Titre original : « The wind that shakes the barley »
Elle :
Ken Loach signe un film intense et poignant, d’une portée universelle. Il retrace sobrement mais de façon incisive la lutte pour l’indépendance de l’Irlande du Nord dans les années 1920. Le vent de la révolte et de la violence se lève comme tant tout pays occupé, humilié, insulté, torturé, méprisé. Le comportement barbare des troupes d’occupation anglaises soulève l’indignation. Ken Loach nous fait également partager les souffrances de ce peuple affamé ainsi que les confrontations terribles entre irlandais devenus nationalistes après la signature du traité de paix et les indépendantistes qui veulent continuer de lutter pour l’indépendance de leur pays. La mise en scène est magistrale; elle est parfois violente mais jamais inutilement. Un grand film !
Note : 
Lui :
Le vent se lève nous dresse un portrait dur et sans concession de l’occupation anglaise en Irlande au début du XXe siècle. Ken Loach place au tout début du film une scène montrant la brutalité des soldats anglais envers les irlandais, une scène propre à transformer un pacifiste endurci en combattant acharné. Elle situe le cadre et donne ensuite un éclairage à tout le film qui suit le trajet de deux frères dans la clandestinité et le combat. Le film montre aussi comment les anglais parviennent à garder un certain contrôle après leur départ. Il y a une puissance et un force incroyable dans le propos de Ken Loach grâce à une mise en scène extrêmement efficace mais sans artifice. Cette puissance dans la tension ne faiblit à aucun moment pendant les deux heures que dure le film. Avec Le vent se lève, Ken Loach exorcise un passé douloureux de l’histoire de la Grande Bretagne.
Note :
Acteurs: Cillian Murphy, Padraic Delaney, Liam Cunningham, Orla Fitzgerald
Voir la fiche du film et la filmographie de Ken Loach sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Ken Loach chroniqués sur ce blog…
Bonjour,
J’ai regardé le film sur Arte, après le film Mickael Collins, un autre témoignage prenant de cette partie de l’histoire de l’Irlande.
Que dire ? Faut-il souligner que les chansons traditionnelles irlandaises sont des témoignages, un peuple tellement accueillant et riche en culture.
Inutile de souligner que les irlandais et basques ont une très forte culture et des sports traditionnels, et les rencontres entre ces deux cultures se retrouvant sur un terrain de rugby entrainent forcément un échange de chansons dans leurs langues.
L’Irlande, un pays magnifique, habités par des gens magnifiques, merci pour leur survie et longue vie aux irlandais.
Bertrand.
Oui, un beau film mais trop violent. J’ai eu du mal à rester jusqu’au bout.
Bonjour,
n’avez-vous pas trouvé que ce film prouve le fait que Ken Loach est désormais sénile ?
Je trouve que les acteurs sont médiocres, les personnages manichéens et la caméra est tenue avec les pieds (prouesse technique bien inutile quand il s’agit de tourner un film). Concernant le scénario, c’est du déjà vu.
Je crois que si ce film avait été tourné par un jeune réalisateur, tout le monde ce serait fait un plaisir de le descendre. Mais comme il s’agit de Ken Loach, on lui donne même un Palme d’or à Cannes.
Quand il faisait des chefs-d’oeuvre personne n’en voulait, maintenant il gagne des Prix. Va comprendre.
Mes salutations et bonne chance pour votre blog
J’ai vu le film en salle à sa sortie.
Le commentaire de Dominique me laisse sans voix !
Je rejoins par contre Lancestre : j’ai trouvé ce film magnifique et très profond, mais tellement violent et parfois insoutenable que je n’ai pas souhaité l’acheter en DVD (ce que je fais habituellement pour les films que j’ai aimés), car je n’ai guère envie de le revoir. Et pourtant…
D’accord avec Dominique. La présentation du combat des Irlandais et surtout de leur division après l’indépendance ( sur la majeure partie de l’Ile, mais sans l’Irlande du Nord ) par Ken Loach me semble partiale et manichéenne. Il donne sa vision, bien critiquable, quand il associe le combat pour l’union totale de l’Irlande comme la seule bonne, la seule voie « socialiste ». Du point de vue historique, très contestable. J’aurais aimé une surprise, un auteur qui sort de son militantisme prévisible.
Ken Loach n’est jamais « impartial » dans ses films, ce n’est certainement pas ce qu’il cherche… « manichéen » je ne sais pas, je dirais plutôt « simplificateur » (parfois). Mais son art est savoir donner à son récit une dimension humaine qui permet d’oublier, ou au moins reléguer au second plan, les éléments plus discutables de son propos. (C’est une remarque très générale car j’avoue ne pas avoir de souvenirs suffisamment précis de ce film pour en parler).
» il associe le combat pour l’union totale de l’Irlande comme la seule bonne, la seule voie « socialiste » ».
Alain, vous faites un raccourci : Les partisans anti-traité, dans le film, sont à la fois des militants de Gauche (Dan, Damien), mais également des nationalistes de Droite, farouches anti-communistes, à l’image de Rory, le chef local des rebelles, qui ira jusqu’à tuer un de ses compatriotes nationalistes pour la cause. On est donc loin du manichéisme, car la cause de l’incorporation des six comtés dans une Irlande libre transcende ici, comme dans la réalité, les clivages politiques, dans ce drame que constitue la question du maintien, ou non, de la dernière colonie britannique (anglaise, en fait). Et en soulignant cet aspect, Loach sort justement de sa zone de confort, sans néanmoins renier en rien ses convictions de Gauche.