Titre original : « Seom »
Elle :
Un grand lac immobile parsemé de petites cabanes de pêche colorées. C’est en barque qu’une jeune femme muette alimente en victuailles et en amour ces pêcheurs esseulés. Elle se fait maltraiter par les hommes et veut se venger. C’est peu à peu que ce cadre de rêve se transforme en cauchemar quasi insoutenable. Kim Ki-duk met en parallèle la chair ensanglantée des poissons avec les plaies humaines, les hameçons de pêche qui attrapent les poissons mais torturent aussi les humains qui les ingèrent. L’atmosphère est très glauque, sanglante presque malsaine ; certaines scènes sont très difficiles à regarder. On est bien loin de la poésie de Printemps, été, automne, hiver… et printemps que j’ai de loin préféré.
Note :
Lui :
Dès le début, le film paraît original et séduit par sa forme : Kim Ki-duk a réussi à créer un huis clos en plein air et la quasi absence de paroles (l’héroïne est muette) lui donne une couleur très particulière. En revanche, plus le film avance et plus le malaise grandit et aboutit presque sur un rejet tant le cinéaste joue sur le parallèle entre la dureté des sentiments et la meurtrissure des chairs… Les scènes sont crues, par moments assez insoutenables. On peut reprocher au film de n’aboutir sur pas grand-chose et d’être plus à considérer comme un exercice de style.
Note :
Acteurs: Jung Suh, Yoosuk Kim
Voir la fiche du film et la filmographie de Kim Ki-duk sur le site IMDB.
Voir les autres films de Kim Ki-duk chroniqués sur ce blog…
Effectivement, le réalisateur ne fait pas dans la dentelle, on se croirait dans un film gore… c’est une esthétique comme une autre, mais pas facile à regarder (le pêcheur qui avale les hameçons et qui tire sur le fil à pèche en s’arrachant l’oesophage… steak tartare, anyone ?
Oui, cette scène est terrifiante… pas à voir mais c’est l’idée qui est vraiment terrifiante.
Brrr….