20 octobre 2024

Bernadette (2023) de Léa Domenach

BernadetteQuand elle arrive à l’Elysée, Bernadette Chirac s’attend à obtenir enfin la place qu’elle mérite, elle qui a toujours œuvré dans l’ombre de son mari pour qu’il devienne président. Mise de côté car jugée trop ringarde, Bernadette décide alors de prendre sa revanche en devenant une figure médiatique incontournable…
Bernadette est un film satirique français coécrit et réalisé par Léa Domenach, son premier long métrage. La réalisatrice est la fille du journaliste politique Nicolas Domenach, qui était un spécialiste de l’ancien président. Il faut bien avouer que le sujet n’est pas des plus affriolants mais il est précisé avec insistance au début du film que le récit ne respectera pas forcément la réalité (ouf !) En fait, la réalisatrice est partie de faits réels ou de petites phrases pour broder un portrait moderne et plutôt féministe du personnage : sa Bernadette se rebelle contre le fait d’être mise à l’écart par son mari et sa fille, et elle sait le faire avec humour. Hormis Bernadette Chirac et son « coach », personne n’est épargné (1), les noms de famille ne sont pas cités mais les prénoms sont conservés. L’interprétation est excellente, y compris dans les seconds rôles. Le film est léger, amusant, faisant une satire sans méchanceté du monde politique, évitant soigneusement les sujets clivants (politiques) pour que chacun puisse l’apprécier.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Denis Podalydès, Michel Vuillermoz, Sara Giraudeau, Laurent Stocker, Lionel Abelanski
Voir la fiche du film et la filmographie de Léa Domenach sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

(1) Claude Chirac a dit être agacée par le projet, en 2022 alors qu’il était en gestation… On n’ose imaginer sa réaction après avoir vu le film car elle n’y apparaît pas vraiment à son avantage. La réalisatrice n’a pas eu d’autorisations à demander à la famille Chirac car il s’agit d’une fiction.

Catherine Deneuve et Michel Vuillermoz dans Bernadette de Léa Domenach.

Une réflexion sur « Bernadette (2023) de Léa Domenach »

  1. Si les personnages étaient totalement inventés et ne faisaient aucune référence à la vie réelle, une telle « satire sans méchanceté » pourrait être amusante et réjouissante.

    Mais dans la mesure où il est clair, explicite et assumé de faire référence à Bernadette Chirac, c’est trèèèèèèèès malaisant.

    Pourquoi ? Parce que lorsqu’on a grandi en Corrèze et été confronté directement ou indirectement à ladite Bernadette Chirac, il est particulièrement problématique de voir « réhabilitée » une femme qui était une tueuse politique et sociale : cynique, viscéralement méprisante vis-à-vis du « bas-peuple », ultra-réac, extrêmement violente dans ses relations sociales. Vraiment : une violence relationnelle inouie, par sa haine des pauvres, son mépris de ceux qui ne sont pas de sa classe ou de son camp, son égoïsme absolu (et idéologiquement une élue locale d’ultra-droite).

    C’est une fiction ? Ben non puisque vous soulignez à quel point c’est bien d’elle que le film parle. Et ce que vous en dites suggère que ce film ment de A à Z sur son héroïne, présente une tueuse comme si elle était une victime, rend sympathique l’une des personnes les plus odieuses qui aient arpenté les terres corréziennes. Très malsain.

    Désolé de faire le rabat-joie, mais je considère qu’on n’a pas le droit de présenter de façon « humoristique et sympathique » un assassin, un tortionnaire, un nazi ou une Bernadette Chirac. Oui, je la place dans le même registre (bien qu’évidemment en dessous des autres puisque n’ayant pas directement du sang sur les mains, quoique).

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