Titre original : « The adventures of Dollie »
Lui :
(muet, 12 mn) S’agissant du premier film tourné par D.W. Griffith, The adventures of Dollie est en soi assez émouvant : il nous fait en quelque sorte assister à la naissance du premier grand cinéaste américain… L’histoire est assez élaborée : par une journée ensoleillée au bord de l’eau, un père et une mère de famille jouent avec leur toute jeune fille. Celle-ci se fait enlever par un brigand de passage. La fillette est enfermée dans un tonneau qui tombe dans une rivière et finit par être retrouvé. L’ensemble est bien entendu assez primitif, la caméra n’étant pas toujours parfaitement centrée sur l’action, mais le film repose sur un montage plutôt élaboré pour un très bon déroulement du scénario. On remarque déjà la présence d’éléments qui reviendront dans les oeuvres ultérieures de Griffith, notamment le thème de la cellule familiale qui doit faire face aux dangers extérieurs et (hélas) une pointe de racisme social ici assez évidente. Le film distille une certaine authenticité, sans ce jeu excessif d’acteur qui caractérisait la plupart des films à cette époque. Le film était considéré comme perdu avant d’être retrouvé dans les années cinquante. Les intertitres ont toutefois disparus (c’est une copie pour archive sur support papier qui a été retrouvée) sans que cela gêne à la compréhension…
Note :
Acteurs: Arthur V. Johnson, Linda Arvidson, Gladys Egan, Charles Inslee
Voir la fiche du film et la filmographie de David W. Griffith sur le site IMDB.
Voir les autres films de David W. Griffith chroniqués sur ce blog…
Remarque :
D.W. Griffith tournera près de 500 films courts entre 1908 et 1913, soit une centaine par an!
On retrouvera dans un certain nombre d’entre eux les acteurs jouant ici le père, la mère et la fillette.
Pour info, ce film a été numérisé cette année par « Film Preservation Society », situé à Los Angeles.
J’ai vu cette copie à la Cinémathèque belge. Elle est correcte, mais un peu pâle et terne. Cela ne vaut pas du 35mm. Néanmoins largement suffisant pour un écran domestique.
Il y avait au même programme trois autres Griffith également récemment numérisés, et pâles et ternes :
– « The Cord of Life » (1909) vaut surtout par un climax avec suspense et course-poursuite, comme dans la plupart des films américains depuis.
– « A Child’s Impulse » (1910), le meilleur des quatre, a pour thème l’amour, la jalousie et la rupture. Avec une opposition qui deviendra classique entre la campagne et la ville associée à la perversion. En dépit de gesticulations plaintives théâtrales, le film est précurseur notamment des chefs-d’œuvre « The Lure of Crooning Water » (1920) d’Arthur Rooke et, bien sûr « L’aurore » (1927) de Murnau.
– « The Cry for Help » (1912). Celui-ci a bénéficié d’une importante restauration numérique, encore imparfaite.
L’un des Griffith les moins intéressants. L’exposition est inutilement longue et quand ça commence vraiment, le spectateur est sorti du film, pense à autre chose. C’est relativement raté.