Elle :
Formidable documentaire sur Bob Dylan dont on découvre avec émotion la vie et les facettes du personnage. C’est avec des documents d’archives rares et extraordinaires que Martin Scorsese raconte l’enfance du chanteur et les cinq années de sa carrière musicale qui s’arrêtera en 1966 pour un long moment à cause d’un grave accident de moto. Ce parcours est ponctué de passages d’une interview récente de Dylan qui se livre comme il ne l’a jamais fait. C’est absolument incroyable. Scorsese a l’intelligence de mettre en parallèle la fulgurante ascension de Dylan avec le background historique (restes du mac-carthisme, discrimination des noirs, guerre du Vietnam, désir de révolte contre les injustices et le puritanisme au sein de la jeunesse, bouleversement artistique). On découvre le Dylan qui puise son inspiration chez Woodie Guthrie et Pete Seeger, le Dylan engagé aux côtés de Joan Baez dans les protests songs et enfin Dylan le rebelle qui refuse de prendre la tête de la contestation de la gauche américaine. C’est à partir de ce moment qu’il bifurque, crée son groupe de rock électrique qui fera hurler de rage les puristes du folk. Il refuse les étiquettes et le rôle qu’on veut lui faire jouer. Le superbe répertoire de Dylan accompagne cette plongée très émouvante dans l’Amérique des années 60.
Note :
Lui :
Ce documentaire signé Martin Scorcese est assez fabuleux, Bob Dylan s’y livre beaucoup plus qu’il ne le fait dans son autobiographie (qui m’avait un peu laissé sur ma faim). Les documents visuels sont nombreux, notamment sur la scène folk de Greenwich Village de 1960 et le parcours de Dylan est bien suivi, décrit ici sans ellipse… Beaucoup de petits interviews aussi, passionnants et même parfois amusants (entendre par exemple Alan Kooper raconter benoîtement son intervention à l’orgue sur « Like a rolling stone » est assez savoureux). L’ensemble se regarde avec beaucoup de plaisir et d’intérêt. Ce documentaire nous montre Dylan comme on ne l’avait vu. J’espère qu’il y aura une suite…
Note :
Acteurs: Bob Dylan
Voir la fiche du film et la filmographie de Martin Scorsese sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Martin Scorsese chroniqués sur ce blog…
A fond de votre avis(voir le blog de la Comtesse).Scorsese est vraiment un fondu de cinéma,de musique,d’histoire du cinéma et d’histoire de la musique.
Bob Dylan est l’un des plus grands artistes du XXème siècle et continue de nous régaler en ce début de XXIème. Qu’il s’agisse de sa musique ou de ses textes, il restera une icône à tout jamais. Des Beatles à Hendrix en passant par U2, presque tous revendiquent avoir été influencés par le zim. Et lorsque Scorsese, un autre grand, du cinéma cette fois ci, s’attaque au mythe Dylan, cela donne un grand documentaire.
A voir ! C’est long, mais c’est si bon que les 3 heures passent sans que l’on s’en rende compte
Pris beaucoup de plaisir à retrouver sur Arte en v.o. intelligemment sous-titrée, ce personnage marquant, surtout celui du début, avec sa diction nasillarde, inspirée des Noirs, comme crachée à la face du monde ébahi… et ce malgré la durée de 3h30 ! On retrouve avec plaisir sur le coin droit de l’écran, cet inétiquetable mûri, apaisé, pas si abîmé que cela (un peu la fraîcheur des Stones, à croire que la création entretienne le côté jeune homme dans le sexagénaire qui a bourlingué ?… ) sans doute moins sous pression aussi. Etait-il timide, jeune, dans les faits ?… Nul doute que les années folk dylanesques, la plupart des textes en faveur des minorités qui souffrent, rencontrent encore un écho en 2008 pour qui prend la peine de les décortiquer ! Personnellement, je trouve que la carrière musicale de ce troubadour des temps modernes ne s’est pas arrêtée là où Scorsese la situe. Il reste des pépites venues après, de francs succès comme « I want you » sont passés sous silence, ou le fameux « Hurricane », entre autres… Il serait judicieux qu’un autre talent (Bob lui-même, Joan Baez ou quelqu’un d’autre de l’entourage immédiat, ou alors Eastwood ?…) s’empare du sujet et étoffe les années suivantes…
Même encore il nous régales en 2009 avec ce formidable ambum « together trought life » mélange sompteux de son et d’instrumentation melant l’ancien et l’actuel. Avec une voix type toile emerie coincé dans le fond de la glotte… Incroyable.
Et que dire de tous les ambums sortis dans la décénie 90…. Juste incroyable.
Good as been you, Love and thief, Modern time, Oh mercy etc…Juste un génie ce type. Il mérite non seulement que Scorcese s’y penche ainsi que le grand Clint, mais il faudra plus que deux tomes pour résumer cet incroyable talent qui nous fait vibrer les sens depuis…..1962……Et grace a lui, la guitare n’est plus un instrument difficile……et on met sans hésiter le bout de tole dans la bouche . Vive le ZIMM