Titre original : « Aguirre, der Zorn Gottes »
Au XVIe siècle, en Amazonie, une expédition espagnole est à la recherche de l’Eldorado, pays qui d’après les légendes incas regorge d’or. L’un des officiers est Lope de Aguirre, un homme bien décidé à aller coûte que coûte au bout de sa mission… Aguirre, la colère de Dieu est le film qui a permis à un public assez large de découvrir le jeune réalisateur allemand Werner Herzog. Sans s’éloigner de la vérité historique (1), Herzog imagine, invente et crée une œuvre superbe empreinte d’exaltation et de poésie. Le personnage d’Aguirre, rebelle exalté proche de la folie, lui donne un formidable support pour créer une atmosphère presque irréelle où il place des images fortes : le cheval abandonné, le bateau jugé au sommet d’un arbre (image réelle ou hallucination ?), la colonne de l’expédition serpentant dans les Andes. Pour personnifier cette lente dérive vers l’extase, Klaus Kinski paraît l’acteur idéal, à tel point que l’acteur peut se confondre avec son personnage (2), incontestablement l’un de ses plus grands rôles au cinéma.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Klaus Kinski, Helena Rojo, Del Negro, Peter Berling, Cecilia Rivera
Voir la fiche du film et la filmographie de Werner Herzog sur le site IMDB.
Remarques :
* Toutes les versions, même l’allemande, sont post-synchronisées et cela se sent. Ce fut la version anglaise qui fut diffusée en France dans les années 70 en tant que version originale.
* Le tournage, entièrement en décors réels au Pérou, fut périlleux (ce qui explique la post-synchronisation). Werner Herzog a avoué avoir pris personnellement de grands risques. Par exemple, dans la scène des rapides, tous les techniciens et acteurs étaient attachés sauf Herzog et son premier assistant.
(1) Seule la fin s’éloigne de la vérité historique. Dans la réalité, Lope de Aguirre suit le fleuve Orénoque jusqu’au bout, atteignant ainsi l’Atlantique. Il s’attaque alors au Royaume d’Espagne en s’emparant de l’île Margarita au nord du Venezuela puis de la ville de Valencia, semant terreur et désolation. Il est tué peu après par l’armée royale espagnole.
2) Klaus Kinski a été difficile à diriger sur le tournage, l’acteur se rebellant contre le réalisateur. Après la sortie du film, Werner Herzog déclarera à son sujet : « La perfection qu’il atteint est totale et je pense que toute sa vie est dans ce film ».
Remake :
El Dorado de Carlos Saura (1988) avec Omero Antonutti et Lambert Wilson.
Bonjour,
Je suppose que vous l’avez déjà vu, mais sait-on jamais. Je vous recommande de voir aussi « Fitzcarraldo », avec le même Klaus Kinski et du même « Werner Herzog », qui peut presque paraître une suite décalée dans le temps – de tournage et d’action.
Bon. Cela dit, je dis ça sur une impression, car pour ma part, c’est cet « Aguirre » qu’il me faut voir. Merci pour votre chronique, en attendant 😉
Je ne suis pas certain que l’on ait vu Fitzcarraldo. Je vais faire en sorte de le (re)voir… tout comme les autres Herzog que je n’ai pas revus depuis fort longtemps. Je garde toujours un fort souvenir de Gaspar Hauser, de la Ballade de Bruno et, dans un registre plus étrange, de son Nosferatu.
Aguirre, je ne l’avais pas revu depuis *très* longtemps et pourtant j’avais toujours des images ancrées dans mon esprit.