Titre original : « The incredible shrinking man »
Lui :
L’homme qui rétrécit est l’un des films de science-fiction les plus remarquables de la décennie des années cinquante (à laquelle on doit plusieurs des plus belles perles du genre). Richard Matheson a écrit lui-même l’adaptation de son second roman de science-fiction (1), l’histoire d’un homme qui rétrécit après avoir traversé un nuage d’insecticide radioactif. Au-delà des trompe-l’œil et des effets spéciaux, remarquables pour l’époque, le film possède une dimension psychologique, l’influence de cette infirmité sur les rapports affectifs et sociaux, une dimension philosophique, puisque qu’il aborde les notions de l’existence de l’Homme et de sa place dans l’univers, et aussi un aspect écologique avec la crainte de l’énergie atomique et cette notion que l’homme doit redéfinir sa place. Toute la seconde partie du film se déroule presque sans parole, seule une voix off nous fait partager les angoisses et raisonnements du héros, ce qui rend le film très intense, une tension qui monte pour ne plus se relâcher. La fin est étonnante, totalement ouverte, très audacieuse pour le Hollywood de cette époque. Un très beau film qui, hélas, ne va pas échapper à l’épidémie du remake (2).
Note :
Acteurs: Grant Williams, Randy Stuart, April Kent, Paul Langton
Voir la fiche du film et la filmographie de Jack Arnold sur le site IMDB.
(1) Le premier roman de science-fiction de Richard Matheson est Je suis une Légende qui sera adapté plusieurs fois au grand écran (dont deux fois par Hollywood).
(2) Un remake de L’homme qui rétrécit est prévu pour 2012, réalisé par Brett Ratner (Rush Hour) avec… Eddie Murphy. Au moins, il ne cherchera probablement pas à copier l’original… (nota: il ne s’est finalement pas fait)
Bonsoir,
Je découvre ce blog avec plaisir, en lisant ce court article sur un film qui a marqué mon enfance : L’homme qui rétrécit fut en effet diffusé à Noël, probablement vers 1985/87… Et j’avais trouvé ce film fascinant : scénario, effets spéciaux, mise en scène de la peur de l’atome, relation père/fils (si je ne m’abuse), dimension philosophique, évolution de l’homme dans sa relation à la nature et à sa nature.
Bref, un petit bijou. Par contre, j’ai l’impression qu’il a déjà fait l’objet d’un remake : mais je dois me tromper…
PS : un remake avec Eddy Murphy, ça me fait très peur, par contre…
Non, pas vraiment de remake. Il y a eu juste une petite comédie « The Incredible Shrinking Woman » en 1981, déclarée comme une adaptation du roman de Matheson (je ne pense pas l’avoir vu mais cela semble plus loin du roman).
Dans le domaine du rétrécissement, on a eu bien entendu « Chéri j’ai rétréci les gosses », mais ce n’est plus du tout la même histoire.
Pas un remake, plutôt une prequelle, tourné 17 ans avant par Ernest Schoedsack (co-auteur de King-kong, excusez du peu). Je parle de « Dr Cyclope », 1940. Si le scénario et la réflexion philosophique sont nettement en-deçà du chef-d’œuvre de Jack Arnold, ce film possède plusieurs atouts: mêmes effets spéciaux soignés que chez Arnold (le chat est déjà présent), technicolor (en 1940!). Le scientifique déjanté miniaturise tout un groupe de personnes, grâce, là encore, à la puissance d’un gisement de radium. Décidément, la radioactivité fascinait à cette époque. Et ici, si le message que c’est risqué est présent, c’est plus par crainte de transgresser la loi divine que par danger reconnu. Normal, on était alors 5 ans avant Hiroshima…
A pat ça, il y a aussi « les poupées du diable », chroniqué sur ce blog, du grand Tod Browning (1936).
Et en 2017, « Downsizing »; là, on se miniaturise pour diminuer l’impact de l’humanité sur la planète tout en augmentant son niveau de vie… assez à la mode, non?