Titre français parfois utilisé : « Liliane »
Lui :
Baby Face nous raconte l’ascension sociale de Lily (Barbara Stanwyck) depuis le bistrot pouilleux de son père jusqu’au plus haut d’une grande banque new-yorkaise. Prête à tout, elle use à chaque fois de ses charmes pour séduire les hommes influents dont elle se servira pour monter d’un cran. Baby Face fait partie de ses films particulièrement libres de ton du début des années 30 : l’histoire est bien entendu profondément amorale et le film fut censuré de plusieurs dialogues avant sa sortie et une fin plus heureuse fut ajoutée (la scène dans l’ambulance). Il fallut attendre 2005 pour que la Library of Congress ressorte de ses archives une version complète, comprenant tous les dialogues coupés (au total 5 minutes). Barbara Stanwyck est merveilleuse dans ce rôle de jeune femme arriviste et lucide, personnifiant parfaitement (et avec un naturel presque déconcertant) cette froide détermination à écraser les autres pour pouvoir réussir. On peut donc voir dans Baby Face une certaine dénonciation de cet arrivisme qui se généralise alors dans la société américaine encore mal remise de sa crise économique.
Note :
Acteurs: Barbara Stanwyck, George Brent, Donald Cook, Douglass Dumbrille
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred E. Green sur le site imdb.com.
Anecdote :
On peut voir le jeune John Wayne faire une (très) courte apparition en employé de bureau (celui qui recommande Lily au chef du Service du Contencieux).
Un film profondément dérangeant, par certains côtés assez subversif, de ce fait assez surprenant pour l’usine à rêves que représentait encore Hollywood, et et qui, par son ton très libre, n’a pas vieilli sauf la fin moraliste ajoutée qui aurait été imposée par le studio.
J’ai adoré la scène où Lily n’a besoin que de 15 secondes pour se débarrasser d’un gêneur, à l’aide de sa tasse de thé.
Si les nombreux cinéastes aux mains baladeuses qui hantent la presse people actuellement, avaient eu en face d’eux quelqu’un de la trempe de Barbara Stanwyck, ils n’auraient pas à se débattre dans les ennuis judiciaires sans fin qu’ils connaissent maintenant…