19 mars 2009

Le Colonel Blimp (1943) de Michael Powell et Emeric Pressburger

Titre original : « The life and death of Colonel Blimp »
Titre américain : « The adventures of Colonel Blimp »

Le Colonel BlimpElle :
(pas revu)

Lui :
(Nouvelle vision) Première co-réalisation entre Michael Powell et Emeric Pressburger, Le Colonel Blimp retrace le parcours d’un homme qui a dédié sa vie à la carrière militaire. Profondément convaincu que la guerre doit se faire selon un code d’honneur, il se retrouve de plus en plus décalé par les guerres modernes, celle de 1914 mais surtout celle de 1940, qui ne répondent plus à ces codes. Le début du film peut sembler un peu forcé mais il prend une toute autre dimension là partir du moment où notre Colonel Blimp se lie d’amitié avec un officier allemand qui est, comme lui, un homme d’honneur. Le film présente sur ce plan quelques similitudes avec La Grande Illusion. Le Colonel Blimp Le fond du propos surprend vraiment quand on sait que ce film a été tourné en pleine guerre : il était vraiment audacieux de prendre un tel recul pour présenter la guerre en cours et d’y adjoindre en plus une bonne dose d’humour (1). Il est tout aussi audacieux de faire jouer trois rôles différents à la même actrice (Deborah Kerr) à trois périodes différentes. Alors que les deux militaires vieillissent, elle semble rester jeune comme pour symboliser la persistance de leur idéaux. L’émotion est présente aussi, souvent discrète mais parfois très forte comme dans cette belle scène de Theo face à l’officier d’immigration. Le Colonel Blimp est un film multi facettes vraiment étonnant, un film qu’il faut savoir découvrir… (2)
Note : 5 étoiles

Acteurs: Roger Livesey, Deborah Kerr, Anton Walbrook
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Powell et de Emeric Pressburger sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Michael Powell et Emeric Pressburger chroniqués sur ce blog…

(1) Colonel Blimp était, de plus, le nom d’un personnage de dessins de caricature dans un quotidien londonien de l’époque.
A noter que le Ministère de l’Information fit en sorte que Laurence Olivier ne joue pas le rôle principal du film comme prévu. Il tenta aussi de retarder la diffusion du film parce que, selon lui, il ridiculisait l’armée.
(2) Une vision incomplète du film il y a quelques années nous avait fait écrire un commentaire plutôt négatif. C’était une erreur… Il faut toutefois reconnaître que le début du film est le plus faible.

Remarque :
Le film fut assez rapidement amputé de 40 minutes environ. Ce n’est que récemment que nous pouvons voir la version complète de 163 minutes

20 janvier 2009

La féline (1942) de Jacques Tourneur

Titre original : Cat people

La FélineElle :
(pas vu)

Lui :
Une jeune femme, originaire d’Europe centrale, rencontre un jeune architecte dans un zoo. Elle lui confie que, dans son village natal, ses ancêtres femmes-chats se transforment parfois en panthères lorsqu’elles sont malheureuses. Il ne faut surtout pas classer La Féline parmi les films d’épouvante. Il faut plutôt le considérer comme un film fantastique mais les amateurs actuels du genre seront certainement déçus car le film est loin d’être aussi démonstratif que ses homologues plus récents. C’est aussi un film psychanalytique, un des tous premiers de ce genre qui se développera dans la décennie des années 40. Pour être plus exact, La Féline marque la séparation du film d’épouvante (qui montre les monstres) et du film fantastique (qui suggère leur présence). Tout est en effet suggéré, rien n’est montré, tout se passe dans la tête du spectateur autant que sur l’écran ; dans ce sens, Jacques Tourneur et le producteur Val Lewton furent des véritables pionniers de l’utilisation de la suggestion pour amplifier l’effet d’une histoire.  L’atmosphère du film doit beaucoup de sa force à une progression savante des scènes et une superbe utilisation de la lumière et des ombres floues. La RKO, profondément insatisfaite par le manque de scènes explicites, ne sortit La Féline que dans une seule salle. Ce fut rapidement un des plus grands succès du studio.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Simone Simon, Kent Smith, Tom Conway, Jane Randolph
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Tourneur sur le site IMDB.
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Lire une étude de Nicolas Bardot du film sur filmdeculte.com
et une étude dans une optique pédagogique sur le site du cndp.fr

Suite et remake :
The Curse of the Cat People (La malédiction des hommes-chats) de Gunther von Fritsch et Robert Wise (1944) est plus ou moins une suite avec les mêmes acteurs.
Cat People (La féline) de Paul Schrader avec Nastassja Kinski (1982) est un remake sur un registre de film d’épouvante, donc beaucoup plus explicite ; pour les amateurs du genre seulement…
Plus intéressant : le réalisateur Jacques Tourneur et le producteur Val Lewton continueront à travailler ensemble et le tandem engendrera plusieurs films assez marquants.

7 janvier 2009

Les démons de la liberté (1947) de Jules Dassin

Titre original : « Brute Force »

Les Démons de la libertéElle :
(pas vu)

Lui :
Les Démons la Liberté nous plonge dans l’univers carcéral d’une prison isolée sur un îlot, dirigée par un directeur humaniste assisté d’un gardien-chef sadique et ambitieux. Le prisonnier Collins (Burt Lancester) n’a qu’une idée en tête : s’évader. Le film de Jules Dassin est cependant bien plus qu’un film sur une évasion, c’est une vision assez brute de l’univers carcéral dans sa dimension la plus dure, et rendu encore plus difficile par la discipline de fer qui y règne ; le titre Les Démons de la libertéanglais Brute Force fait référence à la méthode employée. Le film met en relief les sentiments qu’éprouvent ces condamnés de longue durée, les minces souvenirs auxquels ils se cramponnent, leurs espoirs. Les Démons de la Liberté est un film d’une remarquable intensité avec une prestation extrêmement forte de Burt Lancaster et aussi (et même surtout) de Hume Cronyn, en gardien-chef impitoyable. A noter que le scénario est signé Richard Brooks.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Hume Cronyn, Charles Bickford, Yvonne De Carlo
Voir la fiche du film et la filmographie de Jules DassinJules Dassin sur le site IMDB.

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23 décembre 2008

Les Amants diaboliques (1943) de Luchino Visconti

Titre original : « Ossessione »

Les amants diaboliquesElle :
(pas vu)

Lui :
Trois ans avant Tay Garnett, Luchino Visconti adapte le roman de James Cain Le facteur sonne toujours deux fois. Sa version a une portée qui dépasse largement la simple adaptation d’un roman policier. Les Amants diaboliques, le premier film de Visconti, est l’un des tous premiers grands films à s’inscrire dans le courant néo-réaliste italien. L’intrigue policière est complètement transfigurée et sert de support à un drame social mettant en relief la pauvreté des campagnes italiennes. Le film fit d’ailleurs scandale : misère et chômage plus adultère ne correspondait guère à l’image que l’Italie de Mussolini voulait se donner d’elle-même. Visconti met aussi l’accent sur ses personnages : le titre original (en italien, ‘Ossessione’ signifie ‘Obsession’ dans le sens ‘hantise’) est bien plus représentatif du film que le titre français, plus racoleur Les Amants diaboliques. Gino, son personnage principal, est rongé par le remords. Enfin, il faut remarquer la façon dont Visconti utilise la caméra, une façon très libre, à l’opposé de tout académisme, une façon très novatrice par les mouvements, la profondeur de champ. S’il s’agissait de son premier film, Visconti ne découvrait pas le cinéma : il avait été auparavant l’assistant de Renoir qui l’a influencé, au même titre que Carné ou Duvivier. Les Amants diaboliques est donc une date dans le cinéma italien mais c’est aussi (et surtout) un film tragique, très fort, sombre et fataliste.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Clara Calamai, Massimo Girotti, Juan de Landa, Elio Marcuzzo
Voir la fiche du film et la filmographie de Luchino Visconti sur le site IMDB.
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Le roman de James Cain a été porté 4 fois à l’écran :
Le dernier tournant de Pierre Chenal (1939) avec Michel Simon et Fernand Gravey
Ossessione (Les amants diaboliques) de Visconti en 1943.
The postman always ring twice (Le facteur sonne toujours deux fois) célèbre film noir de Tay Garnett (1946) avec le couple Lana Turner / John Garfield,
The postman always ring twice (Le facteur sonne toujours deux fois) de Bob Rafelson en 1981, version plus racoleuse avec Jessica Lange et Jack Nicholson.
En outre, Chair de Poule de Julien Duvivier (1963) avec Robert Hossein et Catherine Rouvel présente de grandes analogies avec le roman de James Cain.

9 décembre 2008

Le Caïd (1942) de Lewis Seiler

Titre original : « The Big Shot »

Le CaïdElle :
(pas vu)

Lui :
Tourné par Bogart juste avant Casablanca, Le Caïd s’inscrit pleinement dans la lignée des films de gangster de la Warner. Cette histoire d’un truand qui essaie en vain de se ranger après 3 condamnations n’est pas sans rappeler les films précédents de Bogart, notamment High Sierra (La grande évasion). Seulement voilà, Lewis Seiler n’est pas Raoul Walsh, loin de là, et l’ensemble est moins fougueux, beaucoup plus terne. Il faut aussi reconnaître que la période,Le Caïd 1942 avec l’entrée en guerre imminente des Etats-Unis, n’est plus tellement propice à ce genre d’histoires de petit caïd. Ce sera d’ailleurs quasiment le dernier rôle de truand qu’Humphrey Bogart interprétera. On retrouve le thème de la fatalité, l’homme qui ne peut échapper à son destin. La dernière partie est plus prenante avec notamment une belle poursuite finale dans la neige (que, parait-il, Truffaut aimait beaucoup…) Sans être vraiment mal fait, Le Caïd manque de flamboyance pour être vraiment notable.
Note : 2 eacute;toiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Irene Manning, Richard Travis, Susan Peters
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Homonyme :
Le Caïd de Bernard Borderie (1960) avec Fernandel.

4 décembre 2008

Madame porte la culotte (1949) de George Cukor

Titre original : « Adam’s rib »

Madame porte la culotteElle :
(pas vu)

Lui :
Madame porte la culotte est bien une comédie, certes, mais son propos se situe bien au dessus de la vulgarité que ce titre français idiot laisserait supposer. Le titre anglais, « la côte d’Adam », est subtilement ironique puisque le film de Cukor met en scène de façon amusante l’égalité des sexes (1). Katharine Hepburn et Spencer Tracy, mari et femme, tous deux avocats, vont s’affronter dans une affaire où une femme a tiré sur son mari volage. Le féminisme est ici traité sans perfidie et le parallèle entre les scènes de tribunal et les scènes du couple le soir est l’occasion de très bons dialogues, un véritable jeu de ping-pong entre nos deux acteurs qui se connaissent bien (Tracy et Hepburn ont tourné 9 fois ensemble dont 3 fois avec Cukor). George Cukor est particulier inventif avec son jeu de caméra, utilisant largement et parfois à contre-emploi les plans fixes : l’un d’entre eux, un plan fixe de plus de sept minutes pendant l’interrogatoire de l’accusée par Katharine Hepburn, est resté célèbre. Madame porte la culotte (quel titre… !) n’a pratiquement pas vieilli, ce qui n’est pas toujours le cas des films de cette époque traitant de l’égalité des sexes. Il le doit au talent de Cukor et à ses deux acteurs principaux dont le duo n’a jamais été si brillant et plein de verve.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Spencer Tracy, Katharine Hepburn, Judy Holliday, Tom Ewell, David Wayne
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Homonyme :
Adam’s Rib (La rançon d’un trône) de Cecil B. deMille (1923)

(1) Dans la Bible, Dieu a créé Ève à partir d’une côte d’Adam… Pour accentuer l’ironie, le personnage joué par Spencer Tracy s’appelle Adam.

30 novembre 2008

Les enfants du paradis (1945) de Marcel Carné

Les enfants du paradisElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Les Enfants du Paradis fait partie des monuments du cinéma français. Tourné sous l’occupation en 1943 avec les difficultés que l’on imagine, il ne sortira qu’après la Libération et remportera un succès populaire dans de nombreux pays. Le film, en deux parties, est centré sur trois personnages qui « traversent la réalité sur la pointe des pieds. » (très belle formule de l’historien du cinéma Jacques Lourcelles). Ils cherchent l’Amour mais ne le trouveront pas. Les Enfants du Paradis est la plus belle collaboration de Marcel Carné avec Jacques Prévert qui a écrit le scénario. Les dialogues (et surtout les monologues) sont remarquables d’intensité. Les enfants du paradisLes Enfants du Paradis est aussi indissociable des trois acteurs principaux, Arletty, Jean-Louis Barrault et Pierre Brasseur, qui livrent là l’une de leurs plus belles performances, chacun dans un registre différent : envoûtante Arletty, truculent Pierre Brasseur et Lean-Louis Barrault poignant et tourmenté. Aux côtés de ce formidable trio, plusieurs seconds rôles sont marquants, à commencer par le satanique Lacenaire (le préféré de Prévert…) ou l’inquiétant Jéricho. Toute l’intensité reste intacte avec toujours ce petit côté irréel, un grand drame de l’Amour qui semble sorti d’un songe.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Arletty, Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Pierre Renoir, María Casares, Marcel Herrand, Louis Salou
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1ere partie : Le boulevard du Crime
2eme partie : L’homme blanc

Remarques :
1) Le boulevard du Crime est le surnom donné au XIXe siècle au boulevard du Temple en raison des nombreux crimes qui étaient représentés chaque soir dans les mélodrames de ses théâtres.
2) L’idée du film est venue à la suite de discussions passionnées de Carné et Prévert avec Jean-Louis Barrault à propos de Jean-Gaspard-Baptiste Deburau : ce mime français (1796-1846), d’origine tchèque, a créé la pantomime avec son personnage de Pierrot. Il a effectivement été la vedette du Théâtre des Funambules, boulevard du Temple à Paris.
3) Les décors sont l’oeuvre du grand chef-décorateur Alexandre Trauner.

28 novembre 2008

La lettre (1940) de William Wyler

Titre original : « The letter »

La lettreElle :
(pas vu)

Lui :
La lettre est un film plutôt mal connu qui, de plus, pâtit certainement de la mauvaise image de William Wyler auprès des cinéphiles. Cette (deuxième) adaptation d’une pièce de W. Somerset Maugham est pourtant remarquable. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder simplement la magistrale scène d’ouverture avec un travelling latéral sur une plantation de Singapour à la nuit tombée : le jeu sur les ombres et la lumière préfigure tout le film. Sur le perron, une femme tire plusieurs fois à bout portant sur un homme. Une fois la police sur place, elle raconte comment l’homme a voulu abuser d’elle. William Wyler crée un climat très fort et La Lettre ne montre aucune baisse d’intensité pendant ses 90 minutes. Ce climat joue sur l’exotisme du lieu, bien entendu, mais assez peu finalement : il doit beaucoup plus à l’éclairage et à l’ambivalence de son héroïne. Oui, car il y a Bette Davis… Elle occupe l’écran comme à son habitude, tendant à éclipser ses partenaires, remarquable d’ambiguïté ingénue. La Lettre repose bien entendu beaucoup sur elle mais aussi sur la précision de la mise en scène de William Wyler. Un film qui vaut vraiment la peine d’être découvert.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bette Davis, Herbert Marshall, James Stephenson, Gale Sondergaard
Voir la fiche du film et la filmographie de William Wyler sur le site IMDB.
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Autres adaptations de la pièce de Somerset Maugham :
The Letter de Jean de Limur (1929) film muet avec Jeanne Eagels. A noter que Herbert Marshall qui tient le rôle du mari dans la version de Wyler jouait le rôle de l’amant dans la version de 1929.
L’infidèle (The unfaithful) de Vincent Sherman (1947) avec Ann Sheridan.
La pièce fut de plus adapté deux fois à la télévision, une fois en 1956 par… William Wyler et une seconde fois en 1982 par John Erman.

Homonyme :
La lettre de Manoel de Oliveira (1999) avec Chira Mastroianni.

19 novembre 2008

Portrait d’un assassin (1949) de Bernard-Roland

 Portrait d'un assassinElle :
(pas vu)

Lui :
Portrait d’un Assassin est un film empreint d’une noirceur profonde. Dès les premières secondes, on voit l’acrobate Fabius tenter de tuer sa femme dans une ruelle ; la suite du film met en scène des personnages à l’âme bien plus noire encore. Tournant au lendemain de la guerre, Bernard-Roland semble tirer son inspiration de Duvivier, Grémillon ou Carné et il parvient à installer un climat très fort, remarquablement servi par une pléiade de grands acteurs dans les seconds rôles. Les premiers rôles sont tenus par Maria Montez, parfaite en mentor vénéneuse à défaut d’être une grande actrice, et par un Pierre Brasseur qui apporte sa candeur qu’il masque par une fausse témérité. On peut certes reprocher à Portrait d’un Assassin de petites faiblesses de scénario (le personnage joué par Von Stroheim aurait pu être bien plus développé) mais le film se révèle assez puissant par les caractères qu’il dépeint et les scènes du Mur de la Mort. A noter l’apparition des Frères Fratellini (les célèbres clowns) dans leur propres rôles.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Maria Montez, Pierre Brasseur, Erich von Stroheim, Arletty, Marcel Dalio, Jules Berry
Voir la fiche du film et la filmographie de Bernard-Roland sur le site IMDB.

8 novembre 2008

Dix petits indiens (1945) de René Clair

Titre original : « And then there were none »

Dix petits indiensElle :
(pas vu)

Lui :
Exilé aux Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale, René Clair y réalise quatre beaux films. Dix Petits Indiens est le dernier d’entre eux. Il s’agit de l’adaptation du roman d’Agatha Christie Les Dix Petits Nègres, incontestablement l’une des intrigues les plus parfaites de roman policier, où dix personnes se retrouvent invitées par un inconnu sur une île isolée pour y être assassinés un par un. René Clair crée une ambiance parfaite pour que le mystère se développe, utilisant éclairages et gros plans pour souligner l’intrigue, fantastique jeu du chat et de la souris. Les personnages forment une belle galerie de portraits très typés, parfaitement personnifiés, à l’exception de la jeune femme (interprétée par June Duprez) qui apparaît nettement plus fade. La fin est celle utilisée au théâtre, c’est-à-dire la fin heureuse. Cette version des Dix Petits Indiens est sans aucun doute la meilleure.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Barry Fitzgerald, Walter Huston, Louis Hayward, Roland Young, June Duprez
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Les autres adaptations au cinéma :
Dix petits indiens (And then there were none), film anglais de George Pollock (1965) avec Hugh O’Brian et Shirley Eaton.
Dix petits nègres de Peter Collinson (1974) co-production européenne avec Charles Aznavour, Stéphane Audran, Richard Attenborough, Oliver Reed, …
Desyat negrityat de Stanislav Govorukhin (1987) film soviétique
Ten little indians d’Alan Birkinshaw (1989), film britannique avec Donald Pleasence (Autre titre : Death of safari).

Pour relire la comptine : > version anglaise ou sa  traduction en français.