30 juillet 2007

La peau douce (1964) de François Truffaut

La peau douceElle :
Très bon film dans l’atmosphère parisienne des années 60. Jean Dessailly, en mari infidèle, révèle sa maladresse et sa timidité vis à vis des femmes. Il s’enferme dans un piège dont personne ne sortira indemne. François Truffaut filme avec talent le délitement progressif de ce couple bourgeois, les errements du mari qui par peur du quand dira-t-on s’enferre dans le mensonge. Les bases de la bonne morale bourgeoise s’effondrent.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cette histoire d’intellectuel quadragénaire ayant une aventure avec une hôtesse de l’air est filmée par Truffaut avec beaucoup de délicatesse et d’intimité ; la fin agit comme un brutal retour sur terre. L’environnement très marqué « années 60 » donne au film un charme désuet en ce début de 3e millénaire.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean Desailly, Françoise Dorléac, Nelly Benedetti, Daniel Ceccaldi, Maurice Garrel, Sabine Haudepin
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site imdb.com.

Voir les autres films de François Truffaut chroniqués sur ce blog…

3 réflexions sur « La peau douce (1964) de François Truffaut »

  1. “Cette histoire d’intellectuel quadragénaire ayant une aventure avec une hôtesse de l’air”, c’est vraiment très basique, très réducteur!

    Quant au “kitsch” des années soixante, ce n’est pas terrible non plus! J’aurais plutôt parlé de classicisme, de sobriété. Dario Moreno est kitsch aujourd’hui, pas l’univers de « La peau douce ».

    Cette histoire est le constat clinique de l’échec d’un adultère, par lâcheté d’un homme, un bourgeois, qui n’arrive pas à assumer la fantaisie, le côté fantasque de sa maîtresse, la charmante Françoise Dorléac, et qui est incapable aussi de quitter sa femme.

    En France le film a connu un échec, qui a plombé du reste la carrière – heureusement au cinéma uniquement – de l’excellent Jean Desailly. Par contre, notamment au Danemark, il a été mieux accueilli. Aujourd’hui, chez nous, c’est un film culte.

  2. Vous avez raison : le terme « kitsch » n’était pas très bien choisi du fait de ses connotations habituellement négatives.

    Je ne sais pas si ce film a « plombé » la carrière d’acteur de Jean Desailly, car il a tout de même beaucoup tourné avant cela, notamment dans les années 50. C’est un excellent acteur effectivement mais peut-être fut-il toujours cantonné aux mêmes types de rôles. On ne peut que le regretter.

  3. La Peau Douce est, de tous les films de Truffaut, mon préféré, donc l’un de mes films préférés tout court. Dès la première scène Truffaut applique à la perfection la méthode Hitchcock qu’il lui a subtilement subtilisé lors de ses entretiens (qui n’étaient en réalité qu’un prétexte pour obliger Hitch à livrer tous ses secrets de réalisation !).
    La musique de Delerue est splendide. Moins célèbre que celle du Mépris composé un an plus tôt, mais plus délicate, plus mélancolique.
    Quant à Jean Dessailly, je le trouve pas assez convaincant dans ce film. C’est un acteur de théâtre avant tout. Ses rapports avec Truffaut étaient très tendus pendant le tournage au point qu’ils ne se parlaient plus du tout.
    Ce film m’émeut et me bouleverse à chaque fois. Je ne comprends pas comment il pu être un échec à sa sortie.
    Godard, avant la brouille, lui fait un bel hommage dans Bande à Part sortie la même année, évoquant « la peau douce » d’Anna Karina.

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