Titre original : « The Glenn Miller story »
Lui :
Romance inachevée n’est pas la première biographie d’artiste portée au cinéma mais, par l’immense succès qu’il rencontra, le film d’Anthony Mann a créé les codes hollywoodien du genre… un maniérisme qui perdure dans les ‘biopics’ d’aujourd’hui. Cette biographie du chef d’orchestre et arrangeur de jazz Glenn Miller est simplifiée ; elle n’est pas exempte, loin de là, d’anachronismes. Le film reste toutefois intéressant grâce au talent de James Stewart qui ressemble étonnamment au vrai Glenn Miller (voir la photo ci-contre) et qui apporte une grande humanité au personnage. Intéressant grâce aussi au talent d’Anthony Mann qui, s’il paraît un peu maladroit dans les plans d’orchestre, manie l’ellipse avec délicatesse. Il montre ainsi plus souvent les conséquences : par exemple, il nous fait apprendre rapidement la mort de Glenn Miller par la bouche de militaires et, dans le plan suivant, sa femme (June Allyson) a déjà appris la nouvelle (1). Anthony Mann évite ainsi les excès de pathos ou les effets trop appuyés qui auraient alourdi l’ensemble. Si l’on peut regretter ses côtés les plus conventionnels, Romance inachevée est plaisant, facile à regarder, doté d’une capacité à vous mettre de bonne humeur. Sur le plan musical, il est en tous cas assez riche (2). Peu connu en France, le film reste, encore aujourd’hui, très populaire aux Etats-Unis.
Note :
Acteurs: James Stewart, June Allyson, Harry Morgan, Charles Drake
Voir la fiche du film et la filmographie de Anthony Mann sur le site IMDB.
Voir les autres films de Anthony Mann chroniqués sur ce blog…
Remarques :
(1) En revanche, le message post-mortem final est une invention scénaristique puisque Glenn Miller a enregistré Little Brown Jug en 1938, donc ce morceau ne pouvait être joué pour la première fois en décembre 1944… C’est toutefois une invention scénaristique brillante car il est difficile de rester insensible à cette scène finale.
(2) Sur le plan musical, on notera Basin’ Street Blues dans le petit club de Harlem par Louis Armstrong, Gene Krupa (batteur), Cozy Cole (2e batteur), Barney Bigard (clarinette) et Babe Russin (sax), Chatanooga Choo Choo chantée devant les troupes en Angleterre par Frances Langford et Les Modernaires et, bien entendu, tous les morceaux les plus célèbres de Glenn Miller.
Ben Pollack (le batteur et chef d’orchestre qui a embauché Glenn Miller dans les années 20) joue son propre rôle ; il avait toutefois à l’époque le même âge que Glenn Miller, 24 ans.
Dans tout le film, c’est Murray McEachern (tromboniste de Benny Goodman) qui a doublé James Stewart au trombone. Henry Mancini et Joseph Gershenson ont assuré la direction musicale. John « Chummy » MacGregor (pianiste de Glenn Miller) a été conseiller.
Vu le film a sa sortie en VF. Entendre dire « Pensylvannia 6-5000 » avec la voix grasseillante du doubleur habituel de James Stewart et en Français ça marque!
Sinon film trés plaisant avec, comme à l’époque dans les films musicaux, des prestations de musiciens d’anthologie. Moments musicaux (In the mood, Moonlight Serenade) et finale enthousiasmants! Mann a été un grand bonhomme.
Oui tout de même ! Les films d’Anthony Mann, quand ce ne sont pas des films noirs sont bien niaiseux ! Particulièrement celui-là !
Film conventionnel certes, mais l’ayant vu lorsque j’avais 10 ans, directement responsable de mon amour pour le jazz et de ma decision de devenir musicien de jazz…. d’où l’importance d’exposer les jeunes a la bonne musique…
Vous pointez là un aspect important. Si ce genre de film joue le rôle de déclencheur, c’est beaucoup… et vous êtes la preuve de cette influence bénéfique.
Je suis allé voir votre site. Bravo pour votre musique!
Je dois avouer humblement que je ne vous connaissais pas. D’après ce que j’ai entendu, c’est un tort…
J’adore
Un certain classicisme certes mais :
Une pluie de bonne humeur et de passion musicale.
De merveilleux moments musicaux.
Et j’ai trouvé la scène du « jazz à l’armée » vraiment formidable
Je suis chanteuse de jazz, ma maman anglaise adorait tout ça et me chantait des standards pour m’endormir…
Franck a raison, ce fim est une invitation au jazz!