7 décembre 2025

Sarah Bernhardt, la divine (2024) de Guillaume Nicloux

Sarah Bernhardt, la divineEn 1916, Sarah Bernhardt doit subir une opération de la jambe. À l’hôpital, elle reçoit la visite de Sacha Guitry qui a rompu depuis des années avec son père, l’acteur Lucien Guitry. Sarah lui raconte les raisons de cette rupture, que Sacha ignore totalement, liées à sa propre rupture d’avec Lucien Guitry en 1896…
Sarah Bernhardt, la divine est un film français réalisé par Guillaume Nicloux. Il en a écrit le scénario avec Nathalie Leuthreau. C’est le premier film français consacré à Sarah Bernhardt (1) ce qui a de quoi étonner quand on songe à son immense notoriété et à son statut de mythe. Le récit n’est pas centré sur sa carrière proprement-dite ; il était en effet impossible pour le cinéaste de la montrer au travail (2). Il dresse en revanche le portrait d’une femme très libre, toujours prompte à soutenir des causes qu’elle juge justes, consciente que sa notoriété peut avoir une grande influence (3). Le récit donne aussi (et surtout) une grande place à ses relations tumultueuses avec le grand amour de sa vie, l’acteur Lucien Guitry (le père de Sacha Guitry) dont la notoriété égalait presque la sienne. Le film bénéficie d’une interprétation remarquable, celle de Sandrine Kiberlain bien-entendu mais aussi celle de Laurent Lafitte et de la plupart des seconds rôles. Comme pour tout film historique, une bonne partie de la critique a dégainé le vocable « académique » pour le juger hâtivement. Il faut au contraire saluer la démarche du réalisateur qui a su éviter les facilités d’un modernisme racoleur. Son film est très intéressant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Amira Casar, Pauline Etienne, Laurent Stocker, Grégoire Leprince-Ringuet, Sébastien Pouderoux
Voir la fiche du film et la filmographie de Guillaume Nicloux sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Guillaume Nicloux chroniqués sur ce blog…

(1) Le seul précédent est un film anglais de Richard Fleisher The Incredible Sarah (1976) avec Glenda Jackson dans le rôle principal, un film généralement considéré comme n,’ayant peu de qualités. Le film n’est d’ailleurs pas sorti en France.
(2) Quelle actrice aurait pu prétendre restituer le jeu de Sarah Bernhardt ? De plus, son jeu était très emphatique, déclamatoire, avec des modulations dans la voix, ce qui est aux antipodes de nos goûts d’aujourd’hui (ce style de jeu est passé de mode vers la fin de sa vie). Sarah Bernhardt a fait des tournées triomphales dans le mode entier, jouant en français devant un public incapable de comprendre un mot de cette langue (un peu comme pouvons écouter des opéras en allemand ou en italien aujourd’hui).
(3) Toutefois, l’étonnante scène où Sarah Bernhardt suscite l’engagement de Zola dans l’affaire Dreyfus est, semble-t-il, basée sur une hypothèse non vérifiée (lire ici et ). En revanche, qu’elle se soit fâchée avec son fils, fervent anti-Dreyfusard, et qu’elle ait pris publiquement parti pour Dreyfus est exact.

Sandrine Kiberlain et Amira Casar (au centre) dans Sarah Bernhardt, la divine de Guillaume Nicloux.

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