Titre original : « Konets Sankt-Peterburga »
Autre titre : « Les derniers jours de Saint-Pétersbourg »
Lui :
(Muet) Vsevolod Poudovkine est l’un des grands pionniers du cinéma soviétique. La fin de Saint-Pétersbourg est son deuxième long métrage, un an après La mère. Il nous fait suivre un jeune paysan venu à Saint-Petersbourg en 1914 chercher du travail. Il se retrouve embauché pour remplacer des grévistes. Il sera ensuite envoyé au front puis, en 1917, participera à la prise du Palais d’Hiver lors de la Révolution d’Octobre. Le film a été commandé par le gouvernement pour célébrer le 10e anniversaire de la révolution de 1917. Il faut bien entendu être indulgent face au manichéisme du propos qui est avant tout didactique : au-delà des évènements retracés, c’est le lent éveil à la conscience politique de ce jeune paysan qui est le sujet principal du film. Poudovkine utilise le montage parallèle pour donner de la force au propos : il alterne rapidement les scènes où des soldats se battent au front sans savoir pourquoi avec les scènes montrant des spéculateurs à la Bourse. Il utilise de la même façon les objets, la machinerie de l’usine ou les monuments, qu’il juxtapose avec les plans humains. Beaucoup de force, de nombreuses scènes restent dans les esprits ; beaucoup de poésie dans ses images qui s’inscrit en contrepoint de la dureté des évènements.
Note :
Acteurs: Vera Baranovskaya, Aleksandr Chistyakov, Ivan Chuvelyov
Voir la fiche du film et la filmographie de Vsevolod Poudovkine sur le site IMDB.
Remarques :
« Alors qu’un film d’Eisenstein est un cri, les films de Poudovkine sont des chants modulés et prenants. » Cette citation célèbre décrit parfaitement la différence entre les deux cinéastes. Elle est de Léon Moussinac (ici complétée par Georges Sadoul). Léon Moussinac est un historien et critique du cinéma dont le premier livre sur le cinéma soviétique a paru en 1928.
Voir aussi : Octobre par Sergueï Eisenstein, l’autre film commandé pour le 10e anniversaire de la Révolution.