Titre original : « Safety last! »
Elle :
La vision de ce film célèbre d’Harold Lloyd nous donne des frissons encore aujourd’hui. Dans cette escalade d’immeuble, chaque situation semble pire que la précédente et l’on reste abasourdi par les prouesses réalisées. L’ensemble est surtout très amusant.
Note :
Lui :
Venu d’une petite ville de province, un jeune homme tente de se faire une bonne place à la ville pour impressionner sa bien aimée. Il imagine un coup publicitaire pour le grand magasin qui l’emploie : faire monter son ami acrobate à un building. Hélas, tout ne va pas se passer comme prévu et c’est lui qui va devoir grimper. Safety Last, Monte là-dessus, est le film le plus célèbre d’Harold Lloyd. Si peu de gens connaissent le titre, tout le monde connaît cette image d’Harold Lloyd suspendu aux aiguilles d’une horloge à vingt mètres au dessus de la rue. La séquence de l’escalade occupe tout le dernier tiers du film mais le restant de Monte là-dessus est très amusant : il faut voir par exemple Harold Lloyd tenter de pénétrer inaperçu dans le magasin ou essayer d’écarter un policeman gênant par divers stratagèmes… Le premier plan du film est aussi un trompe l’œil très amusant, à l’image de toute la scène de l’escalade qui est effectivement plus du ressort du trompe l’œil que du trucage : tout est quasiment réel. C’est certainement pour cette raison que, même à nos yeux de spectateurs modernes (pourtant habitués aux incrustations et aux images de synthèse), ces scènes sont toujours aussi terrifiantes à regarder. Le film est fortement déconseillé aux personnes sujettes au vertige. Monte là-dessus est un des sommets de la comédie des années vingt, période particulièrement riche en prouesses acrobatiques.
Note :
Acteurs: Harold Lloyd, Mildred Davis, Bill Strother, Noah Young
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred C. Newmeyer & Sam Taylor sur le site imdb.com.
Voir aussi : Voyage au Paradis (Never Weaken, 1921), court métrage d’Harold Lloyd qui préfigure Safety Last.
Remarques :
Harold Lloyd ne dévoilait jamais ses secrets mais on sait maintenant que Safety Last a été filmé à trois endroits différents, avec une fausse façade construite en haut d’immeubles de hauteurs croissantes. Ces trois immeubles sont tous trois sur Broadway Street. Les plans globaux, vus de loin, montrent en réalité Bill Strother (sanglé), surnommé « Human Fly » (= la mouche humaine) qui est un véritable escaladeur d’immeuble.
Les fausses façades construites couvraient généralement deux étages et Harold Lloyd était à plus de 4 mètres du sol dans beaucoup de scènes. Malgré tous les matelas, le danger était bien réel. Pour tester, il fit tomber un mannequin sur les matelas : après avoir rebondi, le mannequin alla s’écraser dans la rue en contrebas… !
Pour des précisions complètes sur les lieux de tournage des films d’Harold Lloyd, on peut se référer au fantastique livre de John Bengtson Silent Visions. C’est un livre fabuleux (en anglais mais il comporte de très nombreuses photographies, donc il passionnera certainement un lecteur qui ne peut lire l’anglais).
Nous sommes aujourd’hui blasés de trucages et d’images de synthèse mais, en 1923, les simples incrustations ne se faisaient pas encore. Les spectateurs savaient donc que ce qu’ils voyaient était réel. Les salles entières hurlaient de frayeur et le spectacle était certainement presque traumatisant. A nos yeux modernes, l’humour ressort davantage.
Safety Last! est le dernier film avec Mildred Davis qui abandonna sa carrière pour devenir Madame Lloyd. A noter que contrairement à Chaplin et Keaton, Harold Lloyd eut une vie sentimentale heureuse et ne divorça pas.
Harold Lloyd n’a finalement tourné que 5 films (sur plus de 200) où il joue avec le vertige des hauteurs :
– Look out Below (1919), court métrage d’1 bobine
– High and dizzy (1920), court métrage de 2 bobines
– Never Weaken (1921), court métrage de 3 bobines
– Safety Last! (1923), long métrage (avec la fameuse scène de l’horloge)
– Feet First (1930), long métrage (parlant)
Et pourtant, on se souvient aujourd’hui d’Harold LLoyd en premier pour ces scènes. Elles ont beaucoup marqué les esprits.
Très bon film humoristique avec Harold Llyod, comme quoi il n’y pas parfois besoin de dialogues pour faire rire. Parfois, il vaudrait même mieux dans certains films qu’il n’y en ait pas. Gloire au cinéma muet, où il faut vraiment un grand talent pour faire « vivre » le film, par les mimiques, le charisme.. Ce qui est très supérieur au cinéma parlant (qui reste toutefois très bon aussi !!).