Titre original : « Bin-jip »
Elle :
Cette histoire d’amour tournée sous forme de fantaisie poétique surréaliste retrouve la magie et l’esprit de Printemps, Eté, Automne, Hiver… A mi-chemin entre rêve et réalité, cette rencontre amoureuse mélancolique entre ce jeune homme qui occupe des maisons pendant l’absence de leur propriétaire et cette douce jeune femme maltraitée par son mari est muette pendant tout le film. Kim Ki-duk parvient à ponctuer cette errance de touches d’humour, de clins d’œil, de rebondissements. La photographie et les cadrages sont somptueux ; les personnages un peu lunaires sont très attachants de par leur naïveté et beauté. Il faut tout simplement se laisser bercer pour savourer cette rêverie poétique décalée et hors du temps. Cette fable plus optimiste jette un regard acerbe sur la société coréenne aseptisée qui laisse sa jeunesse partir à la dérive.
Note :
Lui :
Une fois de plus, les personnages de ce film de Kim Ki-Duk sont totalement en marge de la société coréenne. Ses deux héros sont des passe-muraille qui vivent selon des règles à eux, détournant certains objets de leur fonction première, accomplissant des actes apparemment illogiques. Il parvient indéniablement à trouver un style, à la fois graphique et sonore, ou plutôt muet puisque le film se déroule sans paroles pour sa plus grande partie. On finit par adhérer à ces personnages et à cette histoire qui flirte avec les limites du réel : le film développe un charme certain. Peut-être pourrait-on juste lui reprocher une certaine vacuité (Kim Ki-duk semble vouloir porter un jugement sur la société coréenne mais sans s’engager vraiment dans cette voie) et aussi d’être un peu trop dans l’air du temps…
Note :
Acteurs: Lee Seung-yeon, Jae Hee
Voir la fiche du film et la filmographie de Ki-duk Kim sur le site imdb.com.
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