricaner Buñuel. Force est de reconnaître que la postérité a tranché en faveur du génial cinéaste espagnol. Finalement, Luis Buñuel a claqué la porte d’Epstein et est parti réaliser Un chien andalou.
Merci pour cette précision, cher André Breton… 🙂