XVIIe siècle. Fille du baron de Sancé de Monteloup, élevée très librement, Angélique assiste à la fomentation d’un complot entre plusieurs grands du royaume, visant à empoisonner le futur Louis XIV. Afin de la protéger de cette dangereuse découverte, elle est envoyée dans un couvent pour y faire ses études. Les années passent, et quand son père l’en fait sortir prématurément, c’est pour lui apprendre qu’elle est promise au richissime comte de Peyrac qu’on dit boiteux et défiguré par une cicatrice…
Angélique, marquise des anges est un film d’aventure français réalisé par Bernard Borderie. Il s’agit de l’adaptation du roman homonyme d’Anne et Serge Golon. La réputation de cette série littéraire est d’être des romans de gare à l’eau de rose, mais ils auraient des qualités. Cette mauvaise réputation est certainement due en bonne partie aux films de Bernard Borderie, qui sont effectivement des films faciles, mêlant aventures et mise en péril d’une charmante personne, avec un petit zeste d’érotisme (pour l’époque). Ce rôle marqua définitivement la carrière de Michèle Mercier en l’enfermant dans des rôles de sex-symbol, façon Brigitte Bardot (qui était d’ailleurs le premier choix des producteurs). Cela se laisse regarder mais sans générer d’enthousiasme. Cet immense succès populaire eut de nombreuses suites.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Michèle Mercier, Robert Hossein, Jean Rochefort, Claude Giraud, Giuliano Gemma
Voir la fiche du film et la filmographie de Bernard Borderie sur le site IMDB.
Voir les autres films de Bernard Borderie chroniqués sur ce blog…
Remarque :
• Pour l’héroïne, les auteurs des romans se sont inspirés de la marquise du Plessis-Bellière (1617-1705) qui marqua son époque par son esprit et son courage. (lire sur Wikipédia)



La série Angélique au cinéma:
Angélique, marquise des anges de Bernard Borderie (1964) avec Michèle Mercier, Robert Hossein
Merveilleuse Angélique de Bernard Borderie (1965) avec Michèle Mercier, Claude Giraud
Angélique et le Roy de Bernard Borderie (1966) avec Michèle Mercier, Jean Rochefort
Indomptable Angélique de Bernard Borderie (1967) avec Michèle Mercier, Robert Hossein
Angélique et le Sultan de Bernard Borderie (1968) avec Michèle Mercier, Robert Hossein
Remake :
Angélique d’Ariel Zeitoun (2013) avec Nora Arnezeder, Gérard Lanvin et Tomer Sisley
Cette série est bien supérieure à sa réputation : sinon, comment comprendre son succès inégalé ?
Certes, l’aventure est facile à suivre ; mais le précis historique est de qualité, ce qui a disparu de nos jours.
Mais, d’autre part, plusieurs acteurs sont excellents : Jacques Toja, Jean Rochefort, Charles Regnier.
Mais surtout Robert Hossein, dont le charme au regard triste et envoûtant à la fois, apporte à cette cour du 17 ème un appoint slave unique.
On croit à sa fidélité amoureuse pour son mode de présence qui surpasse les autres : il a l’air de transcender son existence terrestre.
De plus, on n’évoque jamais celui qui a si bien compris ce périple amoureux indéfectible, sans cesse contrarié et reconduit : Michel Magne, le méconnu. Sa musique épouse l’intrigue, la mélancolie passionnée de Peyrac, la fin de toutes choses malgré leur excellence.
On peut dire que cette musique est un acteur de plus, un pays de plus, un destin de plus : comme si le sort tragique de Michel Magne était déjà présent dans kes films ; du reste, ce dernier n’a jamais renié sa participation créatrice, au contraire.
Il était de bon ton, hier comme aujourd’hui, de mépriser ces films » populaires « . Hossein lui-même avait cru bon de présenter l’histoire au théâtre, d’après les romans des Golon. La réputation en France est à ce prix.
Enfin, Michèle Mercier : » cousine » de Brigitte Bardot, avec sa voix de fausset, son jeu n’est pas vraiment convainquant, pour ne pas dire davantage. Ce jugement est dur, certes, mais l’actrice ne trouve sa place que dans son époque, qui l’a mille fois plébiscitée. Elle incarne l’érotisme débutant au cinéma, avec une plastique irréprochable….
Mais ces films, eux, emmenés par une musique à la mélodie métaphysique, traversent le temps…