7 octobre 2013

Sous les toits de Paris (1930) de René Clair

Sous les toits de ParisDans les quartiers populaires de Paris, un chanteur des rues rencontre et tombe amoureux d’une jeune femme roumaine. Hélas, celle-ci fréquente un petit truand qui va tout faire pour l’écarter… Sous les toits de Paris est le premier film parlant de René Clair. Pour éviter de régresser vers une forme de théâtre filmé, René Clair choisit de ne pas donner une grande place aux dialogues : il préfère donner la première place à la musique et de nombreux dialogues sont en réalité muets (avec diverses astuces pour que cela paraisse naturel, comme de filmer derrière une vitrine). Le film a ainsi un côté expérimental, apparaissant comme un entre-deux, muet et parlant à la fois. Cet aspect est le seul intérêt du film car l’histoire est très pauvre, molle et mièvre. On a souvent loué la poésie populiste des premiers films parlants de René Clair (ce fameux « réalisme poétique »), de façon plutôt exagérée en ce qui concerne Sous les toits de Paris qui paraît aujourd’hui comme ayant terriblement vieilli. A l’époque, c’est à l’étranger que le film eut le plus de succès, notamment en Allemagne et au Japon, renforçant ainsi l’image séduisante d’un Paris populaire et artistique.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Albert Préjean, Pola Illéry, Edmond T. Gréville, Bill Bocket
Voir la fiche du film et la filmographie de René Clair sur le site IMDB.

Voir les autres films de René Clair chroniqués sur ce blog…

4 réflexions sur « Sous les toits de Paris (1930) de René Clair »

  1. Bang bang c’est le 14 juillet, bal musette, pétards et romances populaires, c’est aussi le film de René Clair, mais je crois que j’ai atterri sur la fiche de Sous les toits de Paris!
    N’importe, ça se ressemble un peu.
    C’est vrai l’intrigue est « légère », on la suit vaguement, mais l’intérêt est tout ailleurs.
    Ce premier film français sonore d’importance, donc constitutif de notre patrimoine, recèle une invention étonnante pour l’époque de formes plastiques et sonores; le film du reste, après une piètre réception publique au cinéma Moulin Rouge ce janvier 1930 va connaitre de par le monde un grand succès, au point qu’il ressort en fin d’année et rencontre cette fois le succès en son pays.
    Le début est un must (c’est l’affiche reproduite par Lui) : extraordinaire travelling partant des cheminées des immeubles des toits de Paris (reconstitués aux studios d’Epinay par le grand décorateur Lazare Meerson) et descendant en un seul plan séquence jusqu’au groupe des chanteurs au bas de la rue. Car ce travelling visuel (repris dans l’ouverture de West side story 30 ans plus tard avec les moyens modernes) est doublé d’un travelling sonore puisque cette ouverture sur la chanson titre du film (qui deviendra un tube) s’amplifie au fur et à mesure de la descente et de l’approche du groupe. Le film est un musical à la gloire des chanteurs de rues distribuant les textes aux passants pour que ceux ci puissent chanter en choeur en échange de quelques pièces. D’autres travellings ascensionnels et latéraux parcourent le film jouant également avec les sons, la musique et les chansons qu’on connait par coeur à l’issue de la projection.
    Tout l’intérêt est là avec cet amour du cinéaste pour le petit peuple des quartiers populaires parisiens, des mauvais garçons et leurs amourettes, personnages typiques et savoureux d’une époque révolue

  2. Merci pour ce commentaire.
    Oui, le traveling d’ouverture est vraiment étonnant, je m’en rappelle encore. C’est extrêmement bien fait.

  3. Du coup, j’ai re-regardé West Side Story hier soir… 😉
    Le traveling d’ouverture de WWS est moins continu que celui de René Clair : à une certaine hauteur, on saute directement au sol.

  4. Oui, c’est amusant, n’est ce pas, ce clin d’oeil entre deux villes phares cinématographiques à des années de distance, cet esprit pourrait-on dire. On part du dessus des buildings survolés à la verticale, puis on descend par à coups avec le son montant des rues, jusqu’aux terrains d’affrontement des Jets et des Sharks; du plan d’ensemble le plus large jusqu’au gros plan sur les claquements des doigts, comme la caméra de Périnal qui se cadre en fin de course sur la jeune fille

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