Titre original : « The shop around the corner »
Elle :
C’est un délicieux film plein de nostalgie et de remords auquel Lubitsch nous convie. On reconnaît son talent pour parler des petits employés qui se font exploiter par leur patron. James Stewart incarne un vendeur de maroquinerie à la fois drôle et émouvant. Il doit subir à la fois les humeurs de son patron et ses propres déceptions amoureuses. Bref, c’est un homme ordinaire et c’est cela qui le rend si attachant.
Note :
Lui :
Rendez-vous est une comédie assez brillante de Lubitsch qui parvient à bâtir un film émotionnellement fort sur une base de scénario très classique et des sentiments somme toute assez simples. Tout semble parfaitement dosé et équilibré et c’est cet équilibre qui rend le film quasiment atemporel. James Stewart est parfait dans ce rôle d’aspirant à l’amour.
Note :
Acteurs: Margaret Sullavan, James Stewart
Voir la fiche du film et la filmographie de Ernst Lubitsch sur le site IMDB.
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Je l’ai découvert hier à l’Action Christine à Paris et j’ai été sous le charme d’un bout à l’autre ! La salle aussi semblait très complice de cette équipe de magasin de quartier tout en tendresse…
Une comédie intemporelle (jeune à 70 ans !), personne ne peut être insensible à ce charme et cette bonté qui s’en dégage !
Ah, un feel-good movie de plus à classer dans mon étagère. Même s’il n’a pas la profondeur inquiétante ou les différents niveaux de To be or not to be (qui a de vrais enchaînements de suspens dramatique, et qui est en deuxième niveau une ode au théâtre et à ses acteurs/actrices), The shop around the corner est plus qu’une simple comédie.
Non seulement les situations sont habilement développées, évoluant juste quand il faut pour relancer l’histoire et les relations, non seulement certaines séquences de joute verbale sont réjouissantes, mais en outre les personnages sont touchants et la critique sociale toujours présente même si elle reste légère. À part le bellâtre-gigolo et le garçon de courses (qui devient tyrannique une fois sorti de sa condition), tous les autres personnages sont attachants et complexes. Au lieu de caricatures, nous avons devant nous des humains, avec leurs défauts et leurs évolutions. Tou·te·s ont des faiblesses. Même le patron, arbitraire et pénible, n’est pas irrécupérable et est lui aussi par moments à plaindre — mais son tempérament permet de créer l’espace pour une critique des abus patronaux, avec la peur du chômage et du déclassement en toile de fond.
Et je dois avouer que je me suis laissé surprendre par l’évolution des situations (la dissymétrie qui se crée vers le milieu du film… puis l’attitude adoptée par James Stewart), au point de me demander si l’intrigue amoureuse allait réellement se résoudre « classiquement » à la fin ou s’ils n’allaient pas poursuivre leur relation épistolaire pour ne pas perdre la proie pour l’ombre. Il est assez rare, dans une comédie romantique, que le spectateur se demande 5 minutes avant la fin du film si les deux personnages vont, ou non, finir par tomber dans les bras l’un de l’autre. La fin a-priori « évidente » finit par ne plus l’être, et c’est un grand art de parvenir à dérouler une simple comédie légère de telle manière qu’elle ouvre le champ des possibles sans pour autant perdre sa fluidité et sa légèreté générale.
Un film charmant avec beaucoup d’humour, avant tout. Mais un peu plus que ça.