Elle :
Film psychologique d’une très grande force et beauté, tant sur le plan visuel et sonore que sur le plan scénaristique. C’est avec une grande maîtrise et fluidité de la caméra qu’Anne Fontaine esquisse petit à petit ce drame où un père (Michel Bouquet) réapparaît brusquement dans la vie de son fils (Charles Berling) qu’il a abandonné trente ans plus tôt sans explication. Dans cette confrontation brutale, ce fils à qui tout réussit dévoile peu à peu une personnalité froide et ambiguë avec ses fêlures. Sa femme (Natacha Régnier) qui étouffe dans cet univers mondain se prend d’amitié pour le père. Les trois acteurs sont très touchants. Ce film original est intense et bouleversant. On ne s’ennuie pas une seconde.
Note :
Lui :
Malgré un titre peu engageant qui laisse supposer un film déprimant, Comment j’ai tué mon père est un superbe film, un regard porté sur deux hommes : un père, qui a soudainement fui il y a 20 ans, et son fils qui, malgré les apparences, ne peut tirer un trait sur le passé. Le scénario est extrêmement intense, sorte de suspense psychologique, où peu à peu se dessinent les traits de la personnalité de chacun, où peu à peu l’on perçoit la complexité des situations. Superbe mise en scène assez froide mais très proche des personnages, incisive ; magnifiques prestations de Charles Berling et Michel Bouquet.
Note :
Acteurs: Michel Bouquet, Charles Berling, Natacha Régnier
Voir la fiche du film et la filmographie de Anne Fontaine sur le site IMDB.
Voir les autres films de Anne Fontaine chroniqués sur ce blog…
Tiens, je tombe par hasard sur cette ancienne chronique.
J’avais également beaucoup aimé ce film, qui dessine les différentes personnalités avec finesses, par petites touches. Les personnages se livrent, se révèlent ou évoluent tout en douceur, imperceptiblement. Tous sont touchants.
Une chose m’avait frappé et sidéré : Charles Berling ressemble incroyablement à Michel Bouquet, dans ce film. Il en a emprunté les attitudes, expressions de visage, etc. Alors que les deux acteurs n’ont (à ma connaissance) aucun lien de parenté, leur parenté du film est non seulement crédible mais soulignée. L’interprétation de Charles Berling donne une profondeur et une authenticité étonnante à ce fils qui se découvre tellement semblable à ce père qu’il rejette.
Dans la rubrique anecdotes, vous pourriez noter que l’on y découvre l’humoriste Stéphane Guillon, alors inconnu, qui joue justement le rôle d’un humoriste de seconde zone qui rame (le frère du personnage principal et qui, si je me souviens bien, refuse absolument de revoir ce père à qui il ne pardonne pas sa fuite). J’avais été emballé par les quelques scènes où on le voit jouer des sketchs devant un maigre public dans lesquels il se moque de ce père absent, et j’avais guetté le générique où il est précisé qu’il était lui-même l’auteur de ces passages-là (mais, bien sûr, pas du reste de son rôle, où il n’était qu’interprète). Il a fait du chemin depuis, et le ton de ces sketchs me paraîtrait sans doute moins original aujourd’hui, mais il m’avait séduit à l’époque.
Effectivement il n’y a aucun lien de parenté entre Charles Berling et Michel Bouquet, mais Charles Berling étant un excellent acteur, il a certainement beaucoup travaillé ce mimétisme.
Stéphane Guillon était en effet bien moins connu à cette époque que maintenant. Je me rappelle de lui sur la chaîne Comédie à la fin des années 90 où il présentait avec des sketches les meilleurs moments de la chaîne, cela se passait en plein nuit (avec Jean-Claude Borelly, oui le trompettiste, qui faisait l’idiot de service)