17 décembre 2009

Malec champion de tir (1921) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « The ‘High Sign’ »

The 'High Sign' Elle :
(pas vu)

Lui :
(Court-métrage de 21 minutes) Malec champion de tir est le premier court métrage que Buster Keaton réalisa en 1920 après avoir ouvert son propre studio à Hollywood. Mécontent du résultat, il le mit de côté et il fallut qu’il soit accidenté sur le tournage d’Electric House un an plus tard, et donc bloqué plusieurs mois, pour qu’il se décide à le sortir. En le voyant aujourd’hui, on se demande bien quelles pouvaient être ses réticences car aussi bien la base de l’histoire que son traitement sont excellents. Un homme qui se fait passer pour champion de tir se fait engager à la fois par une bande de malfrats pour tuer quelqu’un et par la victime pour se protéger de ces malfrats. The 'High Sign' Il y a beaucoup de bonnes trouvailles de gags avec, ce qui n’est pas coutume chez Buster Keaton, certains gags surréalistes (par exemple il dessine à la craie un crochet sur le mur pour pouvoir y accrocher son chapeau). Les malfrats forment une sorte de société secrète qu’il dépeint de façon très satirique (le titre High Sign fait référence au code qu’ils ont pour se reconnaître en eux). Mais le clou de l’ensemble reste la scène de la poursuite à l’intérieur d’une maison bourrée de mécanismes et passages secrets. Il n’y a là rien dont Buster Keaton put rougir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Bartine Burkett, Joe Roberts
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13 décembre 2009

Le Mécano de la « General » (1927) de Buster Keaton et Clyde Bruckman

Titre original : « The General »

Le mécano de la GeneralElle :
Note : 5 étoiles

Lui :
Buster Keaton a toujours aimé les trains. Il nous l’avait déjà montré dans Les lois de l’hospitalité, mais avec Le mécano de la « General », il va encore plus loin puisque, cette fois, une locomotive est au centre de tout le film. L’histoire est authentique : pendant la Guerre de Sécession, un commando d’espions nordistes s’empare d’un train en Georgie. Le conducteur, n’appréciant guère qu’on lui vole ainsi sa locomotive, part seul à sa poursuite. Très tôt dans le film, le rythme est particulièrement soutenu ; il ne faiblit à aucun moment par la suite. Les évènements sont nombreux et Keaton est particulièrement inventif pour mettre en place des situations amusantes tout en ne gommant nullement la tension dramatique qui est très forte. La situation s’inverse à mi-film et, loin de répéter, Keaton enrichit encore la poursuite. Le film est à la fois burlesque, dramatique, historique. La solidité de la mise en scène et la façon d’occuper l’espace sont remarquables, les scènes de bataille sont épiques. Toutes les situations et cascades ont été réalisées en grandeur réelle avec un vrai train, pas question pour Buster Keaton d’utiliser des miniatures, y compris dans la fameuse scène de l’écroulement du pont (1). Le film ne rencontra pas tout de suite le succès (2). Ce n’est qu’avec le recul que Le Mécano de la « General » est apparu comme étant bien le plus grand film de Buster Keaton.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Marion Mack, Glen Cavender, Jim Farley, Frederick Vroom
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(1) Cette scène est dite être la plus chère de tout le cinéma muet. Une seule prise était possible. Keaton utilisa plusieurs caméras. La locomotive est restée de longues années au fond d’une rivière de l’Oregon. Ses restes étaient même devenus une attraction touristique. Elle ne fut extirpée que pendant la seconde guerre mondiale pour récupérer le métal.
(2) Une célèbre critique de l’époque, du journal Motion Picture Classics, le décrit comme une comédie anodine (« a mild Civil War comedy »). Ce jugement est tout de même surprenant mais apparemment assez général.

Le Mécano de la General
Le Mecano de la General
Le Mécano de la General
Le Mécano de la General
Le Mécano de la General

Autre adaptation de la même histoire réelle :
L’infernale poursuite (The great locomotive chase) de Francis D. Lyon (1956), film d’aventures des Studios Walt Disney

12 décembre 2009

La voisine de Malec (1920) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « Neighbors »

La voisine de MalecElle :
(pas vu)

Lui :
(Court métrage de 18 minutes) Un jeune homme (Buster Keaton) et sa voisine s’aiment en secret de leurs parents qui se font la guerre. Ils doivent déployer des trésors d’ingéniosité pour pouvoir se voir et se parler. La voisine de Malec a été tourné alors que Buster Keaton avait depuis peu son studio à lui et donc une certaine autonomie. Il affine alors son style. Dès le début, avec la scène d’échanges de billets doux par un trou de la palissade, cela va très vite, les messages sont interceptés par les différents protagonistes de la querelle de voisinage et les situations burlesques s’enchaînent à bon rythme. Buster Keaton montre beaucoup d’inventivité dans l’humour et aussi des qualités acrobatiques hors pair. Il est même aidé par un tandem d’acrobates (Les Flying Escalantes) pour cette incroyable scène où ils marchent à trois entre les deux maisons, chacun étant debout sur les épaules de l’autre ! La voisine de Malec est très drôle d’un bout à l’autre, très bien construit et rythmé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Virginia Fox, Joe Roberts, Joe Keaton
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Remarque :
A l’époque de ses courts métrages, Buster Keaton a été surnommé par les distributeurs français tantôt Frigo (par Gaumont), tantôt Malec (par Superfilm).

9 décembre 2009

Le cirque (1928) de Charles Chaplin

Titre original : « The circus »

The CircusElle :
(pas vu)

Lui :
Quatrième long métrage de Charles Chaplin, Le Cirque a souvent été considéré comme mineur dans sa filmographie. Pourtant, au-delà de l’aspect purement comique, le film contient une réelle réflexion sur la comédie et l’art de faire rire : ce vagabond, qui se retrouve engagé dans un cirque, fait rire le public de manière involontaire. Quand il cherche vraiment à faire rire, ou quand il est triste, il n’y parvient pas. Après un prologue au rythme très enlevé, avec une belle course poursuite où Charlot se retrouve dans un labyrinthe de miroirs, le rythme devient plus calme et posé. Se déroulant presque intégralement en un lieu unique, Le Cirque est finalement un film très cohérent (1). Le tournage fut difficile et mouvementé (2). Il fut aussi périlleux car la scène où il est enfermé dans la cage du lion a été réalisée sans trucage et a nécessité de nombreuses prises. Sous son apparente simplicité, Le Cirque est un film très complet.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Merna Kennedy, Allen Garcia, Harry Crocker
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En 1970, Charlie Chaplin a ressorti Le Cirque avec sa musique originale et une chanson de générique, Swing Little Girl, qu’il chante lui-même à 80 ans (sur quelques images prises au milieu du film).

(1) Le remarquable documentaire anglais Unknown Chaplin (Chaplin inconnu) de Kevin Brownlow (1982) montre une longue scène que Chaplin n’a pas retenue. Effectivement, elle est dans un style très différent et montre Chaplin sortant en ville avec Merna Kennedy où ils rencontrent Rex, le rival. Il s’en suit quelques scènes amusantes notamment dans un café avec un duo de catcheurs frères jumeaux.
(2) Le tournage fut interrompu plusieurs fois à la suite d’incendies et surtout à cause de la demande de divorce de Lita Grey qui, poussée par sa famille et ses avocats, s’arrangea pour diffuser à la presse des détails sordides. Ce fut un lynchage médiatique sans précédent et les ligues puritaines firent interdire les films de Chaplin dans plusieurs états. Très affecté, Chaplin ne reprit le tournage qu’après plusieurs mois d’arrêt. Il avait pris des cheveux blancs et on dut lui teindre pour qu’ils soient ‘raccord’. D’autres auraient eu leur carrière brisée, mais pas Chaplin. La sortie du film The Circus un an plus tard fut un triomphe.

8 décembre 2009

La ruée vers l’or (1925) de Charles Chaplin

Titre original : « The Gold Rush »

La ruée vers l'orElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Après l’échec commercial de son second long métrage (L’Opinion Publique), Charles Chaplin revient plus près du style burlesque qui l’a fait connaître, cette fois dans le cadre de la ruée vers l’or en Alaska. Il renouera effectivement avec le succès, plusieurs scènes passant dans la légende avec, au premier rang, la célèbre danse des petits pains. S’il n’a pas, du moins en apparence, la profondeur de The Kid ou de certains de ses films ultérieurs, La Ruée vers l’Or traite de la solitude, du rejet et de la fragilité de la fortune. Dépassant la simple virtuosité de style, Chaplin parvient une fois de plus à mêler l’humour pur à la profonde mélancolie de son personnage. Le film ne semble pas avoir vieilli. S’il n’est probablement pas le plus grand film de Charles Chaplin, La Ruée vers l’Or reste un grand classique du cinéma qui se revoit toujours avec grand plaisir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Georgia Hale, Mack Swain
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Remarques :

1. Charles Chaplin ressortira La Ruée vers l’Or en 1942, composant une nouvelle musique et supprimant les intertitres pour commenter lui-même en voix off (dans la version française, c’est Henri Virlojeux). Ce commentaire est un peu trop présent par moments mais donne un rythme plus soutenu. Certaines scènes furent coupées, notamment au début du film et le baiser final ; Chaplin a également modifié une scène (le petit billet doux de Georgia est directement adressé à Charlot), probablement pour renforcer la sincérité du personnage de Georgia et être ainsi plus cohérent avec la fin. Longtemps, la version de 1942 a été en bien meilleur état que la version de 1925, dont les copies existantes étaient fort rares. Cette dernière a maintenant été restaurée et il est donc préférable de voir celle-ci.

2. Le tournage de La Ruée vers l’Or commença en extérieurs dans la Sierra Nevada où Chaplin fit construire à grand frais le village des prospecteurs et surtout tourna la fameuse scène époustouflante du tout début où l’on voit une file ininterrompue de prospecteurs gravir la montagne enneigée. Après plusieurs mois, du fait des nombreux problèmes techniques, le tournage dut être repris en studio. Hormis cette scène du tout début, Chaplin ne garda qu’une autre courte scène où il glisse sur une pente !

3. Chaplin changea aussi de personnage principal féminin. Alors qu’il avait commencé avec Lita Gray (qu’il épousa plus ou moins de force pendant le tournage car elle était enceinte), en studio, il reprit tout avec Georgia Hale.

4. La fameuse danse des petits pains est originellement un petit numéro de Fatty Arbuckle que l’on voit dans Rough House (1917) avec également Buster Keaton. Chaplin donne toutefois à ce numéro une tout autre dimension. La cabane en équilibre instable serait quant à elle présente dans un court métrage d’Harold Lloyd.

6 décembre 2009

Voyage au Paradis (1921) de Fred C. Newmeyer

Titre original : Never weaken

Never Weaken
(Court métrage de 29 minutes) Voyage au Paradis (Never Weaken) est le dernier court-métrage tourné par Harold Llyod ; après celui-ci, il ne tournera que des longs métrages. Il est intéressant car il préfigure Safety Last (1). Pourtant, la première partie de Never Weaken est très classique, tout à fait dans le style des comédies de Mack Sennett quelques années auparavant. Elle reste très amusante mais quand Harold Lloyd se retrouve malgré lui, yeux bandés, assis sur une chaise elle-même sur une poutrelle qui se dandine au bout d’un filin à vingt mètres du sol (2), Never Weaken le film prend une autre tournure. Harold Lloyd effectue alors un fabuleux numéro d’équilibriste sur les poutrelles d’un building en construction, une partie absolument terrifiante car les éléments auquel il se raccroche se dérobent toujours (3). C’est épouvantable! Never Weaken est l’un des courts métrages les plus saisissants d’Harold Lloyd.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Mildred Davis
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(1) Safety Last (Monte là-dessus !) est le film où Harold Lloyd est suspendu aux aiguilles d’une horloge en haut d’un building.
(2) Essayez donc un peu d’imaginer quel enchaînement d’évènements peut faire que l’on se retrouve dans une situation pareille…
Never Weaken(3) Pour bien apprécier ces scènes, il faut se rappeler qu’à l’époque les incrustations ne se faisaient pas. Certes, on pouvait jouer devant une toile peinte mais là on voit les voitures rouler en contrebas, les gens marcher : tout bouge! C’est cela qui était terrifiant et qui l’est toujours d’ailleurs. Pas de trucages possibles, l’arrière-plan est bien réel…
L’astuce était de jouer sur la perspective à un endroit de Los Angeles où une petite colline barrait une avenue. En plaçant de petites bâtisses sur ce monticule, on se trouvait au même niveau que les derniers étages des buildings de l’avenue. Donc, Harold Lloyd n’était pas à vingt mètres du sol. Il était tout de même assez haut pour se faire très mal (Buster Keaton qui a tourné au même endroit une scène de Les Trois Âges s’est retrouvé à l’hôpital après une chute). D’ailleurs, Harold Lloyd était doublé par un cascadeur dans certaines scènes. Le secret fut bien gardé et le cascadeur ne l’a révélé qu’après la mort d’Harold Lloyd.
L’autre solution, également employée ici, était de se placer au sommet d’un building existant, en construisant là aussi un élément de décor, une fausse façade par exemple.
Hill Street Tunnel
Ci-contre : Photo du Hill Street Tunnel à Los Angeles peu après qu’il fut percé au début du XXe siècle. La photo donne une bonne idée des possibilités offertes. Le tunnel n’existe plus aujourd’hui, la colline a été aplanie dans les années cinquante.

Harold Lloyd n’a finalement tourné que 5 films (sur plus de 200) où il joue avec le vertige des hauteurs :
Look out Below (1919), court métrage d’1 bobine
High and dizzy (1920), court métrage de 2 bobines
Never Weaken (1921), court métrage de 3 bobines
Safety Last! (1923), long métrage (avec la fameuse scène de l’horloge)
Feet First (1930), long métrage (parlant)
Et pourtant, on se souvient aujourd’hui d’Harold LLoyd en premier pour ces scènes. Elles ont beaucoup marqué les esprits.

3 décembre 2009

Fiancées en folie (1925) de Buster Keaton

Titre original : « Seven chances »

Seven ChancesLui :
Le jeune Jimmie Shannon apprend qu’il hérite d’une somme rondelette à la condition qu’il soit marié avant le soir de ses 27 ans, en l’occurence le jour même. Il ne lui reste donc que quelques heures pour trouver une femme qui accepte de l’épouser. La première partie de Fiancées en Folie est amusante mais sans être vraiment marquante ; la seconde partie, en revanche, est du meilleur Keaton, mêlant démesure et périlleuses acrobaties. Le film est célèbre pour l’image de la horde de femmes en robe de mariée lancées à la poursuite de Buster Keaton. L’acteur/réalisateur va encore plus loin dans l’impression de masse humaine que dans Cops, son court métrage de 1922 où il était poursuivi par des centaines de policiers. Alors que les mariées occupent déjà tout l’écran et que l’on est abasourdi par la quantité, une vague supplémentaire entre par un côté de l’écran, puis une autre, c’est un raz de marée qui dévaste tout sur son passage! Il s’ensuit une folle course-poursuite où Keaton montre une fois de plus ses talents acrobatiques et ses capacités sportives, car il court vite ! Une autre scène célèbre (et impressionnante) est celle où il dévale une pente poursuivi par d’énormes rochers. Pendant longtemps, Fiancées en Folies a été considéré parmi les films plus mineurs de Keaton. Il a été vraiment redécouvert dans les années soixante.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, T. Roy Barnes, Snitz Edwards, Ruth Dwyer
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Remarques :
1. La scène des rochers n’était pas prévue. Keaton l’a rajoutée après avoir vu la réaction d’un public de test à un premier montage. Les rochers ont beau être en papier-maché, Keaton eut tout de même des marques sur tout le corps pendant plusieurs mois car, comme on le voit à l’écran, il ne parvient pas toujours à les éviter.
2. Dans la scène où il s’abrite sous un rocher pour laisser passer les autres rochers au dessus de lui, on le voit à un moment faire un signe de la main sur son cœur pour montrer qu’il a eu peur. C’est étonnant de sa part, lui qui fait toujours attention à ne montrer aucune émotion. Il a du vraiment avoir peur.
3. Fiancées en folie comportait une scène en Technicolor bichrome au tout début (2 minutes env.) Le procédé utilisé était d’avoir deux négatifs superposés, l’un en vert, l’autre en rouge. Il nous est possible de voir ce passage en couleurs depuis peu, sur les versions DVD notamment. Hélas, le vert a presque totalement disparu et il est difficile d’imaginer ce que cela pouvait donner à l’époque.
4. La standardiste du Country Club est la toute jeune Jean Arthur. Celle qui allait devenir une star faisait alors ses débuts dans des tous petits rôles. La femme en voiture à laquelle Keaton tente de faire une déclaration en roulant à côté d’elle est Constance Talmadge (très grande star du muet et belle-soeur de Keaton).
5. La scène ou Keaton suit une jeune femme et s’enfuit quand elle se retourne car il voit qu’elle est noire peut nous choquer aujourd’hui par son côté raciste mais il faut garder à l’esprit qu’il n’aurait pas pu l’épouser de toutes façons : le mariage inter-racial était alors illégal (ce n’est qu’en 1948 que les lois ségrégationnistes seront abrogées).

1 décembre 2009

Charlot et le masque de fer (1921) de Charles Chaplin

Titre original : « The idle class »

Charlot et le masque de ferLui :
(Court métrage de 32 mn) Dans The Idle Class (littéralement « La classe oisive »), Charles Chaplin joue sur le décalage entre riches et pauvres pour mieux le mettre en évidence. Il interprète deux rôles : d’une part l’habituel Charlot le vagabond et d’autre part un homme riche, distrait, porté sur la boisson. Le premier est le sosie de l’autre et, bien entendu, des quiproquos sont à prévoir… Tourné peu après la sortie de The Kid, son premier long métrage, The Idle Class fait partie des derniers courts métrages de Chaplin. Charlot et le masque de ferSi certains côtés peuvent paraître trop classiques ou habituels, il est néanmoins très bien construit, en grande partie grâce à l’astuce du masque de fer qui permet de faire se rencontrer les sosies. Il comporte aussi certains excellents gags, entre autres le pantalon, le shaker (superbe gag…!), le dormeur sur le terrain de golf. La seconde partie dans la soirée costumée a moins de surprises à nous offrir mais l’ensemble reste de bon niveau et surtout très amusant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Mack Swain, Henry Bergman
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29 novembre 2009

La croisière du Navigator (1924) de Buster Keaton et Donald Crisp

Titre original : « The Navigator »

La Croisière du NavigatorElle :
(pas vu)

Lui :
A la suite d’un concours de circonstances (un peu tiré par les cheveux tout de même), un riche héritier et une jeune femme tout aussi aisée se retrouvent seuls sur un immense bateau à la dérive. Ils vont devoir se débrouiller par eux-mêmes et s’organiser pour survivre. Ils finissent par s’échouer près d’une île peuplée de cannibales passablement inhospitaliers. La Croisière du Navigator est tout empreint de ce comique mélancolique si particulier à Buster Keaton. Il fait montre de trésors d’inventivité pour ses gags dans ce milieu somme toute assez réduit, il joue avec les structures, les appareillages pour créer des situations. The Navigator Parmi les scènes les plus remarquables, on notera le petit déjeuner, les scènes sous-marines, la célèbre scène des jumelles (photo ci-contre) mais la plus belle est certainement celle où toutes les portes des cabines s’ouvrent et ferment en même temps au gré du roulis : elle est superbe, onirique et angoissante. La Croisière du Navigator fut le plus gros succès commercial de Buster Keaton. Il n’a pas pris une ride aujourd’hui.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Kathryn McGuire
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Remarques :
The NavigatorThe Navigator 1. Le bateau est un vrai navire, le Buford, qui était sur le point d’être détruit. Apprenant qu’il était possible de le louer, Buster Keaton eut l’idée de faire un film sur ce bateau. Le Buford est tristement célèbre pour avoir été utilisé dans l’expulsion de 250 résidents étrangers lors de première paranoïa anticommuniste américaine en 1919 (« la peur rouge »).
2. Les scènes sous-marines de La Croisière du Navigator furent très délicates à réaliser, un  exploit à cette époque. Après plusieurs essais infructueux (dont la création d’une énorme réservoir en studio qui explosa sous la pression de l’eau), Keaton tourna ces scènes dans le Lac Tahoe où clarté et luminosité étaient suffisantes mais, la température de l’eau, très basse.

23 novembre 2009

Faut pas s’en faire (1923) de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor

Titre original : « Why worry? »
Autre titre français (Belgique) : « Pourquoi s’en faire? »

Why Worry?Elle :
(pas vu)

Lui :
Un jeune millionnaire hypocondriaque part avec son infirmière et son valet en Amérique du Sud pour y trouver le calme. Ils ignorent qu’une révolution est sur le point d’y éclater. Dans Faut pas s’en faire (Why worry ?), Harold Lloyd n’hésite pas à interpréter un personnage assez peu avenant au premier abord mais qui gagne rapidement notre sympathie par ses côtés lunaires : le monde peut s’écrouler autour de lui, tant qu’il a ses petites pilules à prendre, tout va bien. Et le monde n’est pas loin de s’écrouler puisqu’il va devoir affronter un comploteur particulièrement fourbe et des hordes de soldats révolutionnaires survoltés (on ne sait toutefois pas très bien qui se bat et contre qui). Pour ce faire, il parvient à mettre de son côté un sacré colosse, interprété par l’impressionnant John Aasen : 2m67 et 250 kilos!  Pourquoi s'en faire? Le personnage joué par Harold Lloyd utilise avec beaucoup de flegme à la fois la force de son nouveau compagnon et aussi sa propre inventivité pour mettre ses adversaires en déroute. Il y a beaucoup de bonnes trouvailles. Le rythme s’accélère tout au long du film et les quinze ou vingt dernières minutes sont les plus trépidantes et aussi les plus hilarantes. Faut pas s’en faire (Why worry ?) est aussi le premier film où apparaît Jobyna Ralston en partenaire d’Harold Lloyd, Mildred Davis ayant arrêté sa carrière pour devenir Mme Lloyd…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Jobyna Ralston, John Aasen, Jim Mason
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