Titre original : The Naked Kiss
Elle :
Déception pour ce film de Samuel Fuller qui se révèle meilleur réalisateur dans les films de guerre. C’est un film policier moralisateur qui condamne l’avortement, les faux pas de la vie et a tendance à sombrer dans une mièvrerie confondante malgré la gravité du sujet. Il s’agit de la rédemption d’une prostituée qui tente de se refaire une virginité en s’occupant d’enfants handicapés. Samuel Fuller est trop fascinée par la beauté de son actrice et a tendance à négliger les seconds rôles d’où une certaine confusion dans la mise en place du scénario.
Note :
Lui :
A mi-chemin entre le drame de société et le film policier, ce film de Samuel Fuller est certainement moins un choc en 2004 qu’en 1964. Cette histoire de prostituée qui devient un modèle de dévotion et de féminité est un peu trop idéalisée pour être un tant soit peu crédible. Après une mise en place assez brouillonne, le film traîne en longueur et ce n’est que dans les 10 dernières minutes que Fuller introduit l’élément policier.
Note :
Acteurs: Constance Towers, Anthony Eisley
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Je vous trouve bien dur tous les 2 concernant cette réussite de Samuel Fuller, dont vous n’aimez pas tellement l’oeuvre (vu les commentaires sur les autres films sur ce blog). The Naked kiss n’est en rien un film policier mais bien une oeuvre provocante (réalisée en 1964 dans l’Amérique puritaine), une attaque frontale de la bonne conscience américaine : dans cette charmante ville, un gentille infirmière se révèle être une prostituée, le flic est pratiquement un souteneur et un rabatteur, enfin le descendant du fondateur de la ville, créateur d’un centre pour enfants handicapés est un pervers et un pédophile ! Si vous appelez cela de la mièvrerie alors je n’y comprends plus rien ! Enfin, vous osez prétendre que Fuller s’oppose à l’avortement : avez-vous vraiment vu le film ??? L’héroïne principale ne peut pas avoir d’enfant, elle conseille à son amie de le garder pour ne pas plus tard regretter son geste. C’est discutable mais en rien cela s’apparente à une prise de position aussi tranchée, comme vous le dîtes ! Au contraire, par certains aspects, ce film est même féministe puisqu’il montre dans l’Amérique de ces années là qu’une prostituée ne peut pas refaire se vie, qu’elle est condamnée par la société à rester ce qu’elle fut ! Idem pour les habitants de cette ville, prêts à l’adorer mais tout aussi prêts à la juger et à la rejeter ! La fin est terrible, loin du happy end : elle s’en va, loin de cette ville (société) réactionnaire ! Enfin, vous parlez d’une mise en place brouillonne : la 1ère scène est tout sauf conventionnelle, elle est cinématographiquement remarquable ! Dommage que vous passiez à côté d’un immense metteur en scène sur ce film, comme sur les autres…
Merci d’avoir apporté un regard plus complet sur ce film. Si j’en crois votre commentaire, il est fort possible que nous soyons passés à côté de ce film.
Sinon, je n’ai pas l’impression de ne pas aimer Samuel Fuller… Pick up on South Street est l’un des meilleurs films noirs, il fait partie des films que l’on n’oublie difficilement. En plus des films mentionnés sur ce blog, j’ai un très bon souvenir de Forty Guns et de Shock Corridor, il faudrait que je les revoie.