12 décembre 2009

La voisine de Malec (1920) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « Neighbors »

La voisine de MalecElle :
(pas vu)

Lui :
(Court métrage de 18 minutes) Un jeune homme (Buster Keaton) et sa voisine s’aiment en secret de leurs parents qui se font la guerre. Ils doivent déployer des trésors d’ingéniosité pour pouvoir se voir et se parler. La voisine de Malec a été tourné alors que Buster Keaton avait depuis peu son studio à lui et donc une certaine autonomie. Il affine alors son style. Dès le début, avec la scène d’échanges de billets doux par un trou de la palissade, cela va très vite, les messages sont interceptés par les différents protagonistes de la querelle de voisinage et les situations burlesques s’enchaînent à bon rythme. Buster Keaton montre beaucoup d’inventivité dans l’humour et aussi des qualités acrobatiques hors pair. Il est même aidé par un tandem d’acrobates (Les Flying Escalantes) pour cette incroyable scène où ils marchent à trois entre les deux maisons, chacun étant debout sur les épaules de l’autre ! La voisine de Malec est très drôle d’un bout à l’autre, très bien construit et rythmé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Virginia Fox, Joe Roberts, Joe Keaton
Voir la fiche du film et la filmographie de Buster Keaton sur le site imdb.com.

Remarque :
A l’époque de ses courts métrages, Buster Keaton a été surnommé par les distributeurs français tantôt Frigo (par Gaumont), tantôt Malec (par Superfilm).

3 décembre 2009

Fiancées en folie (1925) de Buster Keaton

Titre original : « Seven chances »

Seven ChancesLui :
Le jeune Jimmie Shannon apprend qu’il hérite d’une somme rondelette à la condition qu’il soit marié avant le soir de ses 27 ans, en l’occurence le jour même. Il ne lui reste donc que quelques heures pour trouver une femme qui accepte de l’épouser. La première partie de Fiancées en Folie est amusante mais sans être vraiment marquante ; la seconde partie, en revanche, est du meilleur Keaton, mêlant démesure et périlleuses acrobaties. Le film est célèbre pour l’image de la horde de femmes en robe de mariée lancées à la poursuite de Buster Keaton. L’acteur/réalisateur va encore plus loin dans l’impression de masse humaine que dans Cops, son court métrage de 1922 où il était poursuivi par des centaines de policiers. Alors que les mariées occupent déjà tout l’écran et que l’on est abasourdi par la quantité, une vague supplémentaire entre par un côté de l’écran, puis une autre, c’est un raz de marée qui dévaste tout sur son passage! Il s’ensuit une folle course-poursuite où Keaton montre une fois de plus ses talents acrobatiques et ses capacités sportives, car il court vite ! Une autre scène célèbre (et impressionnante) est celle où il dévale une pente poursuivi par d’énormes rochers. Pendant longtemps, Fiancées en Folies a été considéré parmi les films plus mineurs de Keaton. Il a été vraiment redécouvert dans les années soixante.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, T. Roy Barnes, Snitz Edwards, Ruth Dwyer
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Remarques :
1. La scène des rochers n’était pas prévue. Keaton l’a rajoutée après avoir vu la réaction d’un public de test à un premier montage. Les rochers ont beau être en papier-maché, Keaton eut tout de même des marques sur tout le corps pendant plusieurs mois car, comme on le voit à l’écran, il ne parvient pas toujours à les éviter.
2. Dans la scène où il s’abrite sous un rocher pour laisser passer les autres rochers au dessus de lui, on le voit à un moment faire un signe de la main sur son cœur pour montrer qu’il a eu peur. C’est étonnant de sa part, lui qui fait toujours attention à ne montrer aucune émotion. Il a du vraiment avoir peur.
3. Fiancées en folie comportait une scène en Technicolor bichrome au tout début (2 minutes env.) Le procédé utilisé était d’avoir deux négatifs superposés, l’un en vert, l’autre en rouge. Il nous est possible de voir ce passage en couleurs depuis peu, sur les versions DVD notamment. Hélas, le vert a presque totalement disparu et il est difficile d’imaginer ce que cela pouvait donner à l’époque.
4. La standardiste du Country Club est la toute jeune Jean Arthur. Celle qui allait devenir une star faisait alors ses débuts dans des tous petits rôles. La femme en voiture à laquelle Keaton tente de faire une déclaration en roulant à côté d’elle est Constance Talmadge (très grande star du muet et belle-soeur de Keaton).
5. La scène ou Keaton suit une jeune femme et s’enfuit quand elle se retourne car il voit qu’elle est noire peut nous choquer aujourd’hui par son côté raciste mais il faut garder à l’esprit qu’il n’aurait pas pu l’épouser de toutes façons : le mariage inter-racial était alors illégal (ce n’est qu’en 1948 que les lois ségrégationnistes seront abrogées).

29 novembre 2009

La croisière du Navigator (1924) de Buster Keaton et Donald Crisp

Titre original : « The Navigator »

La Croisière du NavigatorElle :
(pas vu)

Lui :
A la suite d’un concours de circonstances (un peu tiré par les cheveux tout de même), un riche héritier et une jeune femme tout aussi aisée se retrouvent seuls sur un immense bateau à la dérive. Ils vont devoir se débrouiller par eux-mêmes et s’organiser pour survivre. Ils finissent par s’échouer près d’une île peuplée de cannibales passablement inhospitaliers. La Croisière du Navigator est tout empreint de ce comique mélancolique si particulier à Buster Keaton. Il fait montre de trésors d’inventivité pour ses gags dans ce milieu somme toute assez réduit, il joue avec les structures, les appareillages pour créer des situations. The Navigator Parmi les scènes les plus remarquables, on notera le petit déjeuner, les scènes sous-marines, la célèbre scène des jumelles (photo ci-contre) mais la plus belle est certainement celle où toutes les portes des cabines s’ouvrent et ferment en même temps au gré du roulis : elle est superbe, onirique et angoissante. La Croisière du Navigator fut le plus gros succès commercial de Buster Keaton. Il n’a pas pris une ride aujourd’hui.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Kathryn McGuire
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Remarques :
The NavigatorThe Navigator 1. Le bateau est un vrai navire, le Buford, qui était sur le point d’être détruit. Apprenant qu’il était possible de le louer, Buster Keaton eut l’idée de faire un film sur ce bateau. Le Buford est tristement célèbre pour avoir été utilisé dans l’expulsion de 250 résidents étrangers lors de première paranoïa anticommuniste américaine en 1919 (« la peur rouge »).
2. Les scènes sous-marines de La Croisière du Navigator furent très délicates à réaliser, un  exploit à cette époque. Après plusieurs essais infructueux (dont la création d’une énorme réservoir en studio qui explosa sous la pression de l’eau), Keaton tourna ces scènes dans le Lac Tahoe où clarté et luminosité étaient suffisantes mais, la température de l’eau, très basse.

22 novembre 2009

Sherlock Jr. (1924) de Buster Keaton

Sherlock Jr.Elle :
(pas revu)

Lui :
Sherlock Jr. est un moyen métrage de 45 mn seulement et c’est cette brièveté qui l’a tenu à l’écart des listes des meilleurs films. Sherlock Jr. est pourtant d’une inventivité de tout premier ordre. Un projectionniste de cinéma qui rêve d’être détective va vivre en rêve des aventures glorieuses dérivées de sa vie réelle qu’il juge trop terne. Buster Keaton trouve un moyen très ingénieux pour mettre cela en scène : son personnage de projectionniste va « traverser » l’écran pour pénétrer dans l’univers du film qu’il projette (on voit où Woody Allen a puisé son inspiration pour La rose pourpre du Caire ). Au passage, il joue avec le télescopage des univers ; n’étant pas encore parfaitement intégré à son nouvel univers, son personnage subit les changements de scènes : alors qu’il s’assoit sur une chaise par exemple, le plan change et il s’assoit dans le vide. Keaton s’amuse ainsi avec la distanciation du cinéma et nous montre en même temps sa dextérité dans les trucages car les raccords sont parfaits (1). Bien entendu, Sherlock Jr a aussi quelques prouesses en terme de cascade : être assis sur le guidon d’une moto lancée à haute vitesse sans pilote n’est pas exempt de dangers (2). Surréaliste et merveilleux, riche en rebondissements, enlevé à un rythme trépidant, Sherlock Jr. est bien l’un des films comiques les plus remarquables.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Kathryn McGuire, Joe Keaton, Erwin Connelly, Ward Crane
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(1) On retrouve plusieurs effets en cours de film dont la fameuse scène où il passe à travers le corps d’une vendeuse de fleurs pour disparaître. Il faut garder à l’esprit que ce genre de scène était tourné en une seule prise sans traficotage ou retouche d’image comme on le fait aujourd’hui aisément. Il fallait donc concevoir tout un appareillage pour créer l’illusion. Ici le personnage est en réalité couché suspendu à un panneau pivotant. Keaton passe en réalité à travers la palissade préalablement découpée et le personnage est redressé aussitôt pour qu’il puisse s’éloigner de la palissade comme si de rien n’était… La scène de la robe dans le cerceau est aussi réalisée sans trucages. Pour la scène du billard, Keaton s’est très longuement entraîné…
(2) Keaton a déclaré que la scène était très dangereuse car la moto n’avait pas de frein! Keaton fut plusieurs fois projeté en avant lors de chocs. De plus, dans la scène où il tombe du train et reçoit une tonne d’eau sur la tête, Buster Keaton s’est presque brisé la nuque. Il a fallu près de dix ans à ses docteurs pour trouver qu’il en avait gardé une lésion qui lui occasionnait de forts maux de tête et que l’accident aurait pu être fatal.

Remarque :
Sherlock Jr. était vu ici avec une musique du Club Foot Orchestra’s de 1993, illustration sonore très riche et colorée mais qui a le gros défaut d’être trop présente, d’appuyer trop fortement les effets visuels et les gags. Si cela est possible, il est préférable de couper la musique ou du moins de baisser le volume sonore.

16 novembre 2009

Frigo à l’Electric Hotel (1922) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : The Electric House

The Electric HouseElle :
(pas vu)

Lui :
(Court métrage de 23 mn) Un jeune ingénieur a pour tâche de mettre l’électricité dans une maison. Il va en fait beaucoup plus loin car il place de multiples appareillages et gadgets : un escalier mécanique, un petit train pour apporter les assiettes à table, une machine qui lave la vaisselle (!) et beaucoup d’autres. Bien entendu, tout cela va finir par se dérégler… Ce qui est assez remarquable dans The Electric House, c’est la quantité d’inventions, d’automates divers. L’ensemble est bien entendu très amusant mais le tournage fut aussi dangereux (1). Un des meilleurs courts métrages de Keaton
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Joe Roberts, Virginia Fox
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The Electric House (1) À la suite d’un mauvais fonctionnement, l’escalator projeta Buster Keaton qui fit une chute de presque quatre mètres. Il se cassa une jambe et dut arrêter tout tournage. Quand il fut remis sur pied, quatre mois plus tard, il ne se remit pas tout de suite sur The Electric House, il tournât plusieurs courts-métrages avant de reconstruire les décors pour le reprendre pratiquement en entier. La scène où il se casse la jambe est présente dans le film.

Remarque :
Pour comprendre le titre, il faut savoir que Buster Keaton avait été à l’époque surnommé par les distributeurs français à la fois Frigo (par Gaumont) et Malec (par Superfilm).

16 novembre 2009

Les Lois de l’hospitalité (1923) de Buster Keaton et Jack Blystone

Titre original : Our hospitality

Our Hospitality Les lois de l’hospitalité est le second long métrage de Buster Keaton. Profitant d’une certaine vogue pour ce type d’histoires, il prend pour base une querelle entre deux familles qui eut lieu au siècle précédent et qui fit plusieurs morts. D’une histoire à priori tragique, il va faire un grand film comique Our Hospitality où il interprète un jeune homme qui revient dans son village natal et qui va être pourchassé par les membres d’une famille rivale. Après un court prologue, l’humour est constamment présent par petites touches. Passionné par les trains, Buster Keaton a reconstitué un trajet en train de 1830. Si beaucoup d’éléments sont assez farfelus (l’humour joue beaucoup avec les rails), la réplique de la locomotive et des wagons est quant à elle minutieuse (1). Le voyage est en tout cas pittoresque… L’autre moment fort du film est la scène dans les rapides où Buster Keaton prit (comme toujours) des risques insensés (2). Les lois de l'hospitalité Le résultat est, il est vrai, franchement spectaculaire. Natalie Talmadge était alors la femme de Keaton, le bébé du début du film est le leur et le mécanicien de la locomotive est Jo Keaton, le père de Buster. L’ensemble est à la fois amusant, charmant, bucolique, époustouflant. Les lois de l’hospitalité est indéniablement à ranger parmi les tous meilleurs films de « l’homme qui ne rit jamais ».
Note : 5 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Natalie Talmadge, Joe Roberts, Ralph Bushman, Craig Ward
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La locomotive Rocket de Stephenson(1) La locomotive est une réplique de la première locomotive anglaise, la « Rocket ». Keaton a choisi cette locomotive anglaise plutôt qu’une américaine à cause de sa forme très pittoresque. A noter aussi que la réplique de la draisienne (vélo sans pédale), que Keaton utilise au début du film, était si parfaite qu’elle fut ensuite exposée au musée Smithsonian.
(2) Certaines scènes ont été tournées en décors réels. Dans la scène où Buster Keaton est emporté par les rapides, un accident de tournage faillit lui coûter la vie. Le filin de sécurité s’est rompu et il a alors réellement été emporté par les flots. Il n’a du son salut qu’à des branches auxquelles il put s’accrocher plus loin. Le tournage fut arrêté plusieurs mois, le temps qu’il se remette de ses nombreuses contusions et blessures contre les cailloux. La scène a été gardée, elle est présente dans le film.
Plus tard, en studios, il perdit connaissance lors de la scène où il est suspendu à une corde au sommet de la cascade. Il fallu une intervention pour lui vider les poumons qui étaient plein d’eau.

5 novembre 2009

Les trois âges (1923) de Buster Keaton

Titre original : Three ages

Three Ages

Lui :
Après avoir réalisé presque vingt courts-métrages, Buster Keaton tourne enfin son premier long métrage : Les trois âges (1). Il s’inspire de la structure d’Intolérance de Griffith (2), c’est-à-dire un film où l’on suit la même histoire à trois époques différentes : l’âge de pierre, la Rome Antique et les temps actuels. Dans chacune de ces trois époques, un jeune amoureux tente de gagner la main d’une belle ingénue mais il est en compétition avec un homme qui a bien plus d’atouts que lui. Si la belle paraît plutôt empruntée à l’écran (3), Wallace Beery est parfait en concurrent quelque peu félon et bien entendu Buster Keaton déploie des trésors d’ingéniosité pour parvenir à ses fins, n’hésitant pas à accomplir des cascades périlleuses (4). Les gags s’enchaînent de façon constante, jouant beaucoup sur les anachronismes (l’homme préhistorique joue au golf, il neige à Rome pour la course de chars, …) Les Trois Ages remporta un grand succès et cela ne paraît guère étonnant quand on le visionne presque un siècle plus tard.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Wallace Beery, Margaret Leahy, Lillian Lawrence, Joe Roberts
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(1) Si le cinéma à ses débuts a fait une grande place au comique (à commencer par le premier film joué de toute l’histoire du cinéma : L’arroseur arrosé), le genre est resté cantonné au format court et moyen métrage (moins de 25 minutes soit 2 bobines) pendant plus de deux décennies. Il faut attendre le tout début des années vingt pour voir les premiers longs métrages de Charlie Chaplin, Harold Lloyd et Buster Keaton.
(2) Buster Keaton a déclaré par la suite que cette structure en trois époques permettait de sortir le film en trois courts-métrages si le long métrage n’avait pas marché. Il est difficile de savoir si cette affirmation est sérieuse ou pas. Le DVD de MK2 montre les séquences mises bout à bout : il en ressort que seule la partie moderne aurait été suffisamment longue et étoffée pour faire un court-métrage.
(3) L’actrice Margaret Leahy était une couturière anglaise qui gagna un concours organisé par les sœurs Talmadge (Norma et Constance) pour trouver une nouvelle actrice de premier plan. Hélas, une fois arrivée à Hollywood, il fut évident qu’elle était incapable de jouer et le réalisateur Franck Lloyd refusa de tourner avec elle. Joseph Schenck, co-producteur, l’imposa alors à Buster Keaton qui ne put refuser. Les trois âges fut le seul film où tourna Margaret Leahy… (Pour tout comprendre, il faut aussi savoir que Buster Keaton avait épousé en 1921 la troisième sœur Talmadge, Natalie, et que le mari de Norma Talmadge était alors… Joseph Schenck. Une histoire de famille donc.)
(4) La scène où Keaton saute d’un immeuble à l’autre qu’il manque de peu n’était pas prévue ainsi : Keaton se fit assez mal en tombant et mit trois jours à se remettre. Il décida de garder la prise et la compléta par une spectaculaire chute le long de l’immeuble, l’une des plus belles chutes du cinéma. A noter que la scène fut tournée à peu près au même endroit que la fameuse scène où Harold Lloyd se suspend aux aiguilles d’une horloge (Safety last), un endroit de Los Angeles où une petite colline permettait de créer un étonnant effet de perspective.
Hill Street Tunnel
Ci-contre : Photo du Hill Street Tunnel à Los Angeles peu après qu’il fut percé au début du XXe siècle. La photo donne une bonne idée des possibilités offertes. Le tunnel n’existe plus aujourd’hui, la colline a été aplanie dans les années cinquante.

30 janvier 2008

La maison démontable (1920) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « One week »

La maison démontableLui :
(Court métrage de 19 mn) Après avoir joué les seconds rôles des films de Fatty Arbuckle, Buster Keaton va se mettre lui-même en scène dans une vingtaine de courts-métrages de 1920 à 1923, avant de réaliser des long-métrages. One Week (La Maison Démontable) est le premier d’entre eux et aussi le plus célèbre avec Cops (Les flics). Jeune marié, Buster Keaton a reçu en cadeau une maison en kit. La maison démontable Un amoureux éconduit va inverser des numéros sur les caisses ce qui lui donnera une maison… surréaliste. Keaton joue avec l’humour absurde, parvenant toujours à se renouveler, créant de multiples situations différentes à partir de cette maison si peu orthodoxe. A peine passé derrière la caméra, Keaton montre déjà toute sa maestria avec une forme très aboutie et un humour très sûr.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Sybil Seely
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30 janvier 2008

Les flics (1922) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « Cops »
Autre titre français : « Frigo déménageur »

Les flicsElle :
(pas vu)

Lui :
(Court métrage de 18 mn) Avec One Week (La Maison Démontable), c’est le plus célèbre des courts métrages réalisés par Buster Keaton entre 1920 et 1923. Se retrouvant à la suite d’un quiproquo à conduire une charrette de déménagement, Keaton va déclencher un petit cataclysme lors du défilé annuel de la police. Il s’ensuit une course-poursuite totalement délirante : ce sont des centaines de policiers qui lui courent après, créant des vagues humaines qui s’agitent en tous sens. Cet humour par la démesure a incontestablement marqué le cinéma burlesque. Et au milieu de cette folie, Keaton campe admirablement ce personnage qui fait face à toutes les situations avec calme et sûreté. Remarquable.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Joe Roberts
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Note : L’autre titre français « Frigo déménageur » utilise le surnom donné au personnage de Buster Keaton par les distributeurs français et européens de l’époque : en France, ce fut surtout « Malec » mais aussi « Frigo » (sans doute une variante du nom « Fregoli » donné par les distributeurs italiens) et plus récemment simplement « Buster ».

30 janvier 2008

Malec chez les Indiens (1922) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « Paleface »

Malec chez les indiensLui :
(Court métrage de 20 mn) Alors qu’un petit village indien est sur le sentier de la guerre contre une compagnie pétrolière qui leur a extorqué leurs terres, Buster Keaton arrive innocemment avec son filet à papillons… Il s’en suit toute une série de situations très différentes, Keaton parvenant une fois de plus à créer une suite d’enchaînements burlesques et de retournements de situation. Quelle richesse ! De plus, Malec chez les Indiens est incontestablement un plaidoyer pour le respect des Indiens tout en utilisant largement les images d’Epinal caricaturales sur eux. C’est du Keaton de très haut niveau, du même niveau à mon avis que One Week ou Cops.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Joe Roberts
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Remarque : « Malec » était le nom donné par les distributeurs français de l’époque au personnage joué par Buster Keaton. On peut aussi trouver ce film parfois sous le nom « Buster chez les indiens« .

Détail : Difficile de ne pas remarquer la grosse svastika bien en évidence sur le plaid indien avec lequel Buster Keaton se camoufle. En 1922, les national-socialistes utilisaient déjà la croix gammée comme emblème depuis plusieurs années (leur drapeau fut créé en 1920) mais il est peu probable (comme je l’avais d’abord cru) que Keaton désirait discréditer cette nouvelle utilisation d’un symbole très ancien. D’après Wikipédia : « C’est un symbole que l’on retrouve en Europe (y compris dans l’art chrétien), en Afrique, en Océanie, aux Amériques (Amérique précolombienne chez les Mayas et amérindiens Navajos et Kunas) et en Asie jusqu’en Extrême-Orient. »