Titre original : « Rear Window »
Contraint à l’immobilité avec une jambe dans le plâtre, un reporter-photographe passe ses journées à la fenêtre, observant la vie de ses voisins. Peu à peu, il a le pressentiment que l’un d’entre eux vient de tuer sa femme… Fenêtre sur cour est à juste titre l’un des films les plus célèbres d’Hitchcock. Pendant près de deux heures, nous partageons la vision de James Stewart, Hitchcock nous mettant ainsi dans la position du voyeur. La construction est parfaite, le plus remarquable étant l’unité de lieu. C’est d’ailleurs un petit tour de force technique dans la mesure où la caméra reste dans une seule et unique pièce pendant tout le film (1). Outre le simple attrait du voyeurisme, le film séduit par la richesse des détails : c’est un véritable petit monde à échelle réduite que James Stewart a dans sa cour. Grace Kelly est d’une beauté époustouflante : sa première apparition (un gros plan sur son visage s’approchant de James Stewart endormi) est une véritable vision céleste. Il n’y a aucun temps mort, la tension monte progressivement et devient presque insoutenable vers la fin. Fenêtre sur cour est un film parfait.
Elle:
Lui :
Acteurs: James Stewart, Grace Kelly, Wendell Corey, Thelma Ritter, Raymond Burr
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site IMDB.
Voir les autres films de Alfred Hitchcock chroniqués sur ce blog…
(1) La caméra (où plus exactement le point de vue) ne quitte la pièce de James Stewart que pendant de très courts instants : à la mort du petit chien et à la toute fin. Sinon, nous sommes toujours soit en vision subjective, soit face à James Stewart. A noter que même la musique vient du petit monde de la cour, elle fait partie de la scène. Pendant le tournage, tous les acteurs portaient une oreillette couleur chair afin qu’Hitchcock puisse les diriger à partir de l’appartement de James Stewart. L’immeuble recréé en studio était si complet que Georgine Darcy (Miss Torso) aurait vraiment vécu dans son « appartement » durant tout le mois de tournage.
Remarques :
Le scénario de Fenêtre sur cour est tiré de « It had to be murder » (cela ne peut-être qu’un meurtre), une nouvelle de Cornell Woolrich (alias William Irish) qui se serait inspiré d’une nouvelle de H.G. Wells, « Par la fenêtre ».
Lors de la ressortie du film en 1968, Hitchcock a parlé ainsi de son film : « Si vous n’éprouvez pas de délicieuse terreur en regardant Fenêtre sur cour, alors pincez-vous : vous êtes probablement mort ! »
Remake :
Un remake sans grand intérêt a été fait pour la télévision américaine ABC :
Fenêtre sur Cour (Rear Window) de Jeff Bleckner (1998) avec Christopher Reeves et Daryl Hannah.
Ce film d’Hitchcock est un bijou; toujours autant de plaisir à le voir et le revoir. Voyeur de cinéma, nous sommes voyeurs de l’immeuble en face à notre tour; l’oeil sur l’écran se transforme en oeil sur le voisinage…grâce au talent des deux acteurs principaux.
Une oeuvre majeure, je ne m’en lasse pas non plus !
J’ai du mal à regarder, à nouveau, les films d’Hitchcock …ils ont trop vieilli, avec ce côté carton pâte du studio, et ce monde bourgeois avec ces petites problématiques freudiennes … Je préfère, et de loi, le vrai film noir américain, beaucoup plus subversif, et qui n’a été que rarement montré sur le petit écran, dans les années 70 !
Bien d’accord avec Tietie007…je redécouvre Hitchcock…et suis profondément déçu…les intrigues sont tellement insignifiantes…bien souvent les acteurs surjouent…bref…hormis les magnifiques partitions de Bernard Hermann…on peut s’ennuyer ferme aujourd’hui…il y a 60 ans je dis pas…
Bientôt irregardable !