Elle :
1798, la capture d’un enfant laissé totalement à l’abandon depuis son plus jeune âge dans une forêt permet à François Truffaut de se mettre en scène en pédagogue cartésien pour tenter d’éduquer ce petit « sauvage » afin de le remettre sur le chemin des humains. On part de zéro ; le jeune enfant presque à l’état animal ne sait ni marcher, parler, écrire, pleurer, aimer. On suit ce délicat apprentissage de la vie avec intérêt et émotion. Un simple larme, un besoin de caresse ou un simple son émis de la part de l’enfant procure des petits bonheurs bien mérités au patient pédagogue qui emprunte des chemins de communication inconnus et fait parfois des erreurs. Un film dépouillé et aride, bien à part dans la filmographie de Truffaut.
Note :
Lui :
En 1798, un enfant sauvage est trouvé dans une forêt du centre de la France. Il est pris en charge par le Docteur Itard persuadé qu’il sera possible de faire son éducation. François Truffaut a toujours montré son intérêt pour l’éducation et pour traiter ce sujet qui lui tient tant à cœur il n’hésite pas à passer, pour la première fois, devant la caméra pour interpréter le docteur. L’Enfant Sauvage lui permet de nous montrer l’importance de l’éducation, que l’inné n’intervient que peu dans la formation du caractère d’un individu. Comme pour appuyer sa démonstration, il filme dans un noir et blanc assez austère d’apparence, très contrasté, particulièrement adapté à la minutie et à la précision de la technique du docteur. L’Enfant Sauvage est basé sur des faits réels, François Truffaut ayant respecté presque à 100% les écrits du véritable Docteur Itard. Dans la réalité, « Victor de l’Aveyron » est resté 5 années avec le docteur, puis avec Madame Guérin, sa mère adoptive, le restant de ses jours (il mourut à l’âge de 40 ans environ) .
Note :
Acteurs: Jean-Pierre Cargol, François Truffaut, Françoise Seigner
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site imdb.com.
Voir les autres films de François Truffaut chroniqués sur ce blog…
Dernièrement, j’ai vu – et chroniqué sur mon blog – l’Enigme de Kaspar Hauser, un film de Werner Herzog, un peu sur le même thème, et lui aussi basé sur des faits réels. Intéressant et poignant.
J’ai vu ce Truffaut aussi, mais c’était il y a longtemps, et j’avoue ne plus m’en souvenir. Il faudrait peut-être que je remette la main dessus pour comparer les deux oeuvres, les deux approches.
Oui, vous avez raison, ces 2 films sont assez proches à la base mais le film de Herzog a une portée qui dépasse le sujet central, Kaspar Hauser devient en quelque sorte le symbole de ce que la société des hommes a du mal à intégrer et donc repousse.
Truffaut reste plus sur le cas clinique, même si ce qu’il désire prouver (l’éducation peut tout faire) a également une portée bien plus universelle (et un peu dérangeante en ce début des années 70)…
En quoi, ce film serait-il, à part dans l’oeuvre de Truffaut ? N’est-il pas l’auteur du film « Les quatre cents coups » ? Ne se préoccupe-t-il pas toujours du bonheur et de la liberté… L’enfance ne serait-elle pas la période de soumission, aux normes, à l’autorité ? Le bonheur a-t-il besoin de tant de conventions jusqu’au domptage d’un enfant ?
La souffrance, la révolte n’est-ce pas un paysage affectif et émotionnel ? L’enfant n’est-il pas vulnérable par sa dépendance au monde adulte ?
La sobriété narrative des thèmes de Truffaut quelque soit l’emballage est une constante… « Jules et Jim » n’est en rien une comédie amoureuse, ni plus qu’un drame… J’aime les critiques qui aiment et font aimer, sans complaisance et là, je ne vois qu’un vague compte rendu avec ajout d’interprétations personnelles…
La nouvelle vague était, une urgence nécessaire avec des film nécessaires… comme est nécessaire la liberté, toutes les libertés,
sans autres l’alienations…
Un film magnifique dont le souvenir remonte à ma propre adolescence ou enfance, quand la télévision hertzienne et commune à tout le monde diffusait des oeuvres de cette qualité.